L'Opéra de Munich annonce les grands noms de sa saison 2017-2018
La saison 2017/2018 de Munich sera marquée par une production rivalisant presque avec le Don Carlos All-Star de Bastille : un Parsifal de Wagner avec Jonas Kaufmann, Nina Stemme, Christian Gerhaher, Wolfgang Koch et René Pape, dans une mise en scène de Pierre Audi (durant sa dernière saison à la tête de l'Opéra d'Amsterdam), avec les décors du célèbre peintre et graveur Georg Baselitz.
© DR
Ce chef-d'œuvre sacré et ultime du compositeur allemand sera mené par le directeur musical des lieux depuis 2013, Kirill Petrenko, qui tiendra aussi la baguette sur Il trittico : le Triptyque de Puccini composé d'Il tabarro (Eva-Maria Westbroek sera Giorgetta), Suor Angelica (interprétée par Ermonela Jaho) et Gianni Schicchi (Ambrogio Maestri). Outre le Triptyque célèbre, sera programmé un diptyque moins connu : Le Dictateur de Ernst Křenek et La Cruche cassée de Viktor Ullmann (compositeur dont nous avons rendu compte de l'opéra ressuscité des camps de concentration intitulé Le 30 mai 1431) interprétés par l’Opernstudio (Académie de jeunes chanteurs fondée par l'Opéra d’État de Bavière en 2006/2007).
Kirill Petrenko (© Wilfried Hösl)
Tandis que Paris remontera la mise en scène signée Patrice Chéreau De la maison des morts, l'opéra de Leoš Janáček sera signé à Munich par Frank Castorf, après son Ring repris à Bayreuth l'été dernier et toujours autant couvert de huées. La fosse sera dirigée par Simone Young. Dans un autre dialogue intéressant avec Paris (et son Don Carlos français de Verdi), Munich donnera un autre Grand Opéra en français de Verdi : Les Vêpres siciliennes par Bryan Hymel, Carmen Giannattasio, George Petean et Erwin Schrott.
Frank Castorf (© DR)
La maison bavaroise offre donc un impétueux programme post-romantique, mais la musique classique et ancienne sera également bien représentée. Récemment remarqué en Télémaque fils de Villazón/Ulysse au TCE, Mathias Vidal tiendra le rôle-titre d’Orlando paladino dirigé par Ivor Bolton. Après Haydn, c'est son contemporain et ami Mozart qui montera sur les planches, avec Les Noces de Figaro mises en scène par Christof Loy (décidément très demandé la saison prochaine : Champs-Élysées, Amsterdam et Deutsche Oper de Berlin, notamment). Christian Gerhaher en sera le comte Almaviva et Anne Sofie von Otter, Marcellina.
Rolando Villazón et Mathias Vidal dans Le Retour d'Ulysse dans sa Patrie (© Vincent Pontet)
Outre ces productions nouvelles, Kirill Petrenko et les stars de la saison reprendront du service pour Wagner, sa tétralogie mettant notamment à l'affiche Jonas Kaufmann en Siegmund, Nina Stemme (Brünnhilde), Ekaterina Gubanova (Fricka), Wolfgang Koch (Der Wanderer), Anja Kampe (Sieglinde) ou encore Stefan Vinke (Siegfried).
De retour in loco, une œuvre rarement donnée, bien que d'un compositeur célèbre, reviendra sous les projecteurs : La Femme silencieuse de Richard Strauss avec Brenda Rae et Pavol Breslik.
Pavol Breslik et Brenda Rae (© Neda Navaee / © Kristin Hoebermann)
Un bal masqué de Verdi (parmi cinq opéras du maître) et son personnage Riccardo donnera à Jean-François Borras l'occasion de débuter à Munich, alors que Thomas Hampson sera Don Alfonso dans Cosi fan tutte de Mozart.
Jean-François Borras (© DR)
Parmi les événements concernant les opéras du répertoire, sont à noter Carmen avec -comme à Paris cette saison- Anita Rachvelishvili ou Elina Garanca ainsi que Bryan Hymel, L'Élixir d'amour avec Ekaterina Siurina/Pavol Breslik ou Pretty Yende/Vittorio Grigolo, ainsi que trois autres Donizetti avec Lucrèce Borgia, Clémentine Margaine et Ludovic Tézier dans La Favorite, mais aussi une Lucia di Lammermoor étincelante (Tézier, Damrau, Beczala, Florez, Testé). Le couple couronné Kaufmann/Harteros reviendra (après notre compte-rendu au TCE) pour Andrea Chénier, parmi trois Puccini : La Bohème, Madame Butterfly et Tosca (Harteros ou Netrebko avec Thomas Hampson, excusez du peu).