“Je laisse tout Wagner pour une chanson de Scotto !” disait Georges Brassens. Il y a des airs célèbres dont les auteurs restent pourtant dans l’ombre, à l’instar de Vincent Scotto. Natif de Marseille, et père de pas moins de 4000 chansons -  dont “J’ai deux amours” et “La petite tonkinoise” - et 60 opérettes, ses œuvres célèbrent la région méridionale. Simone Burles, passant pour l’occasion de cantatrice à metteuse en scène, et Emmanuel Trenque lui rendent hommage dans la nouvelle production Trois de la Marine où histoires de matelots se succèdent sur fond de mélodies aux couleurs méditerranéennes. Dans les rôles principaux, le public retrouvera entre autres Marc Larcher (Antonin) Laurence Janot (Rosette) et Philippe Fargues (Le Commandant). 

Hissez-haut ! Et cap vers Le Pays du Sourire. Vingt-quatre ans après le triomphe de La Veuve joyeuse, le compositeur austro-hongrois Franz Lehár connaît un second succès retentissant dans une Europe bientôt plongée dans la Grande Dépression. Dans cette opérette en trois actes mise en scène par Olivier Lepelletier, la comtesse Lisa (Charlotte Despaux) quitte l’Europe vers la Chine, séduite par le mystérieux ambassadeur Sou-Chong (Christophe Berry).

Plus terre à terre, Jack Gervais et Bruno Conti planteront ensuite le décor à la campagne avec La Mascotte, d'Edmond Audran. Opéra-comique en trois actes, il relate les aventures de Bettina (Eléonore Pancrazi), une gardeuse de dindon un peu spéciale réputée pour porter chance à ceux qu’elle sert à la condition de rester jeune fille. C’est sans compter sur son amour pour Pippo (Lionel Delbruyere), qu’elle a la ferme intention d’épouser. Avec cette oeuvre rarement jouée de nos jours mais triomphe à l’affiche des Bouffes Parisiens de 1880 à 1882, Audran s’inscrit dans le sillage d’Offenbach.

Ce dernier est évidemment mis à l’honneur dans la programmation de l’Odéon. L’année dernière, le théâtre  donnait à voir une représentation d’Orphée aux Enfers à laquelle les équipes d’Ôlyrix ont eu l’occasion d’assister. Cette saison, La Belle Hélène illustrera le talent du maître de l’opérette pour mêler humour et bon sens dans une parodie du mythe d’Hélène de Troie. Après s’être déployée une première fois sur la scène de l’Odéon en 2016, c’est à nouveau Bernard Pisani qui mettra en scène les tumultes amoureux d'Hélène (Laurence Janot) : qui de Ménélas “l'époux de la reine, poux de la reine” (Dominique Desmons) ou Pâris (Jérémy Duffau, à l’affiche de Barbe Bleue d’Offenbach à l’Opéra de Marseille), “l’homme de 20 ans à la tête blonde”, choisira-t-elle ? Quand Hélène peine à se démêler des deux hommes, la Chauve Souri(t)

Six années après sa présentation au Grand théâtre de Reims, la Chauve Souris  de Johann Strauss II fils mise en scène par Jacques Duparc viendra se poser à l’Odéon. Habitué des opérettes (La Veuve joyeuse, Le chanteur de Mexico) il donnera  à nouveau vie à cette farce basée sur un scénario vaudevillesque, classique de l’opérette viennoise, interprété par Florian Laconi (Gaillardin) et Philippe Ermelier (Duparquet). 

Duparc mettra par ailleurs en scène les tribulations des époux Trinchart (Carole Clin et Jacques Lemaire) dans le tumulte festif de Nos folles années, sur des mélodies de l’entre-deux guerres arrangées  par Jacques Météhen. 

De l’opérette, il rêve de devenir vedette : Vincent (Jérémy Duffau), Le chanteur de Mexico du compositeur péruvien Francisco Lopez foulera à nouveau les planches de l’Odéon en 2021. Mis en scène par Jack Gervais et dirigé par Bruno Conti, c’est un voyage dépaysant en deux actes, de Paris à Acapulco, que promet l’Odéon à ses habitués. 

Parallèlement, l'opérette se donne à voir en famille avec Les Dimanche d'Offenbach. Au programme, Jeanne qui pleure et Jeanne qui rit, l'Île de Tulipatan, le Fifre Enchanté et bien d'autres. L'Odéon accueillera également Trois Ténors pour un spectacle musical éclectique où résonneront les plus grands airs d'opéra et d'opérette aux côtés de standards américains. 

   Retrouvez également la Programmation de l’Opéra de Marseille dans un article dédié