Bach Collegium Japan au Barbican Center
La distribution des solistes est réservée à des spécialistes de la musique baroque. Se joignant également au pupitre des chœurs, ils s’investissent autant en ensemble que dans leurs airs respectifs. Magistral récitant de la soirée, James Gilchrist montre une confiance assurée et constante. Son timbre de ténor déploie les notes avec finesse aussi bien que des accents explosifs. La soprano Hana Blazikova affirme des lignes justes et délicates, riches en sonorités et couleurs dans les aigus. Cependant, le reste de la tessiture reste trop discret et pas assez engagé. Le contre-ténor Damien Guillon prononce le chant d’un timbre constant mais inégal en projection, manquant de brillance. Les longues phrases sont couvertes par l’orchestre car il assure la délicatesse de couleurs pianissimo. Le ténor Zachary Wilder déploie des phrases vocales souples et continues mais garde une musicalité réservée. Incarnant la parole de Jésus, le baryton-basse Christian Immler ouvre un timbre légèrement voilé mais couvert sur toute la partition. Déclamant son texte de façon assurée, le phrasé s'étend et s’entend, généreux et rassurant.
Soutenant les parties solistes, le chœur du "Bach Collegium Japan" se montre magistralement précis et attentif à la direction autant qu'à la partition. S’accordant ensemble, le son est pur et cadré. Quelques répliques sont données à certains : la soprano Aki Matsui (une servante) au timbre aérien, le ténor Yosuke Taniguchi (un servant) au son léger et allant, la basse Yusuke Watanabe (Peter et Pilate), plus présent dans l’œuvre et au timbre provocant et sombre. Enfin, l’orchestre baroque de la même enseigne est minutieux jusqu’au moindre détail, chacune des intentions s’entend virtuose et lumineuse.
C’est par de généreux applaudissements que la soirée est couronnée, ainsi que le chef Masaaki Suzuki, se montrant amical et reconnaissant envers chaque artiste.