Le Festival Concerts d'Automne à Tours aura bien lieu
Prouvant à la fois combien le maintien de ce festival était attendu cette année et combien le rendez-vous a déjà su s'imposer dans le paysage musical, la première double page de présentation de cette édition 2020 est pleine des louanges et messages forts adressés par les responsables de toutes les strates politiques : ville, métropole, département et région soulignant "signal fort", "foisonnement", "moment très attendu", "programmation éclectique et ambitieuse". Le Festival Concerts d’automne sait en effet valoriser les forces musicales présentes sur le territoire, en les mêlant à de prestigieuses invitations internationales, en pleine cohérence avec le contenu de son programme baroque et exotique (retrouvez nos précédents comptes-rendus de ces événements).
Les rendez-vous se concentreront cette année sur les deuxième et troisième week-ends d'octobre. La Cappella Mediterranea de Leonardo García Alarcón lancera les festivités au Grand Théâtre de Tours avec un programme Mediterraneo vendredi 9, "hommage à Joan Manuel Serrat et à la musique baroque entre l'Espagne et l'Amérique Latine" interprété par les sopranos Maria Hinojosa, Mariana Flores, l'alto Leandro Marziotte, le ténor Pierre-Antoine Chaumien et la basse Hugo Oliveira. Suivra le lendemain un récital du pianiste David Lively avec le Quatuor Cambini-Paris, intitulé "Chopin chez Pleyel", rappelant que les deux concertos du virtuose franco-polonais destinés aux salles de concerts ont aussi traversé les salons grâce à des réductions en quintette (avec même Chopin en personne au piano). Autre réduction le lendemain en matinée : la légendaire Symphonie n°9 en version deux pianos (réalisée par Liszt) avec deux instruments d'époque (Pleyel et Erard) tenus par Yury Martynov & Vardan Mamikonian pour célébrer les 250 ans de Beethoven. En cette après-midi dominicale, le festival se rendra aussi à l'Auditorium François Ier pour une carte blanche au fameux violoniste Nemanja Radulović (en compagnie de la pianiste Laure Favre-Kahn).
Le week-end n°2 proposera un "Marathon Bach", en commençant le vendredi 16 à l'Église Saint-Julien par croiser le maître germanique avec le génie italien Pergolèse. La soprano Céline Scheen et le contre-ténor Damien Guillon à la direction du Banquet Céleste proposeront en effet "Tilge, Höchster, meine Sünden" (Efface, Très Haut, mes péchés) : une adaptation en allemand du fameux Stabat mater de l'italien.
Croisement germano-italien à nouveau le lendemain à l'Église Notre-Dame La Riche, l'Ensemble Jacques Moderne de Joël Suhubiette chantant Jesu mis en musique par Bach ainsi que Te Deum & Stabat Mater de Domenico Scarlatti (deux compositeurs nés la même année, comme Haendel, d'ailleurs, qui fit le pont entre Allemagne et Italie, en Angleterre).
Enfin, retour au Grand Théâtre le dimanche 18 pour un point d'orgue intitulé Continuo. De Monteverdi à Bach interprété par l'Ensemble Consonance de François Bazola. Une après-midi qui parcourra l'Europe fameuse et à découvrir (Dowland, Boësset, Monteverdi, Bach, Purcell, Rameau, de Chancy).
Le tout sans oublier "Les apartés" du Festival : rencontres avec les artistes, master-classe, tremplin d'élèves du conservatoire, répétitions et même Cinémas Studio retransmettant L’Évangile selon saint Matthieu (Il Vangelo secondo Matteo) de Pier Paolo Pasolini (1964).
De quoi retourner cet automne faire plusieurs tours à Tours.