Saison 2017/2018 sulfureuse et prometteuse à l'Opéra d'État de Hambourg
Parsifal de Wagner ouvrira la saison 2017/2018 à l'Opéra d'État de Hambourg. Kent Nagano mènera l'orchestre de ce "festival scénique sacré" tandis qu'Achim Freyer en signera tout à la fois mise en scène, décors, costumes et lumières (avec 4 assistants). Parsifal sera interprété par Andreas Schager (comme à Paris), aux côtés du magicien Klingsor Vladimir Baykov et de sa servante Kundry Claudia Mahnke.
Christophe Dumaux (© DR)
Viendra ensuite un opéra très en vue en ce 450ème anniversaire de Monteverdi, et par un metteur en scène également en vue : Le Retour d'Ulysse dans sa patrie (chroniqué par nos soins au TCE et à Aix-en-Provence) par Willy Decker. Christophe Dumaux (en ce moment à Aix) sera Pisandro et la Fragilité humaine, le couple royal offrant la part belle à Kurt Streit et Sara Mingardo (Ulysse et Pénélope) sous la baguette de Vaclav Luks.
Václav Luks (© Collegium 1704 / Michal Adamovský)
Après ces deux opéras mythiques, l'unique œuvre lyrique d'un compositeur tout aussi attiré par la mythologie (et ayant acquis le statut de Héros musical) ouvrira 2018 : Fidelio de Beethoven, mis en scène par Georges Delnon et à nouveau dirigé par Kent Nagano. Le couple sera cette fois Christopher Ventris et Simone Schneider (Florestan et Leonore).
Christopher Ventris (© Christopher Ventris)
Le Requiem de Verdi fera ensuite l'événement. L'œuvre de concert sera en effet mise en scène, et par nul autre que Calixto Bieito (à la réputation sulfureuse et dont la Carmen est actuellement représentée à Bastille) : voilà qui promet de faire couler de l'encre ! Les solistes, dirigés par Kevin John Edusei, seront la soprano Maria Bengtsson, la mezzo Nadezhda Karyazina, le ténor Dmytro Popov et le basse Gábor Bretz.
Calixto Bieito (© Monika Ritterhaus)
Autre spectacle tout à fait inhabituel : l'opéra gothique Frankenstein de Jan Dvorak, "oscillant entre sons de la nature, effets d'horreur et vision noire du néo-romantisme". Créé avec succès à Bâle le 19 Septembre 2014, le célèbre monstre y est mis en scène par Philipp Stölzl. La dernière production nouvelle sera elle aussi contemporaine, marquant même la création d'un opéra de Peter Ruzicka : Benjamin (dédié au philosophe marxiste allemand Walter Benjamin, qui a déjà inspiré Michel Tabachnik pour la création à Lyon de Benjamin, Dernière nuit en 2016).
Lulu par Christoph Marthaler (© Monika Rittershaus)
Comme les autres Opéras d'État, Hambourg est un théâtre de répertoire dans lequel un grand nombre de mises en scène reviennent d'année en année. Le public hambourgeois pourra ainsi voir des productions familières de 24 opéras avec les chefs-d’œuvres de Mozart, Rossini, Verdi, Puccini, Wagner, le fameux diptyque Cavalleria rusticana / Pagliacci, mais aussi les deux opéras de Berg (Wozzeck par Peter Konwitschny avec Georg Nigl et Lulu par Christoph Marthaler avec Barbara Hannigan), soit une intégrale de sa production lyrique. Sont également à noter, le pionnier romantique dans l'histoire de l'opéra Le Freischütz de Carl Maria von Weber, le traditionnel Hänsel et Gretel d'Engelbert Humperdinck, comme chaque Noël, mais aussi Eugène Onéguine de Tchaïkovski, ou plus léger, La Belle Hélène de Jacques Offenbach. Trois œuvres moins connues rappelleront aux mélomanes qu'elles sont aussi entrées dans le répertoire : Stilles Meer de Toshio Hosokawa créé le 24 janvier 2016 (« Une colline. La vue s'élargit. La mer. Claudia revient souvent à cet endroit, depuis que son mari Takashi et son fils Max sont morts. ») et le diptyque Senza Sangue/Le Château de Barbe-Bleue de Péter Eötvös et Béla Bartók, mis en scène par Tcherniakov.
Le Château de Barbe-Bleue par Dmitri Tcherniakov (© Monika Rittershaus)
Des interprètes de premier plan feront le déplacement, tels : Olga Peretyatko en Comtesse Almaviva dans Les Noces de Figaro, Ambrogio Maestri en Rigoletto, Angela Gheorghiu pour une Tosca par Robert Carsen (cette production accueillera même une date unique, dans tous les sens du terme, avec Jonas Kaufmann et Anja Harteros le 17 avril 2018), Elena Zhidkova en Amneris dans Aïda, Jean-François Borras et Anita Hartig en Faust et Marguerite (Gounod), dans Otello de Verdi en Desdemona une Aleksandra Kurzak décidément habituée aux mises en scène de Calixto Bieito, ou bien encore Matthias Goerne en Wotan pour La Walkyrie de Wagner par Claus Guth.
Otello par Calixto Bieito (© Hans Jörg Michel)