Requiem pour Eugène Onéguine à Massy
Un grand classique de mise en scène
"L'occasion de merveilleuses rencontres, dans une écoute totale : c'est la première fois que je suis aussi libre de m'exprimer en scène", nous confie Ludivine Gombert au sujet de cette production dont elle devait tenir le premier rôle féminin, pour laquelle Sophie Pondjiclis (interprète de sa gouvernante) renchérit : "C'est émouvant pour une artiste de pouvoir évoluer dans une telle œuvre et une même production avec quelqu'un d'une telle humilité et d'un tel talent comme Alain Garichot." En chef du projet, ce dernier affirme d'emblée : "Nous avons vécu 10 jours de bonheur total" avec le travail de cette reprise. "Le confinement est arrivé au moment du filage, et nous filions sans arrêter. De fait, dans cette ambiance de rêve, nous avions tous les larmes aux yeux lors de l'annonce de l'annulation." La mise en scène a acquis un rang de classique, ne serait-ce que pour sa longévité rare : créée le 19 avril 1997 à Nancy, elle fut reprise depuis à travers les années et la France (Nantes, Angers, Rennes, Tours, Nice, Saint-Étienne, Toulon, Marseille), un succès dont le metteur en scène Alain Garichot se dit lui-même "sidéré". Elle devrait d'ailleurs continuer à l'être si l'on en croit ses responsables.
Justement, deux interprètes féminines sont des mémoires vivantes de la production : lors de la création de cette mise en scène, Mireille Delunsch et Sophie Pondjiclis incarnaient Tatiana et Olga. 23 années plus tard, elles étaient à nouveau réunies dans cette même mise en scène, pour interpréter leur mère et leur gouvernante (Mme Larina et Filipievna), de quoi "grandir avec ces rôles" comme nous le confie celle-ci. "Notamment dans une telle production, qui a duré parce qu'elle a fait date, poursuit Sophie Pondjiclis. Lorsqu'Alain Garichot m'a dit qu'il voulait vraiment que je chante Filipievna, je lui ai dit oui d'autant plus qu'entre-temps j'étais devenue maman de deux garçons. Filipievna est la mère de cœur de Tatiana, plus encore que ne l'est Madame Larina (qui est attirée par la vie mondaine de Saint-Pétersbourg). Filipievna a bien sûr de la bienveillance pour Olga mais sa relation est fusionnelle avec Tatiana. C'est pour cela qu'au moment de la scène de la lettre, Tatiana va demander conseil à Filipievna. Celle-ci a dû se marier à treize ans sans l'avoir choisi (avec ce que représente une telle union, en ces lieux, en ces temps : la mèche de cheveux coupée, le départ pour l'église, loin de la famille). Filipievna prononce une phrase absolument fondamentale : "l'habitude, ce don du ciel qui nous tient lieu de bonheur" [que Sophie Pondjiclis nous récite en russe].
"Nous sommes dans un parallèle avec Cosi fan Tutte : les couples sont mal assortis (au moment du bal, on voit bien l'adéquation magnétique de chacun des quatre protagonistes pour le sexe opposé de l'autre couple), mais il était de bon ton de se mettre une carapace, de faire comme si tout allait pour le mieux, tout en souffrant. Tout cela, Filipievna le voit, le sait, elle est en cela visionnaire : elle a vu ce qui va advenir (mais personne ne peut changer le cours du drame). En évoluant dans cet ouvrage et dans la relation avec cette production", Sophie Pondjiclis a aussi "mis à profit le conseil infiniment précieux d'Alain Garichot : ne jamais subir une partition mais la réinventer, pour être dans l'émotion juste, et donc être aussi dans l'émission juste. L'enjeu est de comprendre pourquoi le compositeur a écrit l'intervalle : il se fait alors de manière naturelle. J'ai rencontré Alain très jeune, à 18 ans, et il a été déterminant dans cette approche : je ne peux pas apprendre un rôle sans lire le roman."
"J’ai la chance d'avoir déjà interprété ce rôle dans cette production à l’Opéra de Rennes, rappelle également Armando Noguera, donc je connais très bien Alain. C’est toujours un bonheur que de retrouver ce monsieur et ce spectacle, l'un des plus beaux auxquels je devais participer. Alain est un excellent directeur d’acteur, ses idées sont d’une grande poésie et sa lecture d’une grande humanité. Je me sens privilégié de toujours pouvoir échanger avec lui et continuer à apprendre."
Un travail musical passionné
Le chef d'orchestre de cette production, Kaspar Zehnder évoque la partition : "un bijou en or, rangé tel un trésor pendant très longtemps et que je me réjouissais, comme un enfant, de revoir enfin." En particulier avec cette équipe et dans ce lieu en particulier qu'est l'Opéra de Massy : "théâtre de très haute qualité dans tous les sens du terme, avec une acoustique très adaptée aux grands opéras." D'ailleurs, même si le chef a pris un moment pour bien "comprendre le style de travail du metteur en scène, celui-ci s'est montré toujours très motivant avec les artistes et la musique, jamais vaniteux. Pas dans l'art pour l'art, mais dans l'art pur et sincère. Je me réjouis déjà de retravailler avec lui."
Ludivine Gombert nous raconte comment elle a travaillé sa prise de rôle : "Je me suis plongée dans le travail, mais pas avec la partition : pour faire des recherches sur Pouchkine, la littérature russe, sur ce roman, comment et pourquoi il a fouillé aussi profondément dans les sentiments humains avec cette immense richesse. J'ai fait une profonde introspection, pour m'éloigner du rapport fusionnel à Tatiana, l'enrichir de tout ce que je ne suis pas. Représenter le passage de l'adolescence à la femme. Je me suis évidemment plongée dans le russe, puis dans cet ouvrage : avec ce temps infiniment précieux de pouvoir le nourrir musicalement. La littérature russe et ce répertoire musical ont cette pudeur de tout dire avec puissance. J'ai eu beaucoup de plaisir à chanter en russe : quelques sonorités sont délicates mais l'écriture vocale est très confortable. Techniquement, le rôle est très central, il faut faire attention à ne pas tasser la voix et à garder la brillance constamment. D'autant que le rôle est assez long et notamment vers le sommet final avec un orchestre très présent. Il faut lire la partition d'orchestre pour voir combien l'émotion porte le son, se rendre compte de combien l'écriture sert l'interprétation. Cette musique demande beaucoup sur le plan émotionnel : j'allais tellement loin que j'étais bousculée dans mes repères vocaux (lorsque la gorge se serre, que les larmes montent) mais c'était une belle découverte que d'aller aussi loin, pour ensuite faire rentrer l'émotion très naturellement dans la voix."
Sophie Pondjiclis est quant à elle passée d'un personnage à l'autre (avec le changement de tessiture correspondant à son évolution vocale) : "J'ai toujours été mezzo, mais j'étais colorature, nous explique-t-elle. La voix s'est enrichie en harmoniques graves avec les années. Je peux certes toujours chanter Rosine mais je ne me sens plus Rosine. J'ai ainsi pu aborder des rôles devenus phares (comme Mme de Croissy dans Dialogues des Carmélites à Bruxelles). Ma voix plus charnelle permet d'aller vers ces personnages. C'est une grande chance que d'être mezzo : nous avons une grande évolution possible dans les rôles. Je vais même plus loin : mezzo c'est l'école de l'humanité, nous ne sommes jamais prima mais seconda donna (sauf Carmen, sauf dans des rôles travestis, sauf dans le répertoire baroque...), cela apporte une certaine humilité."
Au niveau musical et vocal, cette partition et ce rôle sont "un cadeau" pour Armando Noguera : "Sur cette musique extraordinaire, l'écriture vocale permet à tous les personnages de s'écouter et d’être entendus clairement, musicalement et dans le cœur de ce que nous exprimons. Dans la partition, tout le premier acte est écrit presque comme la musique de chambre. Mais tout se corse au troisième acte et la tessiture devient tout d’un coup plus brillante (mais toujours très bien écrite, ce qui donne vraiment plaisir et confort à chanter). L'ensemble est presque organique. La difficulté vocale la plus grande est dès lors de doser les émotions pour arriver à cette explosion au troisième acte. Le grand enjeu pour moi consiste dès lors à ne pas me laisser gagner par l’émotion."
L'interprétation s'est nourrie du travail musical, comme elle l'a nourrie, ensemble : "Nous sentions que cette production était un travail d'équipe avec beaucoup d'écoute, chacun pouvant ainsi apporter à l'autre, à tous, témoigne Ludivine Gombert. Cela s'est notamment manifesté au moment du quatuor, dont le chef également était très content sur les plans émotionnels et sonores. Dès les premières notes que j'ai chantées, j'ai senti que le chef respirait avec moi. Nous n'avions jamais travaillé ensemble mais je sentais tout de suite ce qu'il attendait et il sentait ce que j'attendais, il m'a aussi apporté beaucoup de réflexions sur le travail orchestral." Cet échange, le chef Kaspar Zehnder en fait son mode de travail : "Je ne suis pas quelqu'un qui commence par demander. Je vois ce qu'on me donne, puis je donne une direction. Il faut parcourir un long chemin, et il faut le parcourir ensemble avec tous les éléments. Si tout le monde est créateur et motivé, ce n'est qu'un plaisir. " Même son de cloche pour Onéguine : "Avec Kaspar nous avions déjà travaillé, pour Le Barbier de Séville à l’Opéra de Metz, et je pouvais à nouveau me sentir libre et soutenu, car outre le fait qu'il est un musicien d’excellence, il suit et propose dramatiquement une lecture musicale."
Le chef d'orchestre Kaspar Zehnder a une longue histoire avec cet opéra, découvert jeune ("j'étais lycéen") et qui a tenu une place importante dans son apprentissage : "mon premier professeur de direction d'orchestre était Directeur musical de l'Opéra à Berne. Il m'a invité à assister aux répétitions pour Eugène Onéguine. J'ai découvert cette musique incroyable, j'étais particulièrement pris par le drame des grandes scènes du deuxième acte, par la splendeur de la Valse, de la Polonaise. Je comprenais parfaitement les sentiments des jeunes couples, parce que j'avais exactement leur âge. Un peu plus tard, j'ai relu Pouchkine, et ça m'a beaucoup bouleversé, marqué, d'une manière comparable à la lecture de Werther. En poursuivant le travail, j'ai appréhendé la forme de l'œuvre de Tchaïkovski : ce n'est pas un grand opéra, ce sont des scènes lyriques. J'ai particulièrement approfondi le côté musique de chambre des petites scènes, souvent accompagnées par un petit orchestre de cordes et quelques instruments à vent. C'est très fin, un immense contraste avec le monde sonore du bal et de la Polonaise. La musique nous fait comprendre l'action psychologique, nous remplit de désirs, d'amour, de déception, de désespoir. J'ai creusé encore la profondeur de l'œuvre. Cela se poursuivait encore pour le travail à Massy avec l'Orchestre national d'Île-de-France. C'est une phalange symphonique davantage qu'un orchestre de fosse, ce qui souligne ma lecture de l'œuvre, car je la vois comme un immense poème symphonique vocal. Cette complicité, si rare dès les premiers moments, s'est aussi nouée sur un dévouement de chacun, car -du fait de la pandémie- certains d'entre nous retrouvaient ainsi une occasion musicale collective pour la première fois depuis un moment." Ce n'est donc pas un hasard qu'Alain Garichot nous dise qu'il se sentait "lié avec le chef, comme deux frères."
Des relations profondes entre les solistes pour un travail approfondi
"Sur le plateau, j'ai senti une formidable osmose, confirme Sophie Pondjiclis : Ludivine Gombert (en Tatiana) a tout de suite senti le côté bienveillant maternel de notre relation, avec cette simplicité, cette honnêteté". Ces relations se sont ainsi forgées au cœur du travail à l'occasion de la prise du rôle de Tatiana par la soprano, qui en témoigne : "être écoutée, interagir avec Armando et avec celles qui ont débuté les rôles dans la production, est une façon de boucler une boucle artistique. Cela apporte énormément d'éléments au travail, mais aussi de bonheur. Les représentations ont certes été annulées mais elles m'ont nourrie pour la suite."
Exactement la même démarche que celle menée par tous les autres interprètes, leur permettant de riches et profondes interactions. Ce qui intéresse le plus Armando Noguera est en effet d'"explorer ce texte comme si ses mots étaient les miens et qu'ils sortaient de ma bouche pour la première fois, mais ma mission d’interprète c’est d'essayer de transmettre avec mon expérience de vie un discours, un contenu et un propos, non pas essayer d’être, mais être." Un travail fait en symbiose avec Ludivine Gombert, comme elle nous le narre : "Armando Noguera a été tout aussi formidable, Eugène Onéguine n'était pas du tout une prise de rôle pour lui, mais il recherche tout autant et nous avons beaucoup échangé, constamment, travaillé (jusqu'aux larmes) pour prendre du recul, et notamment sur son personnage." Armando Noguera prenait en effet le rôle il y a 10 années de cela dans son Argentine natale, juste avant de l'incarner à l’Opéra d’Avignon. "Nous nous connaissions déjà avec presque la totalité de la distribution, et nous pouvions ainsi apporter et échanger chacun sur l'interprétation et la musique, ce qui a aussi apporté énormément au spectacle, renchérit Armando Noguera. J’ai en outre trouvé une connexion très forte avec Ludivine dans le rôle de Tatiana qui m’a bouleversé, et m’a inspiré à chercher encore beaucoup plus profondément et plus en véracité dans mon interprétation (en tout cas j’ai essayé). C’est très motivant, de la nourriture pure à élaborer encore, à partager surtout.
Les deux interprètes se sont retrouvés avec le metteur en scène Alain Garichot sur une vision de leur relation à contre-courant de la lecture habituelle : "Je ne vois pas Onéguine comme un bourreau. Il fait un acte d'amour. S'il devient blessant c'est parce qu'il n'arrive plus à assumer cette sincérité. C'est aussi dû à l'incarnation d'Armando en face de moi. Le personnage chez Pouchkine exprime certes de la cruauté, mais il explique que s'il avait su aimer, il l'aurait choisie, elle. Tatiana lui permet de prendre conscience qu'il était passé à côté de la vie. C'est comme dans l'existence, ces amours qui ne sont pas arrivées au bon moment. Cela fait partie de l'histoire de chacun : ces rencontres qui vous font grandir mais qu'il faut savoir lâcher ou qui s'envolent. Je pense que Tatiana et Onéguine se sont fait grandir. Mais un tel amour reste toute une vie. Nous l'incarnions donc avec beaucoup d'amour, ce rendez-vous manqué" conclut Ludivine Gombert.
"La chose qui m’intéresse le plus dans ce personnage, lui répond Armando Noguera, c’est sa sincérité dans sa douleur. Le chemin de ce personnage est impressionnant, rappelle ainsi l'interprète du rôle-titre, avec cette lassitude typique du lieu et de l’époque, culminant à l'explosion de la scène finale. J’aime beaucoup défendre ce personnage en allant plus loin que le refus du premier acte envers Tatiana : il épargne aussi cette jeune fille, en prédisant qu'elle ne trouvera pas avec lui une vie qui apportera le bonheur (et je considère cela aussi comme un acte d'amour). Ce personnage a une évolution extraordinaire et le défi le plus difficile est de lui donner ainsi une lecture personnelle mais adaptée à la vision du metteur en scène tout en respectant Tchaïkovski mais également Pouchkine."
Bien entendu, la cohésion de ce plateau ne doit rien au hasard : Alain Garichot nous liste les qualités de chacune et chacun des interprètes, qu'il a choisis : Ludivine Gombert qu'il est allée écouter en Prêtresse d'Aida déjà à Massy (en 2016), Armando Noguera "qui avait déjà fait ce rôle à un moment plus délicat de sa vie et qui a encore gagné en ampleur comme en force intérieure pour devenir absolument idéal", Sarah Laulan qu'il a eue en formation pour Olga ("chanteuse-comédienne extraordinaire capable de tout faire, du lyrique à la variété"), Sophie Pondjiclis qu'il connaît depuis 30 ans et qu'il a "sortie du Conservatoire où elle était malheureuse" : "tout cela noue des liens forts avec le vécu de chacun, et forme une distribution idéale."
Comme les autres interprètes, Ludivine Gombert était "absolument enchantée" de travailler sur cette production d'Alain Garichot et de travailler avec lui. D'autant que la jeune soprano française se dit "très proche de ce personnage (Tatiana) que j'affectionne tout particulièrement. En abordant ce personnage, Alain Garichot m'a invitée à venir voir la production à l'Opéra de Marseille, avec une autre Tatiana. Mais elle ne correspondait pas du tout à ce que j'avais envisagé pour mon incarnation. J'ai donc ensuite étudié les DVDs d'autres représentations de cette production mais je ne m'y retrouvais toujours pas. Je me demandais de surcroît ce que je pouvais apporter à cette mise en scène après plus de 20 ans de reprises. Je n'ai eu de cesse de fouiller dans ce personnage pour comprendre pourquoi et jusqu'où elle va mener sa passion et l'abandonner, faisant le choix de la raison sur le cœur. Nous avons beaucoup travaillé avec Alain sur son courage. Tatiana est pour moi une femme extrêmement passionnée, une amoureuse de la vie mais qui a son univers, son monde intérieur (et Onéguine lui ressemble un peu en cela, si ce n'est son amertume). Elle vit entièrement toutes les émotions."
Hélas, cette famille artistique s'est séparée, à l'image des personnages dans cette œuvre et de cette musique déchirante. L'Opéra de Massy avait pourtant décalé les deux dates de représentations au week-end à 16h pour pouvoir jouer malgré le couvre-feu (avant que le reconfinement n'impose l'annulation). Les artistes avaient donc accepté d'enchaîner les deux représentations un samedi et un dimanche à 16h, "un enchaînement très lourd pour un tel opus et une telle prise de rôle, mais nous devions le faire", explique Ludivine Gombert. "Le monde du spectacle dans son ensemble fait ce travail indispensable de se réorganiser. Quand je travaille, je vis avec un rôle et tout dans ma vie le nourrit. Une annulation n'est pas seulement triste, c'est aussi une mort, car chaque personnage nous change et nous fait grandir, nous apporte d'autres éléments à partager. Après cette Tatiana je ne serai plus jamais la même comme artiste."
Retrouvez nos autres articles Requiem de ce reconfinement :
Requiem pour Le Viol de Lucrèce au Capitole de Toulouse
Requiem pour Salomé au Théâtre des Champs-Élysées
Requiem pour La Nonne Sanglante à Saint-Etienne
Requiem pour Faust nocturne à Limoges (à paraître prochainement)
ainsi que nos précédents reportages-hommages aux annulations du premier confinement :
Jenufa à Toulouse,
Platée à Toulouse et Versailles,
Alcina à Nancy,
La Dame de Pique à Bruxelles,
Turandot à Rome,
L'Instant Lyrique de Rachel Willis-Sorensen à l'Éléphant Paname,
Acanthe et Céphise au TCE et
Le Comte Ory à Monte-Carlo.