Angers-Nantes Opéra, une saison 15/16 entre « richesse et contraste »
Elodie Kimmel sera Zerlina dans Don Giovanni en mars DR
La saison commence dès septembre avec L'Heure espagnole de Ravel donné en version de concert par le chef Pascal Rophé, puis se poursuit avec le projet de décentralisation initié pour la dernière fois en 2009 par Angers Nantes Opéra. Après Le Pauvre Matelot joué dans les bars, c'est autour des Histoires sacrées de Giacomo Carissimi et Marc-Antoine Charpentier d'emprunter les routes de la région Pays de la Loire. Mis en scène par Christian Gangneron, les trois oratorios réunis dans l’œuvre relatent les récits de trois hommes, Jonas, Jephté et Pierre - interprétés par le ténor Hervé Lamy-, punis pour avoir échappé à leur foi. Les Histoires sacrées partiront en tournée dans sept églises ligériennes à l'automne 2015 et au printemps 2016.
Le mois de novembre s'ouvrira sur L'Empereur d'Atlantis, fable funèbre écrite, sur un livret de Peter Kien, et répétée dans le camp de concentration de Terezin par Viktor Ullmann, qui en confia les pages à un ami avant de monter dans le train qui le conduisit à la mort. L'histoire suit le dialogue de la Mort et d'Arlequin et à l'issue duquel la Mort décide que la Vie l'emportera. L'opéra, mis en scène par Louise Moaty en 2014, a été confié à la direction de Philippe Nahon et se jouera au Théâtre Graslin de Nantes en novembre. Pour décembre, Nantes et Angers accueilleront leur nouvelle production : Hänsel et Gretel, mis en scène par Emmanuelle Bastet. Profondément influencé par Wagner, Humperdinck signait à la fin du XIXe siècle ce conte tragique, qui fit sa renommée en Allemagne, à la demande de sa sœur, qui en écrivit le livret. Les Chevaliers de la Table ronde d'Hervé, mis en scène de Pierre-André Weitz inaugurera l'année 2016, tandis qu'il faudra attendre le mois de mars pour découvrir la nouvelle production de Don Giovanni monté par le tandem Patrice Caurier-Moshe Leiser.
Daniel Kawka dirigera la création de Maria Republica DR
Le printemps sera placé sous le signe de la femme. Le mois d'avril verra éclore Maria Republica, une création mondiale. Le compositeur François Paris se saisit de l’œuvre méconnue d'Augustin Gomez-Arcos écrite durant son exil en France, loin de l'Espagne censurée par le régime franquiste. Elizabeth Bailey donnera corps à cette prostituée rouge, envoyée au couvent par sa tante dans les années 60, alors que les maisons closes ferment. Gilles Rico sera à la mise en scène et Daniel Kawka à la direction.
Autre création, cette fois-ci européenne, Svadba d'Ana Sokolovic prendra place au mois de mai. Créé en 2011 à Toronto, l'opéra de la compositrice serbe, aujourd'hui connue et reconnue par ses pairs, sera joué en juillet 2015 au Festival d'Aix-en-Provence. Alors qu'en Serbie, le rituel de préparation au mariage doit durer sept jours, Ana Sokolovic décline sept tableaux dans lesquels se mêlent tradition et modernité, pour dépeindre les étapes auxquelles Milica devra s'adonner, entourée par ses amies bienveillantes et réconfortantes, avant d'épouser un homme qu'elle n'aime pas.
Enfin, l'année se terminera avec La Voix humaine de Poulenc en version de concert. Sous la baguette de Pascal Rophé, la soprano Karen Vourc'h mettra sa verve au service de cette tragédie de chambre, afin de camper cette femme amoureuse pendue au téléphone, qu'avait imaginée Jean Cocteau en 1930.