Les nouvelles dimensions du Bayreuth Baroque Opera Festival pour 2023
Max Emanuel Cenčić, vous avez fondé et vous dirigez le Bayreuth Baroque Opera Festival. Quel bilan tirez-vous de la précédente édition et de ce que vous avez accompli en l’espace de trois années ?
Nous restons un Festival très jeune : lancé en 2020 au milieu d’une pandémie. Les deux premières années, nous n’avions pas pu montrer la pleine mesure de ce que nous voulions faire.
Nonobstant et dès la première année, nous avons présenté Carlo il Calvo et nous l’avons enregistré en studio (pour un enregistrement intégral dans un très beau coffret de Parnassus Arts Productions). Nous avons redonné cette production en 2021 afin d’accueillir les spectateurs que les restrictions de 2020 nous avaient obligé à refuser. D’emblée, nous avons également proposé de très beaux concerts avec des têtes d’affiches (telles que Joyce DiDonato et tant d’autres).
L'année dernière marquait la première année où nous avons pu vendre tous les billets, sans restrictions sanitaires. 2022 était ainsi l’année de notre deuxième grande production, Alessandro nell'Indie de Leonardo Vinci, un projet que je voulais réaliser depuis très longtemps : dès 2012, lorsque nous avons fait Artaserse à Nancy. Nous avions envisagé Alessandro mais l'histoire paraissait plus complexe donc plus difficile à monter. J'ai pu surmonter le défi dix ans plus tard, avec un chorégraphe de Bollywood, Sumon Rudra qui a accompli un travail acharné en motivant pleinement les artistes.
Quelles sont les évolutions que vous avez conçues pour cette nouvelle et prochaine édition, du 7 au 17 septembre 2023 ?
L’évolution du Festival et de la situation m’amènent à réfléchir à notre proposition culturelle et artistique : il m'a semblé important pour le futur de présenter davantage de représentations d’opéras mis en scène. Nos productions d’opéra entraînent l’enthousiasme et la dynamique populaire autour de notre Festival et dans la ville, enthousiasme qui se poursuit avec notre riche programmation de concerts (également d’un très haut niveau et très apprécié du public). C’est la raison pour laquelle nous proposons cette année la production de Flavio, Re de' Longobardi, et que nous invitons également une autre production mise en scène : celle de L’Orfeo de Monteverdi. Nous aurons désormais chaque année une production maison et une invitée.
Flavio de Haendel, a certes été présenté dans les années 1990 mais cet opus demeure une grande rareté. L'Orfeo de Monteverdi est infiniment plus connu, mais sera présenté dans une mise en scène originale et c’est l'occasion d’inviter Rolando Villazón.
Quelle a été l'évolution de votre public ?
C'est la deuxième observation que nous avons faite et elle est liée : notre Festival attire un grand nombre de spectateurs étrangers, venant du monde entier (les japonais composent la quatrième nationalité la plus nombreuse parmi nos spectateurs). Ce rayonnement est une source de fierté et de développement.
Comment vivez-vous cette carrière de Directeur de Festival ?
Toute cette aventure (mon premier projet en tant que Directeur artistique d’un Festival) est passionnante, et c’est un énorme travail. Hier encore, une séance de travail a ainsi été exclusivement consacrée à dresser la liste des 90 choses restant à faire en préparation de ma nouvelle production de Flavio.
Je me sens comme un producteur de cinéma. C’est vraiment superbe mais j’en suis venu la nuit dernière à faire un cauchemar : je devais chanter Alessandro nell’Inde, mais mon costume n’était pas prêt, et je ne me souvenais plus de mon rôle. Puis je me suis réveillé et je me suis rappelé qu'Alessandro nell’indie, c'était l'année dernière... et que je ne chantais pas dans cette production [rires].
Cette année, la nouvelle production d’opéra que vous mettez en scène, Flavio, roi des Lombards de Haendel sera représentée pour quatre dates (elle ouvrira et refermera ainsi le Festival). Était-ce pour vous un objectif difficile à atteindre ?
C’est un planning adapté à la réalité de notre Festival. Les gens viennent ainsi pour de grands week-end (Flavio sera programmé jeudi 7 et samedi 9, vendredi 15 et dimanche 17 septembre) et prolongent leur séjour pour voir les deux productions (avec L’Orfeo le 12 et le 13) et puis voir des récitals qui investissent aussi toute la semaine différents lieux de la ville. Cette organisation fonctionne très bien : nous avons déjà vendu près de 80% des billets en deux mois. Nous sommes presque complets alors il faut se dépêcher pour réserver les places restantes.
Comment avez-vous choisi cet opéra Flavio, re de' Longobardi : pourquoi vouliez-vous le présenter à votre public ?
Je trouve intéressant le fait qu’il s’agisse d’une satire. J’adore la satire et il faudrait que je mette en scène un jour une opérette. C’était à l’époque très à la mode à Londres. Lorsque Haendel programme Flavio, il présente Ottone la même saison et il est en rivalité avec Bononcini qui présente Erminia : il voulait ainsi surprendre le public avec quelque chose de différent et de plaisant, ne pas toujours être dans la tragédie et l’opera seria. Haendel était un compositeur expérimental : il a toujours repoussé les frontières. Dans Tamerlano, Bajazet meurt sur scène, ce qui est très rare à l’époque.
Que raconte cet opéra et comment le mettrez-vous en scène ?
Flavio est une pièce un peu étrange : Flavio est un roi au pouvoir absolu, plus intéressé par ses maîtresses et ses plaisirs que par les choses de l’État, tandis que sa cour se déchire et s’entretue pour monter dans la hiérarchie. Cette pièce vénitienne s’inspire d’un autre opéra vénitien, Flavio cuniberto, qui mettait également en scène les serviteurs et la femme de Flavio, Ernelinda. Le librettiste Nicola Francesco Haym les a enlevés chez Haendel : je les réintègre donc avec des acteurs, pour créer cette cour toxique.
Concernant mon travail de mise en scène, j’aime travailler mes productions comme un film. J’adore l’art cinématographique : c’est un médium que tout le monde comprend. Je ne me prends pas pour un intellectuel, et n’aime pas beaucoup les productions d’opéras où il y a tant de symbolisme que le public se sent stupide (et le metteur en scène très sage). L'objectif de l’opéra n’est pas de se présenter comme un intellectuel mais d’offrir du divertissement. Se concentrer uniquement sur les décors ou les costumes n’est pas suffisant : si on veut seulement voir de beaux costumes, il vaut mieux aller à un défilé de la fashion week à Paris !
Vos mises en scène construisent des univers, quel sera celui de cette production ?
La référence de cette production de Flavio sera bien sûr Versailles, mais avec une scène très dynamique. Des panneaux de murs vont se mouvoir pour créer constamment de nouvelles pièces du Château de Versailles : la chambre du roi avec son grand lever et coucher, là où il mange, où il se présente à la cour, où la cour joue, s’ennuie, s’entretue.
Je me suis inspiré du film La Favorite que j’ai adoré : il est tellement cruel et réel, avec ces conversations démasquant ce XVIIIe siècle idéalisé. Je ne vois pas ce siècle comme un temps idéal. Certes, il y avait de beaux costumes, de somptueux châteaux, mais c’était une période horrible avec d’horribles personnes, entre dictateurs et pandémies, et des dangers mortels à chaque coin de rue. Ce ne sera donc pas une vision idéalisée du Grand Siècle.
Pouvez-vous nous présenter le personnage que vous incarnez, Guido ?
Guido est un courtisan, un page parmi la demi-douzaine qui ouvrent les portes, apportent le siège de sa majesté. Avec les acteurs, nous serons donc en charge de transformer la scène : nous serons les techniciens du spectacle… et je chante aussi un peu [rires] ! Le père de mon personnage est un ministre essaie de faire carrière : quand mon futur beau-père est nommé ministre de la Grande-Bretagne par le Roi, mon père Ugone me demande de le tuer [l’intrigue rappelle Roméo et Juliette, s’inspire du Cid de Corneille et d’un conte lombard du Moyen-Âge]. Dans ma version, Guido ne l’assassine pas mais le menace, ce qui suffit toutefois à tuer le pauvre homme qui meurt d’un arrêt cardiaque. Emilia en demande justice au roi : Guido accepte de se sacrifier. Finalement, le roi nomme Ugone Ministre de Grande-Bretagne et les deux amants sont sommés de se marier.
Comment arrivez-vous à allier vos métiers : en l'occurrence chanter et mettre en scène sur la même production ?
Je vis pour l’art donc rien n’est difficile, comme quand vous êtes parent d’un enfant. La dévotion, la passion sont l’essentiel : rien d'autre ne compte alors. Je m’épanouis également énormément sans chanter (et là, parce que je vais chanter, j’ai déjà des cauchemars).
Comment avez-vous choisi le Concerto Köln : pour cet opéra et comme Ensemble en Résidence du Bayreuth Baroque Opera Festival 2023.
Chaque année nous invitons un orchestre en résidence. Le Concerto Köln était venu l’année dernière pour un récital avec Jeanine de Bique. Cette année ils reviennent pour Flavio. Et l’année prochaine un autre orchestre sera en résidence : nous continuons ainsi. Cette année, nous réentendrons le {oh!} Orkiestra de Martyna Pastuszka qui était en résidence l'année dernière.
Comment composez-vous vos distributions ?
Un Festival pour moi doit être un vrai lieu de rencontres : de stars et de jeunes talents réunis. C’est le cas dans tout Festival de qualité.
Comment choisissez-vous les récitals que vous programmez ?
Je choisis à la fois parmi les programmes les plus intéressants qui tournent en ce moment, et en composant de nouveaux programmes selon les projets des artistes. Nous souhaitons chaque année bâtir un programme inédit avec un musicologue pour le proposer à un soliste, comme l’an dernier avec Porpora interprété par Julia Lezhneva et donné en première mondiale. Cette année, ce sera avec Valer Sabadus pour un programme Graun (mêlant moitié de nouveaux airs, et moitié d’airs qu’il a chantés dans des productions passées).
C’est un axe sur lequel nous allons développer la programmation parce que nous aurons en 2025 ou 2026 une nouvelle salle de concert polyvalente de 1.000 places (bien plus que dans les églises de 200-300 places où nous organisons actuellement ces concerts), qui est en construction à Bayreuth à côté du château.
Il faut aussi noter que nous ouvrons cette année le nouveau musée du théâtre dans l’immeuble attenant. Il y avait sur cette place une autre maison d’opéra (le Théâtre de la Redoute où étaient donnés les opéras de Telemann, Keiser, etc.), plus vieille encore que l’Opéra des Margraves. Cet immeuble était connecté avec la synagogue qui se trouve juste à côté du théâtre (c’est pour cela qu’elle n’a pas été détruite) : c’est la plus vieille synagogue encore consacrée d’Allemagne.
La programmation de récitals réunit des voix qui sont déjà habituées du Festival mais aussi des découvertes, y compris dans d'autres tessitures que soprano ou contre-ténors, pouvez-vous nous parler de cette diversité ?
Je vois en effet aussi mon poste comme un devoir, une responsabilité, celle d'encourager les jeunes talents en leur donnant des occasions adaptées. J’ai ainsi découvert Dennis Orellana au conservatoire à Madrid et il donnera un récital à l’Église du Château le 16 septembre. J'adore sa voix et son talent et je souhaite lui donner toutes les chances de développer son talent. Cette édition sera également l'occasion d'inviter le même jour, à l’Opéra, le ténor renommé qu'est Daniel Behle. Nous avons peu collaboré ensemble car il travaille plutôt dans le répertoire de Wagner. Et puis en musique baroque, les castrats sont les stars. Alors si vous avez des talents aussi extraordinaires que Bruno De Sá et Julia Lezhneva, il ne faut pas s’en priver.
Et nous avons justement eu l’occasion pour cette édition d’interviewer également Bruno De Sá, afin qu’il raconte la manière dont le Directeur du Festival a même lancé sa carrière. Voici comment le relate Bruno De Sá en personne :
En arrivant en Europe, j'ai passé un mois et demi à écrire -sans doute 500 emails- à toutes les agences artistiques du continent, de tous les pays et j'ai reçu cinq réponses, non fructueuses. Puis, on m'a introduit auprès de l’agence de Max Emanuel Cenčić (à laquelle j’avais bien entendu écrit) en montrant ma vidéo. Max Emanuel Cenčić a été intéressé par une telle voix de soprano. Il m'a engagé dès l'année suivante, en 2019, pour Irene de Hasse en version concert, puis pour Carlo il Calvo pour la première édition du Bayreuth Baroque Opera Festival en 2020.
La formation a continué au plateau : Max est infiniment gentil, quand il met en scène aussi bien que lorsqu'il chante avec nous : il donne toujours des conseils précis et sait quels peuvent être les problèmes et comment les surmonter.
Le plus grand cadeau qu'il m'ait fait est le programme de Roma travestita, qui est devenu mon album soliste : il avait ce projet mais il ne l'a jamais enregistré lui-même car cela ne correspondait pas à sa voix.
À Bayreuth, j’ai pour la première fois travaillé avec Max Emanuel Cenčić, Franco Fagioli et Julia Lezhneva en même temps : eux dont je regardais les vidéos sur internet. Et je me retrouvais sur la même scène à leur parler d'égal à égal. Je me souviens que je me disais : 'Mon Dieu, que fais-je ici !’ Nous passions des heures assis par terre à échanger et débattre sur une scène : Max sait exactement ce qu'il veut comme metteur en scène, Franco aime parler du rôle et puis je les voyais débattre et échanger avec Julia : ce sont des expériences incroyables. L'ambiance des Festivals permet de connecter les gens, en répétition (où l’on se met à nu) comme durant les festivités (Franco Fagioli m'a fait découvrir le gin & tonic).
Cette année je reviens pour un récital, à l'Eglise de l'Ordre Saint-Georges, avec un programme consacré à l’école napolitaine. Max savait que j'avais fait ce récital, même si je ne l'avais chanté qu'une seule fois. Il correspondait tout à fait à l’esthétique thématique du Festival. Nous l’avons retravaillé pour qu’il corresponde à l'événement et au lieu : j’ai remplacé certaines arias par d'autres avec lesquelles je suis davantage et mieux connecté, en lien avec la logique du projet. Nous avons aussi apporté de la variété : un récital doit être un voyage, à l’image d’un opéra qui a une histoire à suivre du début à la fin. Il faut aussi créer une histoire dans un récital et connecter les différents épisodes. Pour le rendre encore plus intéressant, il faut des priorités, des directions, de la nouveauté.
Pour moi, la nouveauté sera aussi de chanter dans cette église pour la première fois. Ce sera une nouvelle occasion d’apprécier combien le Festival occupe toute la ville. C’est toujours aussi magique de chanter dans cette ville : je ressens ce bonheur frais, presque naïf. Je ne m'habitue pas à la beauté de la ville et de l’Opéra des Margraves, même si je m'habitue à épanouir ma voix dans son acoustique. Je découvre de nouvelles choses dans chaque recoin du Théâtre : une couleur, une forme, une peinture, une sculpture et une autre perception acoustique. L'Opéra des Margraves a une place spéciale dans mon cœur aussi car il fut le premier parmi les quatre lieux les plus beaux au monde à m’accueillir, avec Versailles (l'Opéra Royal et la Galerie des Glaces) et Drottningholm.
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Revenons à vous Max Emanuel Cenčić et à la programmation scénique de votre Festival : comment avez-vous choisi le second opéra de cette édition 2023, L'Orfeo de Monteverdi, qui sera présenté dans une mise en scène de Thanos Papakonstantinou, avec Markellos Chryssicos pour diriger du clavecin mais qui signe également le "concept musical" ?
Je suis heureux et j’aime qu’il existe des mises en scène différentes : ce serait triste si elles se ressemblaient et si celles de notre Festival étaient similaires. C’est donc une bonne chose que des metteurs en scène très différents de mon esthétique nous proposent des projets. Cet Orfeo me plaît dans la qualité de sa réalisation, de son interprétation. Le metteur en scène s’est rapproché de l’histoire grecque mythique d'Orphée, une version plus sanguinaire dans laquelle les Bacchantes (suivantes de Bacchus) tuent Orphée et le dévorent. Seule sa tête, dans un casque, est jetée à la mer et cette tête continue à chanter jusqu’à échouer sur la plage de Lesbos. Apollon descend alors du ciel et commande à la tête de s’arrêter de chanter, pour l’emmener au ciel. La version de Monteverdi garde cette montée au ciel mais en enlevant la scène des Bacchantes. L’équipe de cette production a recréé cette scène manquante dans la version de Monteverdi, en faisant conclure l’opéra sur la mort d’Orphée dévoré. Certains signes et indices pourraient d'ailleurs même nous mener à imaginer que cette scène a effectivement été composée (un texte existe) mais il est impossible d’en être sûr car la partition de Monteverdi est perdue (il n’en reste que des éditions, ultérieures).
Nous avons également interrogé Rolando Villazón, qui incarnera Orphée, sur ce que représente pour lui ce lieu, cette collaboration avec le Festival, et cette production :
J'ai chanté dans ce magnifique écrin de théâtre pour la première fois l'année dernière, à l'occasion d'un concert avec Christina Pluhar et son ensemble L'Arpeggiata, et c'est tout simplement merveilleux d’y chanter. Je suis impatient d'y retourner pour une mise en scène.
Max a mis sur pied un magnifique Festival à Bayreuth, avec des artistes vraiment remarquables, et je suis ravi d'y participer. Je chante Monteverdi depuis plus de quinze ans maintenant et le rôle d'Orfeo est presque devenu une signature pour moi. Je le chante actuellement dans une nouvelle production à Dresde, puis cet été à Santa Fe avec Harry Bicket, et Bayreuth sera ma troisième production cette année. C'est un cadeau d'explorer ce chef-d'œuvre et ce personnage avec tant de collaborateurs différents et exceptionnels.
La partition de Monteverdi est bien sûr parfaite. Mais elle offre toujours des possibilités de nouvelles approches, ce qui la rend si moderne et pertinente. À Santa Fe, Nico Muhly présentera une nouvelle orchestration et le contraste avec l'approche de Panos [Panos Iliopoulos qui signera à Bayreuth la transcription avec électronique en direct, ndlr] sera vraiment fascinant et gratifiant. Je suis généralement très curieux et j'aime travailler avec des artistes qui font preuve de la même curiosité et de la même ouverture d'esprit. Faire l'expérience d'un paysage sonore différent dans ce théâtre particulier de Bayreuth sera également un contraste fascinant.
Enfin, concluons en revenant vers vous, Max Emanuel Cenčić, avec une autre fraîche initiative de votre Festival : vous proposez trois dîners de Gala à la Table Margravine au Schloss Colmdorf, ainsi qu'un dîner-concert aux chandelles inspiré par les coutumes princières de l'ère Baroque (au Temple d'Apollon à l'Orangerie de l'Hermitage, Orangerie où vous ferez même un brunch). Qu'attendre de ces rendez-vous ?
Il ne faut pas s’attendre à une grande réception chez la Princesse de Polignac ! Ce sont des moments intimes pour 20, 30, 40 personnes maximum, une expérience privée, exclusive, donnant aussi au Festival une expérience différente. C'est une initiative pour proposer à notre public un moment de convivialité, gastronomique et musical, mais aussi pour découvrir différents châteaux qui sont fermés au public (l’orangerie est accessible mais le temple d’Apollon est fermé : ce sera l'occasion de voir ce lieu magique, pavillon au milieu d’un jardin, avec des concerts très intimes). Outre les repas, il y aura des visites guidées : l’occasion de voir des œuvres et objets privés de la Margravine qui ne sont pas en possession des grands musées. Maayan Licht, qui chantera aux chandelles, est une personne très pétillante et amusante, qui plaît beaucoup au public.
Bayreuth Baroque est également très accessible grâce à ses retransmissions en streaming (à retrouver chaque été puis le reste de l'année sur les pages d'Ôlyrix). Combien de spectateurs cela permet-il de toucher ?
L'année dernière, un million de personnes ont suivi notre Festival via internet. C'est énorme et c'est aussi dans l'esprit de la fondatrice de cet opéra, la Margravine de Bayreuth : elle n'a pas fait construire ce Théâtre dans un château mais au milieu de la ville. Pour cette petite ville, un tel opéra de 600 places (la même taille que l'Opéra Royal de Versailles), c'est énorme, incroyable. Elle était un peu comme la première directrice d'une maison d'opéra car c'est elle qui a organisé la saison pendant dix ans, en invitant les artistes internationaux et le public. En venant dans cet opéra, vous pouvez constater que la scène est un peu élevée afin que les gens du public, du peuple, au bout de la salle, puissent voir : elle voulait partager l'opéra avec toute la ville. Nous recevons des artistes du monde entier et nous retransmettons notre travail dans le monde entier, pour le public à travers la planète.
C’est aussi cela l’idée de la Princesse de Bayreuth.
Vous pouvez réserver vos places pour ces événements à cette adresse sur le site du Festival (qui vous donne également des adresses et recommandations pour vous loger et vous restaurer) et nous vous donnons rendez-vous comme chaque année sur Ôlyrix pour vivre le Bayreuth Baroque Opera Festival en articles et vidéos intégrales.