Opéra de Tokyo 2020-2021, programme complet
La création mondiale se nomme A Dream of Armageddon, le troisième opéra composé par Dai Fujikura, le deuxième commandé par le théâtre national japonais à l'un de ses compatriotes. L'opus inspiré d'une nouvelle fantastique d'Herbert George Wells "transcende librement l'espace-temps dans un tableau frissonnant des menaces contemporaines" (parmi lesquelles figurent assurément les enjeux climatiques et nucléaires, particulièrement sensibles au Pays du Soleil-Levant). Cet opéra, chanté en anglais, sera mis en scène par Lydia Steier. Le Directeur artistique maison Kazushi Ono tiendra la baguette de l'Orchestre philharmonique de Tokyo (qu'il a dirigé entre 1992 et 1999).
Tosca de Puccini sera incarnée par Chiara Isotton avec le Cavaradossi de Francesco Meli et Scarpia par Dario Solari, sous la baguette de Daniele Callegari dans la mise en scène d'Antonello Madau-Diaz : une production entièrement italienne donc, mais dont les autres rôles seront interprétés par des chanteurs locaux.
Lucia di Lammermoor de Donizetti sera dirigée par la maestra italienne (à la tête de Liège) Speranza Scappucci dans la mise en scène de Jean-Louis Grinda (compte-rendu). Les Chœurs du théâtre et l'Orchestre Philharmonique de la ville -comme pour toute la saison- accompagneront Irina Lungu, Lawrence Brownlee, Mattia Olivieri, Takayuki Ito (Lucia, Edgardo, Enrico et Raimondo), Alisa et Normanno par Yuka Kobayashi et Atsushi Kanno.
Italie toujours mais par un compositeur germanique sur un drame français : Les Noces de Figaro. Mise en scène et direction musicales sont elles aussi une alliance du germanique et de l'italien : la production sera d'Andreas Homoki (Directeur à l'Opéra de Zurich), la baguette confiée au maestro Evelino Pidò. Le casting est aussi italiano-japonais.
Touche espagnole avec l'intrigue de Don Carlo (version italienne), très italien dans la production avec Marco Arturo Marelli (mise en scène), Paolo Carignani (direction musicale) et la distribution : Michele Pertusi, Luciano Ganci, Anna Maria Chiuri, Marco Spotti. Espagne par un français ensuite avec Carmen de Bizet incarnée par Stéphanie d'Oustrac, Migran Agadzhanyan (Don José), Alexandre Duhamel (Escamillo), Ryoko Sunakawa (Micaëla), direction Kazushi Ono dans la nouvelle mise en scène d'Àlex Ollé.
Tokyo poursuit la Tétralogie wagnérienne (dans la production finlandaise de Götz Friedrich) avec La Walkyrie. Daniel Kirch (Siegmund), Ain Anger (Hunding), Egils Silins (Wotan), Elisabet Strid (Sieglinde), Iréne Theorin (Brünnhilde) sous la baguette de Taijiro Iimori.
Après le fameux diptyque Iolanta/Casse-Noisette par Dmitri Tcherniakov à Paris, Tokyo et le metteur en scène Yannis Kokkos proposeront un autre couple d'opus russes : Le Rossignol/Iolanta (Stravinsky dialoguant donc avec Tchaïkovski, sous la battue d'Andriy Yurkevych).
Le Songe d'une nuit d'été de Benjamin Britten viendra de La Monnaie dans la mise en scène de David McVicar et sera placé sous la baguette de Martyn Brabbins. La Chauve-Souris de Johann Strauss II viendra dans la première mise en scène signée en 2006 par Heinz Zednik (ténor, Kammersänger à Vienne). Christopher Franklin y dirigera notamment Piotr Micinski.