Écho et Narcisse, entre marbre doré et tapisseries à l’Opéra Royal de Versailles
Château de Versailles Spectacles invite ainsi à plonger dans la musique de Gluck, sans se noyer (sinon de plaisir) dans ce rarissime drame lyrique composé d’après ce mythe réunissant la nymphe Écho (condamnée à répéter les paroles entendues) et Narcisse (qui se noie par amour pour son propre reflet).
Rarissime et même ici sauvé des eaux, Écho et Narcisse semblait comme englouti. Pourtant il fut créé en France, le 24 septembre 1779, à l’Académie royale de musique par ce compositeur protégé de Marie-Antoinette. Mais l'œuvre, presque parce que trop française et de pastorale royale, essuya un échec qui mena même Gluck à quitter la France : cet opéra sera d'ailleurs son dernier.
Versailles reprend donc l’initiative en présentant à nouveau cette œuvre, grâce à son compagnonnage avec Le Concert Spirituel d’Hervé Niquet et à la Fondation Etrillard vouée à “faire redécouvrir des œuvres oubliées”. La Fondation qui présentera également, à l'occasion de ce concert, deux tapisseries unissant le thème et les grands ateliers royaux dans un fil rouge (et d’or) : “Narcisse admirant son reflet produite vers 1630 d’après un carton de Simon Vouet, et Écho et Narcisse tissée à la manufacture des Gobelins autour de 1700 d’après Antoine Dieu”.
Pour incarner les personnages et tisser les fils de ce drame, le plateau réunira dans le rôle d’Echo Adriana González (dont la voix et la carrière continuent de trouver de grands échos, notamment depuis sa victoire au Concours Operalia), avec en Narcisse Cyrille Dubois (en reflet à son interprétation de l’héroïque Achille pour Iphigénie en Aulide, un autre opus -un peu moins- rare de Glück).
Amour les réunira avec la voix de Caroline Jestaedt, chanteuse à grand rayonnement national. Sahy Ratia, l'une de ces perles de voix de ténor encore trop peu connue, sera Cynire et cette distribution sera une fois encore l’occasion d’apprécier des voix habituées des lieux (Cécile Achille en Eglé, Adèle Carlier en Aglaé) mais aussi de découvrir de nouvelles artistes, telles que Laura Jarrell en Thanaïs et, en Sylphie, Lucie Edel (découverte dans un répertoire tout à fait Versaillais).
Ce concert (pour lequel des places sont disponibles ici dès 27 €) sera également enregistré en vue d’une parution sur le label discographique Château de Versailles Spectacles.