Noël à Fontevraud avec Les Arts Florissants
Comme la veille avec la Maîtrise Notre-Dame de Paris, le concert commence par un plain-chant (ligne de chant grégorien à l’unisson), Puer natus est interprété par le chœur non visible mais dont les voix s’élèvent et remplissent progressivement le chœur, le transept et la nef de l’église abbatiale.
Noël est ici célébré avec ce programme, aussi bien par les instruments que l’ensemble vocal dans un soutien mutuel et une harmonie constante. Le chœur déploie toute son homogénéité dans les nuances aussi bien que dans les couleurs vocales, l’équilibre entre chaque pupitre venant porter les voix sachant se faire soliste tour à tour. Les lignes vocales se relaient chacune à leur tour et ensemble en chœur, dans un jeu de résonance.
Les voix de femmes sont lumineuses (mais pourraient s'engager davantage dans les aigus). Les voix d’hommes sont généreuses, le pupitre de ténors en particulier, apportant beaucoup d'expressivité tandis que les basses soutiennent le Magnificat de Charpentier de leur puissance. Eustache Du Caurroy apporte fraîcheur et tonicité, entrecoupée de Fantaisies du même compositeur, alors que le temps est suspendu par l’Ave Maria de Guillaume Bouzignac.
Paul Agnew propose une direction sobre, efficace, l’écoute et le regard des chanteurs et instrumentistes en disant long sur sa générosité.
La soirée se termine par un grand moment d’émotion et de saison, chanteurs et instrumentistes offrant le frisson du chant de Noël Stille Nacht (douce nuit). Le public venu nombreux en ce premier dimanche de l’Avent ovationne les artistes.