Cité musicale de Metz, nouveau souffle 2020/2021
La
pandémie aura eu raison des célébrations printanières de la Cathédrale avec Hervé Niquet et Thierry Escaich mais
n’aura pas mis un terme définitif aux réjouissances. Apocalypsis,
création mondiale par Édith Canat de Chizy dans la Grande
Salle de l’Arsenal, s’offrira en réponse aux Cathédrales
de Gabriel Pierné, natif de Metz, avec le Chœur de la Radio flamande. Rhapsody in Blue de Gershwin rendra
hommage à Marc Chagall et aux bleus de ses vitraux qui ornent la
cathédrale, en parallèle de l’exposition Chagall, Le Passeur de
Lumière au Centre Pompidou-Metz, qui enchaîne les nuances de bleu
après celui d’Yves Klein.
Les célébrations seront aussi l’occasion de découvrir le pape Léon IX musicien, avec l’Ensemble Organum à l’église Saint-Pierre-aux-Nonnains, scène intime pour le chant messin, ancêtre du chant grégorien. Enfin, Leonardo García Alarcón dirigera entre autres la soprano Mariana Flores, le contreténor Christopher Lowrey et vingt chanteurs du Chœur de Chambre de Namur pour un programme consacré à Vivaldi et Vespro a San Marco.
Vivaldi sera également programmé avec le Concert de la Loge, qui renouvelle sa résidence à la Cité Musicale. Sandrine Piau interprétera des concertos et airs d’opéra, et le même ensemble accueillera la soprano Jodie Devos pour une « bataille divine » entre les oratorios de Haendel et des cantates sacrées de Jean-Sébastien Bach. Le ténor Christoph Prégardien mettra à l’honneur des cantates de Bach avec Le Concert Lorrain dirigé par le violoncelliste Stephan Schultz.
Baroque toujours, Orfeo de Monteverdi sera à l’honneur grâce à l’Ensemble I Gemelli. Le public retrouvera Emöke Baráth à l’occasion, sous la direction du ténor Emiliano Gonzalez-Toro qui assurera également la partie dévolue au ténor. Autre chanteur passant du côté de la direction, Philippe Jaroussky dirigera Il Primo Omicidio de Scarlatti avec l’Ensemble Artaserse, Christophe Dumaux en Caïn et Bruno De Sá en Abel (comme à Versailles).
Véronique Gens rendra hommage à Marie Le Rochois, diva du Grand Siècle, pour des airs, danses et chœurs d’opéras de Lully, Marais ou Charpentier avec l’Ensemble Les Surprises et les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles.
William Christie et Les Arts Florissants investiront la Grande
Salle pour des "Airs sérieux et à boire", airs de
cour des rares Claude Le Jeune ou Eustache du Caurroy, interprétés
par la soprano Emmanuelle de Negri, la mezzo Anna Reinhold
ou encore la basse Lisandro Abadie. Loin
de la légèreté des airs à boire, le lumineux Spem in Alium
de Thomas Tallis résonnera sous la direction de Lionel Meunier avec l’ensemble Vox Luminis.
Les programmes Temps Forts au franc succès les saisons passées seront de retour, oscillant entre musiques classique et du monde, de l’Algérie de Souad Massi au Brésil de Villa-Lobos. Le concert d’ouverture de saison par l’Orchestre national de Metz et son chef David Reiland inaugurera le premier Temps Fort Made in USA avec Un Américain à Paris, Bernstein, Ravel et Copland, Bertrand Chamayou au piano et Lambert Wilson en récitant.
Aimez-vous Brahms ? accueillera Les Métaboles et Léo Warynski qui donneront les Liebeslieder Walzer, Osez Haydn ! fêtera sa deuxième édition, toujours avec Julien Chauvin et Le Concert de la Loge. Les amoureux du violoncelle seront gâtés puisque Victor Julien-Lafferière et Christophe Coin seront de la partie pour ce Temps Fort.
Le programme déborde d’autres pépites. Violoncelle toujours, Jean-Guihen Queyras reviendra sublimer l’acoustique de la Grande Salle en compagnie d’Alexandre Tharaud lors d’un programme consacré à Debussy, Poulenc, Fauré ou encore Popper. Le piano résonnera aussi sous les mains d’Alexandre Kantorow, Vanessa Wagner ou François-Frédéric Guy, habitué des lieux. De la Symphonie Pastorale à Roméo et Juliette, du Temps Fort consacré aux cuivres avec la trompettiste Airelle Besson et Erik Truffaz, de Michel Portal à Michel Jonasz, la Cité Musicale reprendra pleinement son souffle.