Tout le monde se re-retrouve à Nice en 2021/2022
"Tout le monde s'y retrouve", tel était le slogan de la première saison du Directeur Bertrand Rossi à l’Opéra de Nice Côte d'Azur. Sa première saison complète en 2021/2022 est logiquement re-nommée : "Tout le monde s'y retrouve #2". Une saison placée sous les signes du renouveau et de l’audace avec deux créations mondiales, six nouvelles productions, et un objectif affiché : amener à nouveau et un nouveau public à l’Opéra.
Toute la famille de l’Opéra de Nice se retrouvera le 11 septembre : Orchestre, Chœur et Ballet, avec leurs directeurs respectifs Daniele Callegari (qui prendra ici ses fonctions de Directeur musical de l’Orchestre Philharmonique), Giulio Magnanini et Éric Vu-An, proposeront un concert florilège des grands moments de la saison à venir, accompagnés d’artistes lyriques invités et de la comédienne Sophie De Montgolfier qui ponctuera de lectures cette "Réunion de famille".
Les spectateurs du premier concert de la saison pourront ainsi goûter puis revenir découvrir en entier l’opéra qui ouvrira la saison lyrique en novembre, Akhnaten de
Philip
Glass (après
sa captation sans public la saison dernière). Cette production
réunira à nouveau les forces vives de l’institution de Côte
d’Azur et mêlera musique, chant et danse dans une mise en scène
et une chorégraphie de Lucinda
Childs (incarnant également le Scribe)
sous la direction de Léo
Warynski. Dans le rôle-titre, Fabrice
di Falco sera entouré par Julie
Robard-Gendre (Nefertiti), Patrizia
Ciofi (Reine Tye), Joan
Martín-Royo (Horemhab), Frédéric
Diquero (Amon), Vincent
Le Texier (Aye), et des artistes du Centre d'Art Lyrique de la
Méditerranée en filles du pharaon.
Toujours en novembre et dans le répertoire XXe siècle, Le Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók sera donné en version concert avec l’Orchestre Philharmonique de Nice dirigé par Marko Letonja et pour solistes la mezzo-soprano Eve-Maud Hubeaux (qui fascinait en mars dernier dans ce même rôle à Lyon) et la basse Miklós Sebestyén. Le Château de Barbe-Bleue sera donné comme souvent en diptyque, mais en l'occurrence avec une création mondiale symphonique : Fabula de l'argentin Daniel D’Adamo.
Dans le cadre de la XXe édition du Festival d’Opérette de la Ville de Nice, les spectateurs pourront assister à l’une des plus fameuses opérettes viennoises, La Veuve joyeuse de Franz Lehár par Benoît Bénichou. L’Orchestre Philharmonique de Nice et le Chœur de l’Opéra de Nice seront dirigés par un chef reconnu dans le genre, Bruno Membrey, avec dans les rôles principaux la soprano niçoise Camille Schnoor (Hanna) et le baryton marseillais Frédéric Cornille (Danilo) accompagnés entre autres d’Amélie Robins (Valencienne), Samy Camps (Camille de Rosillon), Philippe Ermelier (Zeta), et Richard Rittelmann (Raoul de Saint Brioche).
L'Opéra de Nice jouera également sur une Deuxième Scène, La Diacosmie (du mot grec "diakosmos" qui signifie "décor") : un centre de production et de répétition inauguré en 1987 qui invitera désormais du public notamment pour des créations, expérimentations et des spectacles jeune public (avec 320 places). Le Festival Manca de musique contemporaine organisé par le CIRM (Centre International de Recherches Musicales) y programmera ainsi Le Cosmicomiche de Michèle Reverdy (en coproduction avec l’Opéra de Toulon : notre compte-rendu de la création) avec des solistes de l’Orchestre Philharmonique de Nice dirigés par Léo Warynski, mis en espace par Victoria Duhamel, ainsi que la soprano Mélanie Boisvert, la mezzo Albane Carrère et le baryton Francesco Biamonte. Suivra du théâtre musical avec La Ralentie, composée et conçue par Pierre Jodlowski sur le texte éponyme d’Henri Michaux (d’abord une commande de Maryse Fuhrmann pour le Festival suisse Les Jardins Musicaux), avec la soprano Clara Meloni, percussions et musique électronique.
L’Opéra de Nice continuera à La Diacosmie et dans la diversité des styles, dans la veine de l’opéra-comique cette fois (et en coproduction avec l'Opéra Comique de Paris) du 21 au 25 janvier avec La Dame blanche de François-Adrien Boieldieu par Pauline Bureau (vidéo intégrale captée à Nice et compte-rendu parisien), avec l’Orchestre et le Chœur de l’Opéra dirigés par Alexandra Cravero, et pour accompagner Amélie Robins qui fut déjà Frasquita (Carmen) ou Anne Truelove (The Rake’s Progress) à l’Opéra de Nice, le ténor Patrick Kabongo (Georges Brown), Sophie Marin-Degor (Jenny), Laurent Kubla (Gaveston), Marie Kalinine (Marguerite), Luca Lombardo (Dickson) et Michael Guedj (Mac-Irton).
Le Voyage dans la Lune de Jacques Offenbach, coproduction du Centre Français de Promotion Lyrique réunissant 17 maisons d’opéras s’arrêtera à Nice en février (notre reportage). Pour ce grand projet, Olivier Fredj s’appuie sur l’illustrateur Jean Lecointre pour révéler l’envers de l’imagination au théâtre, avec l’Orchestre Philharmonique de Nice et le Chœur de l’Opéra de Nice Côte d’Azur dirigés par Chloé Dufresne, et à la distribution, Sheva Tehoval (Fantasia), Chloé Chaume (Flamma), Violette Polchi (Caprice), Marie Lenormand (Popotte), Matthieu Lécroart (V’Lan), Kaëlig Boché (Quipasseparla), Eric Vignau (Microscope), Thibaut Despantes (Comsos), Christophe Poncet de Solange (Cactus).
L’Orchestre et le Chœur de la maison interpréteront également en mars l'œuvre baroque de la saison, Phaéton de Lully, production reportée de la saison dernière, dans une mise en scène d’Eric Oberdorff, avec Jérôme Correas à la direction musicale, Mark van Arsdale dans le rôle-titre sera accompagné notamment de Deborah Cachet (Théone), Aurélia Legay (Clymène, Astrée), Anna Reinhold (Libye), avec la collaboration des musiciens de l’ensemble Les paladins et des artistes de la Compagnie Humaine.
En mai, Macbeth de Verdi par le Directeur du Théâtre
Anthéa d’Antibes Daniel Benoin sera emmené par le nouveau Directeur musical de l’Opéra de Nice, Daniele Callegari accompagné de ses nouvelles phalanges avec une distribution internationale : Levente Molnár et Larisa Andreeva dans le rôle du couple assassin, Ivan Defabiani (Macduff), Giacomo Prestia (Bianco), David Astorga (Malcom).
Toujours en mai, après annulation en mai dernier, le diptyque Le Singe d’une nuit d’été / Pomme d’Api de Jacques Offenbach et Gaston Serpette réunis par Yves Coudray (dont nous avions rendu compte pour sa première à l’Odéon de Marseille) arrivera à Nice sur la nouvelle scène de la Diacosmie. Le projet est porté par la Région Sud (dans le cadre du dispositif
« Opéras au Sud ») qui articule les opéras
d’Avignon,
de Marseille,
Nice
et Toulon. Toujours pour le jeune public, une création mondiale de Sergio Monterisi, Babel, clôturera la saison lyrique niçoise en juin à la Diacosmie. L’opéra participatif (sur un livret et dans une mise en scène de Magali Thomas) traitera des enjeux écologiques avec le concours de solistes du CFA Métropole Chant Lyrique, filière d'apprentissage en art lyrique nouvellement créé par l'Opéra de Nice.
En marge de la programmation, de nombreux événements seront proposés pour « voir l’Opéra comme on ne l’a jamais vu » et ouvrir l'institution à ceux qui n'y sont jamais venus, entre autres Les Dîners sur scène, le Carnaval de Nice qui fera son grand retour à l’Opéra ou des Face à face qui permettront au public de rencontrer les équipes artistiques avant les spectacles.