De derrière le rideau : Une lumière s’allume et tout est différent
Trois lettres et un nombre à deux chiffres animent la planète politique depuis plusieurs mois, et ça n’est pas fini : COP 21. Oui, la planète entière, notre Planète, et tous les pays ou presque qui la composent. En décembre, à Paris, tous nos chefs d’états s’y colleront et de grandes décisions dont les effets ne se feront sentir que dans vingt, trente voire quarante ans seront prises et chacun retournera chez lui passer des Fêtes de fin d’années paisibles. Oui, je sais, j’exagère, quoique… Si ces décisions ne sont pas contraignantes, l’homme étant ce qu’il est depuis ses origines, rien ne bougera ou presque. J’exagère toujours ? Un continent fait l’objet de toutes les attentions, car sa population croit à un rythme unique au monde quand celle de la Chine ou de l’Inde stagne : l’Afrique. Une immense partie de ce continent ne connait pas l’électricité et donc la lumière. Et s’il suffisait d’éclairer ce continent pour en permettre un développement plus efficace et une démocratie avérée ? Plusieurs ambassadeurs charismatiques se sont lancés dans l’aventure dans les pas (si, si) du grand navigateur Portugais Vasco de Gama. Oh, bien sûr, lui c’était à la fin du 15ème siècle ! En notre vingt et unième siècle, c’est un Français, Jean-Louis Borloo qui veut électrifier l’Afrique en 10 ans, persuadé que l’électricité, c’est l’accès à l’eau et au développement économique, social et culturel. CQFD.
Et s’il avait raison ? Pour une fois, sans fracture politique, la Gauche et la Droite le soutiennent pour convaincre les pays du monde entier d’investir dans ce projet. Et tous, au Nord, au Sud, à l’Est ou à l’Ouest semblent vouloir y aller comme un seul homme. Les Français ont même attribué leur prix littéraire fétiche, le Goncourt, à un auteur dont l’ouvrage s’intitule « Boussole ». Voyez, rien n’est laissé au hasard ! Déjà, dans les années 1860, un compositeur allemand, Giacomo Meyerbeer et son librettiste français, Eugène Scribe, avaient célébré Vasco de Gama, avec ce très bel opéra qu’est « l’Africaine ». Les deux aujourd’hui ont leur rue autour de l’Opéra Garnier, en signe de reconnaissance. Placido Domingo a fait un inoubliable Vasco et Jessye Norman une immortelle Sélika. Immortelle ? Pas tant que ça, puisqu’elle meurt à la fin en inhalant la fleur mortelle du mancenillier. Pourvu qu’il n’en pousse plus sur les terres d’Afrique ! Mais je suis sûr que la médecine humaine universelle a tout fait pour que ce pas de géant ne s’arrête pas là.
Retrouvez la précédente chronique de Philippe Marigny : L’Haka scelle les airs !