De derrière le rideau : Erato !
Erato, toi notre muse de la poésie lyrique, tu hantes nos Opéras où qu’ils se trouvent dans le monde. Et chaque fois que le rideau se lève dans ces endroits magiques, le miracle se produit. Le maestro lève sa baguette et l’ouverture de la machine à rêve se déclenche dès les premières notes. Tout un art ! Oui, l’art lyrique, d’un seul coup, nous transporte, comme une belle page de littérature ou un tableau de maître, sur le char d’une vie qui n’est, à cet instant, plus la nôtre.
Apollon et sa lyre nous conduisent là où, autrement, nous ne serions pas allés. Ne vous êtes-vous jamais dit : et si je me retrouvais sur une ile déserte? Vous y êtes ! Tous les sentiments s’y expriment, des plus purs aux plus malveillants et s’y mêlent jusqu’à leur paroxysme. La musique et les voix se fondent et se séparent pour chanter l’amour, la trahison, la haine ou la mort. Interludes et entractes nous font redescendre sur terre l’espace de quelques minutes, mais on a hâte de poursuivre notre voyage en émotions en compagnie des chanteurs, des musiciens, des danseurs et des chœurs. Le noir nous va si bien ! Merci Monteverdi, Mozart, Wagner et autres Verdi ou Puccini d’avoir su créer cet art majeur. Et nous sommes prêts à faire la queue pendant des heures pour nous procurer l’indispensable ticket ou à nous entrainer à produire le clic le plus fougueux de la toile, cette toile des maîtres, serveuse des précieux sésames.
Alors si nous partageons ce qui devient vite une passion, donnons-nous des signes de reconnaissance afin de partager nos sentiments, d’échanger nos informations, de nous instruire tout en nous amusant, de découvrir, si c’est notre première fois, Macbeth, Roméo et Juliette, Madame Butterfly ou encore Turandot, ainsi que celles et ceux qui les illuminent de leurs voix. Autant de noms qui vous deviendront vite familiers. C’est le livret d’Olyrix ; la musique, nous l’écrirons ensemble. Cette page y contribuera en vous offrant une relecture de l’actualité à travers le prisme de ces opéras que les librettistes ont eu le génie de ne pas faire vieillir.
Va pensiero, nos pensées vont vers tous les problèmes de ce monde qui bouleversent chaque jour ou presque notre regard. Dans son vibrant hommage aux victimes de ces actes barbares de début d’année, Stéphane Lissner, le directeur de l’Opéra de Paris, a su trouver les mots justes face à tous les personnels de cette grande maison, puis il s’est mêlé aux Chœurs pour avec tous les musiciens offrir ce si bel air de Verdi, va pensiero… Beaucoup de larmes ont coulé dans le noir de Bastille. Le talent et les mots, les airs et la générosité ont touché leur cible. Il en est de même chaque fois que le rideau se lève. Tu es toujours à la mode Erato !
Vidéo de l'hommage de Stéphane Lissner, le 15 janvier 2015 :
Retrouvez la précédente chronique de Philippe Marigny : Un monde meilleur par Rossini ?