Le programme initialement prévu, réunissant des Lieder de Schubert, est ainsi préservé et se voit même réuni en un cycle : celui de La Belle Meunière (Die schöne Müllerin). Le baryton Ashley Riches berce ainsi le public de cette fin de soirée (le concert a lieu à 22h30), sa voix emplissant aisément l'auditorium de l'Abbaye aux Dames, avec souplesse dans les phrasés et un souffle bien réglé permettant la continuité des phrases, et d'un morceau à l'autre : dans les contrastes mais sans interruption. La voix harmonieuse, intime et nuancée se met au service de la justesse vocale et d'une interprétation émouvante, parcourant ainsi ce cycle avec l'énergie requise : celle d'un opéra pour piano voix, traversant sans discontinuer les différents épisodes de cette histoire d'amour tourmentée.

Quoiqu'effectuant ici un remplacement, Ashley Riches trouve dans l'accompagnement de Joseph Middleton une complicité évidente. Toutes les nuances de l'instrument, sous les doigts de ce fameux récitaliste accompagnant de fameux solistes dans de prestigieuses salles, sculptent un un touché de velours sans perdre le soutien nécessaire à la calme fondation de l'harmonieuse mélodie.

Les applaudissements du public couronnent comme il se doit ce récital de haut vol.