Le streaming dépasse les ventes physiques, mais le marché de la musique baisse à nouveau
Le marché du disque connaît une crise depuis le début des années 2000 du fait de la croissance de la consommation digitale.
Les chiffres de 2016 étaient tombés comme une très bonne nouvelle avec des ventes en hausse de +5,4% grâce à la forte croissance du streaming (+37%). Malheureusement, la tendance ne se confirme pas en 2017 : le premier semestre accuse une baisse de -2,3% avec un chiffre d'affaires producteurs (c'est-à-dire n'incluant pas la marge des distributeurs) de 189 millions d'euros.
Streaming +27% / Physique -18%
Toutefois, le streaming (écoute en ligne, par flux audio), principal vecteur de progression du marché, a pour la première fois dépassé les ventes physiques. L'écoute en streaming représente désormais 46,3% des revenus de la profession avec un chiffre d'affaires de 87,5 millions d'euros au premier semestre (une augmentation de +27% avec un streaming vidéo à +32%), contre 85 millions pour les ventes physiques (une baisse de 18%, notamment due à ce que les professionnels nomment un "effet Renaud", l'artiste ayant fortement stimulé les chiffres l'an dernier avec un nouvel album représentant 602 000 équivalent-ventes).
À ces revenus s'ajoutent les 8,8% du chiffre d'affaires global que représentent les ventes de musique par téléchargement (le fichier son étant stocké sur l'appareil du consommateur et non pas lu en flux internet). Le marché numérique (dématérialisé) représente ainsi en fait 55,1% du chiffre d'affaire des enregistrements sonores, contre 44,9% pour le physique (CD et le Vinyle qui revient à la mode mais reste marginal dans les quantités globales).
#Musique : le CA du streaming = 84% des revenus numériques & 46% du marché. Le numérique, 1ère source de revenus https://t.co/EicKWzql6D pic.twitter.com/zLpO87BosM
— snep (@snep) 27 juillet 2017
Entre 2014 et 2017, la consommation en streaming a explosé, passant de 4,5 à 19,4 milliards de morceaux lus. Cette progression se matérialise par des hausses de revenus liés au streaming : +26% pour les abonnements avec un chiffre de 71,2 millions d'euros, +30% pour la publicité à 16,3 millions. La bascule entre le numérique et le physique est impressionnante : les chiffres se sont tout simplement inversés en l'espace d'un an. Le marché numérique est passé de 90 à 104 millions d'euros par semestre, tandis que le marché physique passait de 104 à 85 millions.