La comédie musicale s'enracine dans la saison 15/16 du Théâtre du Châtelet
Singin' in the rain se rejoue et ouvre le bal. Jouant à guichet fermé sur la saison précédente, le Théâtre du Châtelet a décidé de jouer les prolongations. Confiée aux soins de Robert Carsen, la comédie musicale abordant l'agonie du cinéma muet, étalera à nouveau sa bichromie noire et blanche sur les planches du Châtelet. Après avoir monté Candide de Bernstein (2006), My Fair Lady de Lernet & Loewe (2010), Carsen s'était attaqué l'année dernière avec brio à ce monument de l'âge d'or de la comédie musicale hollywoodienne.
Pour dix dates, Kiss me, Kate (Embrasse moi, chérie) de Cole Porter viendra faire teinter ses accents jazz, en février. La comédie musicale phare de Broadway sera servie par la mise en scène de Lee Blakeley et les chorégraphies de Nick Winston, tandis que l'Orchestre de chambre de Paris sera dirigé par la baguette de David Charles Abell.
Cole Porter
En mars, Fanny Ardant mettra en scène le rare Passion composé en 1994 par Stephen Sondheim. Issu d'un livre italien datant du XIXe siècle, Passion relate l'histoire d'un homme tombé amoureux d'une femme dont la laideur lui est pourtant insupportable. Sur cette même inspiration, le réalisateur italien Ettore Scola avait notamment signé le film Passione d'amore en 1981, qui n'aura pas manquer de marquer Sondheim. Le compositeur a choisi de se situer à la lisière « entre la théâtralité familière d'un musical et l'extravagante flamboyance d'un opéra » et de se concentrer sur l'expressivité des émotions qui animent les personnages. Le chef d'orchestre Andy Einhorn, rompu à l'exercice des comédies musicales, dirigera l'Orchestre Philharmonique de Radio France.
En avril, le Théâtre du Châtelet donnera Carmencita, El Amor cubano. Adapté de Carmen de Bizet, Carmencita transpose l'action dans un Cuba en pleine révolution. Alors que Fidel Castro tente de renverser Batista, Carmen, fille d'un soldat américain et d'une prostituée cubaine, vivote dans la campagne de Guantanamo. Ici, pas de Micaëla, l'intrigue se concentre sur Carmen et ses amours tragiques. Sur un scénario et des paroles écrites en espagnol par le poète Norge Espinosa Mendoza, Alex Lacamoire, qui a remporté le Tony Award de la Meilleure Orchestration pour In the Heights en 2008, s'est chargé de la musique et des arrangements. Le Britannique Christopher Ranshaw est ici à la mise en scène, tandis que les chorégraphies ont été mises au point par le Cubain Roclan Gozalez Chavez.
Le troisième musical rock de Damon Albarn, wonder.land, clôturera l'année. Le compositeur britannique hyperactif et multitâche revient au Châtelet après Monkey, Journey to the West donné en 2007. Albarn s'entoure à nouveau (Dr. Dee créé à Manchester en 2011) de Rufus Norris pour mettre en scène cet opéra hybride inspiré d'Alice au Pays des Merveilles de Lewis Caroll, qui sera créé le 2 juillet au Palace Theater de Manchester.