Opéra de Bordeaux, encore un cru d'exception en 2020/2021
Buvons ! Libiamo! À Bordeaux c'est ce fameux air qui célébrera la reprise lyrique et une saison encadrée par les deux plus célèbres opéras sans doute (débutant par La Traviata et se refermant sur Carmen). Traviata, dans une coproduction avec Toulouse signée Pierre Rambert (lire notre compte-rendu ici), donnera lieu à une prise de rôle par Rachel Willis-Sørensen (en alternance avec Elbenita Kajtazi) avec pour Alfredo Benjamin Bernheim (qui tiendra ce rôle pour la dernière fois) et Kévin Amiel et les Giorgio de Lionel Lhote / Anthony Clark Evans. Paul Daniel dirigera cette ouverture de sa dernière saison en tant que Directeur musical de l'ONBA (mais gardera son rond de serviette dans la maison).
[Mise à jour du 2 septembre 2020 : La Traviata est déplacée du Grand-Théâtre à l’Auditorium "lequel offre une fosse d’orchestre suffisamment vaste pour respecter les normes de distanciation entre les musiciens de l’ONBA. La mise en scène sera adaptée à la configuration de la salle". L'Auditorium avait déjà accueilli des productions lyriques : Elektra, Pelléas et Mélisande, et La Walkyrie]
Le chef anglais dirigera aussi "le plus anglais des ouvrages verdiens", Falstaff. Opus mis en scène par Laurent Pelly, incarné par Laurent Naouri avec un casting richement français (et même bordelais pour deux d'entre eux) : Alice Ford incarné par Véronique Gens, Nannetta par Florie Valiquette, Meg Page par Catriona Morison, Mistress Quickly par Adriana Bignagni Lesca, Ford par Thomas Dolié, Fenton par Kévin Amiel, Docteur Caïus par Christophe Mortagne, Bardolfo par Rodolphe Briand et Pistola par Thibault de Damas.
Après Verdi, le deuxième compositeur à l'honneur de cette saison est Beethoven, pour son 250ème anniversaire, avec ses Symphonies n° 3, 7 et 9 ainsi que Le Christ au Mont des Oliviers. Une autre Troisième Symphonie sera donnée, celle de Rachmaninov et comme Beethoven n'a pas eu le temps de faire sa 10e Symphonie, c'est celle de Chostakovitch qui résonnera.
Enfin, un troisième fil rouge suivra le répertoire du XXe siècle à commencer par Pelléas et Mélisande de Debussy, première reprise d'une production "maison" sous le mandat de Marc Minkowski (celle de Philippe Béziat, Florent Siaud -à découvrir ici en compte-rendu) avec une triple reprise de rôle dirigée par Pierre Dumoussaud (Stanislas de Barbeyrac, Chiara Skerath et Alexandre Duhamel). Un répertoire du siècle dernier également symphonique, avec le Concerto d'Aranjuez de Rodrigo, Fancy Free de Bernstein, et chorégraphique (les ballets In the Night ou Le Concert de Jerome Robbins).
Les grands noms lyriques viendront aussi en récitals : Natalie Dessay, Anna Netrebko, Sabine Devieilhe & Alexandre Tharaud, Pene Pati, Anita Rachvelishvili, Stéphane Degout, Diana Damrau, Angela Gheorghiu, Pretty Yende et Benjamin Bernheim (poursuivant dans cette impressionnante veine après avoir accueilli Jonas Kaufmann, Rolando Villazón, Renée Fleming, Elīna Garanča, Sir Bryn Terfel, Sondra Radvanovsky).
Un désormais grand nom du baroque en résidence, Raphaël Pichon avec Pygmalion, créera un spectacle lyrique autour de Rameau (un opéra-ballet Figures humaines autour de Platée, Les Indes galantes, Les Boréades entre autres avec Mari Eriksmoen, Mélissa Petit, Reinoud van Mechelen, Nahuel di Pierro) après ses projets versaillais et mozartiens, entre autres. Pichon et Pygmalion qui donneront également des concerts Schubert et la Passion selon Saint Matthieu de Bach.
Les grands noms seront aussi théâtraux, en plus de Laurent Pelly, Jean-François Sivadier et Marc Minkowski inaugureront leur collaboration en fin de saison avec (comme pour Le Barbier de Séville par Laurent Pelly l'année dernière) une Carmen à double casting "permettant l'émergence de jeunes chanteurs" puisqu' Aude Extrémo (rôle-titre), Stanislas de Barbeyrac (sa prise du rôle de Don José qu'il a longtemps préparée), Chiara Skerath et Brett Polegato alterneront avec Adèle Charvet, Jérémie Schütz, Amina Edris et Jean-Fernand Setti.
Olivier Py sera Marquise Vlan dans l'œil avec son acolyte attitré Pierre-André Weitz, sous la direction de Christophe Grapperon, "bouffonnerie" fantaisiste créée par Hervé "le compositeur toqué" et "père de l'opérette" avec d'habituels partenaires de jeu Lara Neumann (Dindonnette), Ingrid Perruche (Fleur-de-Noblesse), Sandrine Sutter (Éclosine), Clémentine Bourgoin (Mariette), Sophie Calmel (Françoise), Alma Villard (La Sentinelle), Damien Bigourdan (Alexandrivore).
Et quatre derniers mais non des moindres événements pour la route et à consommer sans modération comme chaque année : les festivals Ciné-Notes, L'Esprit du piano, le Concours Bordeaux Médoc Lyrique ainsi qu'une saison Jeune public.