Théâtre du Capitole, saison 2021/2022 : des larmes aux rires
Sept opus majeurs du répertoire lyrique sont à l'affiche, dont cinq productions nouvelles pour la maison. Pour ouvrir la saison dès septembre, La Gioconda d'Amilcare Ponchielli (terrible drame, connu pour sa fameuse « Danse des heures ») fera son entrée au répertoire toulousain, dans la mise en scène d'Olivier Py (notre compte-rendu de cette production à La Monnaie de Bruxelles). Roberto Rizzi-Brignoli dirigera un casting renommé, dominé par la confrontation Béatrice Uria-Monzon (rôle-titre), Varduhi Abrahamyan (Laura), Ramón Vargas (Enzo Grimaldo) avec Renée Morloc, Marco Spotti, Pierre-Yves Pruvot, Roberto Covatta, Sulkhan Jaiani et bien entendu comme toute la saison les phalanges de la maison (Orchestre national, Chœur et Maîtrise du Théâtre du Capitole).
D'un drame terrible à l'autre, toujours avec de grands noms du théâtre et de l'opéra, suivra le Wozzeck de Berg mis en scène par Michel Fau (nouvelle production avec l'Opéra de Monte-Carlo). Leo Hussain qui gravait en février dernier La Princesse Jaune de Saint-Saëns à Toulouse et dirigeait en 2018 La Ville morte de Korngold au Capitole emmènera cette fois la double prise de rôle de Stéphane Degout en Wozzeck (qui nous l'annonçait déjà en interview en 2018) et Sophie Koch en Marie. Le reste du casting confrontera théâtralement et vocalement de grands noms internationaux (Nikolai Schukoff en Tambour-Major, Wolfgang Ablinger-Sperrhacke Capitaine et Falk Struckmann Médecin) avec des voix françaises (Thomas Bettinger pour incarner Andres, Matthieu Toulouse et Guillaume Andrieux en ouvriers, Anaïk Morel en Margret).
Une riche double distribution portera La Flûte enchantée de Mozart : Bror Magnus Tødenes et Valentin Thill alternant en Tamino, Anaïs Constans/Marie Perbost en Pamina, Nika Guliashvili/Christian Zaremba (Sarastro), Serenad Uyar/Marlène Assayag (La Reine de la Nuit), Philippe Estèphe/Kamil Ben Hsaïn Lachiri (Papageno), tandis que la continuité pour toutes les dates sera apportée par Céline Laborie (Papagena), Paco Garcia (Monostatos), Stephan Loges (L’Orateur), les trois dames Andreea Soare, Alix Le Saux et Yael Raanan-Vandor, les deux prêtres et deux hommes d'arme Pierre-Emmanuel Roubet et Nicolas Brooymans ainsi que trois solistes de la Maîtrise du Capitole pour incarner les trois enfants, le tout sous la direction de Michele Gamba dans une nouvelle mise en scène (avec Rouen) du chorégraphe Pierre Rigal.
Carmen de Bizet dans la version de Jean-Louis Grinda (notre compte-rendu) sera incarnée par Marie-Nicole Lemieux et Eva Zaïcik avec Jean-François Borras et Amadi Lagha en Don José, Alexandre Duhamel et Armando Noguera (Escamillo), Elsa Benoit/Marianne Croux (Micaëla), et en fil rouge les seconds rôles Jean-Vincent Blot, Victor Sicard (Zuniga & Morales), Marie-Bénédicte Souquet, Grace Durham (Frasquita & Mercedes), Olivier Grand, Paco Garcia (Dancaïre & Remendado) et Franck T’Hézan (Lilas Pastia), sous la direction de Giuliano Carella.
Deux productions annulées les saisons précédentes et auxquelles nous avons dédié des articles hommages sont reportées en mars et avril, à commencer par Platée de Rameau mis en scène par Shirley & Dino (coproduction Toulouse et Versailles). Mathias Vidal incarnera le rôle-titre avec Marie Perbost (La Folie), Pierre Derhet (Mercure), Jean-Christophe Lanièce (Momus), Jean-Vincent Blot (Jupiter), Marie-Laure Garnier (Junon), Marc Labonnette (Cithéron), Lila Dufy (Clarine) le Chœur et Orchestre du Concert Spirituel dirigés par Hervé Niquet, ainsi que le Ballet du Capitole.
Jenůfa de Janácek dans la mise en scène de la figure tutélaire maison décédé en juin 2020 Nicolas Joel remettra à l'affiche Angela Denoke, Marie-Adeline Henry, Marius Brenciu, Amadi Lagha, Cheryl Studer, Jérôme Boutillier, Jérémie Brocard, Mireille Delunsch, Victoire Bunel, Yael Raanan-Vandor, Éléonore Pancrazi, Sara Gouzy sous la baguette de Florian Krumpöck
Le Barbier de Séville de Rossini remettra quant à lui à l'affiche Florian Sempey, Eva Zaïcik, Kévin Amiel, Paolo Bordogna et Roberto Scandiuzzi en Figaro, Rosina, Comte Almaviva, Docteur Bartolo et Don Basilio dans le Cast A, alternant respectivement avec Vincenzo Taormina, Adèle Charvet, Petr Nekoranec, Yuri Kissin, Julien Véronèse et pour toutes les dates Edwin Fardini, Julie Pasturaud, Frank Berg (Fiorello, Berta, Ambrogio) sous la direction d'Attilio Cremonesi et dans une nouvelle version de Josef Ernst Köpplinger (réalisée avec Munich et Barcelone).
Le Théâtre du Capitole programme également une riche saison de récitals et concerts. La mezzo-soprano Sophie Koch chantera avant sa participation à Wozzeck un programme en concert également dédié à Alban Berg, avec Strauss, Stravinsky et Debussy au programme, accompagnée par le pianiste Bertrand Chamayou.
Les ténors Michael Spyres et José Cura viendront eux exclusivement en récital, le premier pour des airs d'opéra avec Mathieu Pordoy au piano, le second pour des mélodies et chansons d’Argentine avec Katalin Csillagh et Barbora Kubíková (piano et guitare). Deux autres ténors viendront en duo : Lawrence Brownlee et Levy Sekgapane accompagnés par Giulio Zappa au piano. La mezzo-soprano Karine Deshayes chantera Fauré, Ravel et Duparc avec Philippe Cassard. La soprano Catherine Hunold chantera "Amours" avec le Quatuor Voce et Varduhi Yeritsyan au piano.
Les Sacqueboutiers de Jean-Pierre Canihac et Daniel Lassalle accompagneront la mezzo-soprano Monica Bacelli de Monteverdi à Berio et le contre-ténor Dominique Visse naviguera sur La Lyre amoureuse. Jordi Savall et le Concert des Nations entonneront des Madrigaux de Claudio Monteverdi.
Enfin les midis du Capitole proposeront des concerts d'artistes programmés : la mezzo Anaïk Morel avec David Violi au piano, le baryton Victor Sicard et Anna Cardona, la soprano Marie Perbost, le baryton Edwin Fardini.
Côté ballet, le programme sera "Toiles Étoiles". Toulouse rendra hommage à Toulouse-Lautrec, célèbre peintre dont le geste pictural inspirera un ballet en création mondiale au chorégraphe, metteur en scène et librettiste Kader Belarbi (Directeur de la danse maison) sur une musique de Bruno Coulais. La peinture inspirera également un Cycle Picasso et la Danse avec décors et rideaux de scène réalisés d’après des œuvres originales du peintre, en un triptyque de créations mondiales :Tablao par Antonio Najarro, Le Train bleu par Cayetano Soto et L’ Après-midi d’un faune par Honji Wang et Sébastien Ramirez.