Saison 2020-2021: l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg en route vers des jours heureux
“La terre adorée, partout, fleurit au printemps, et reverdit ! Partout, toujours, l’horizon bleu luira ! Éternellement" . Outre ses œuvres, ce sont aussi les réflexions de Malher qui imprègnent la programmation de l’OPS dans une série de concerts conçue pour rappeler qu'à la tourmente succède le bonheur.
De Roi des Mendiants à Bourgeois Gentilhomme, Lambert Wilson n’est décidément pas un comédien de quatre sous ! Après une collaboration avec l’Orchestre national de Lille rendant hommage à Kurt Weill, l’acteur prête son jeu aux œuvres de Strauss (Le Bourgeois Gentilhomme) et Mendelssohn (Le Songe d'une nuit d'été). Une plongée théâtrale et musicale, accompagné des soprani Marta Bauzà et Julie Goussot.
Transportant le public d’un univers à l’autre, l’OPS poursuivra sa traversée du répertoire de Mahler avec la Symphonie n°10 et le cycle des Rückert Lieder. Venue de l’Opéra de Dresde où elle s’illustre en tant que Brünnhilde dans la Tétralogie de Wagner, Petra Lang sera la timonière de cet horizon musical tourmenté. Au cours de la même soirée résonnera la Symphonie n°7 de Beethoven, pièce rythmique, apothéose de la danse.
Entre Lieder et Symphonies, Marianne Crebassa (appréciée en tête d’affiche du Fantasio d’Offenbach) et Andreas Schager (rôle-titre dans Siegfried de Wagner) porteront les réflexions lyriques du compositeur sur le bonheur, la jeunesse et le destin. Sa symphonie Das Lied von der Erde sera ainsi présentée en diptyque avec la Symphonie n°4 de Beethoven dont le 250ème anniversaire rythme la programmation 2020-2021.
La série des Hymnes à la vie qui sera inaugurée au printemps donnera à entendre le Concerto pour piano n°24, dernière oeuvre interprétée par Mozart en tant que soliste, l’oeuvre cristallise la nervosité d’un homme en proie à ses propres démons. Cette preuve de résilience musicale se retrouve dans la Messe Glagolitique de Leoš Janáček composée au milieu des bouleversements de l’entre-deux guerres, ici portée par une nouvelle génération d’artistes de renommée internationale : Elena Stikhina, Jennifer Johnston, Ladislav Elgr (qui a d’ailleurs fait ses débuts à l’Orchestre philharmonique de Los Angeles avec cette oeuvre), Mikhail Petrenko et le Chœur de l'Orchestre de Paris.
La restitution de telles œuvres prend tout son sens dans une période où il est plus que jamais nécessaire de conserver l’espoir, la joie de vivre et la vivacité dont elles sont empruntes. Pour autant, la grande taille des ensembles nécessaires à la présentation des œuvres de Beethoven, Mahler, Mozart et Janáček pose la question du maintien des mesures sanitaires dans le cas où le virus serait encore en circulation (notre article concernant les études cliniques à retrouver ici).
En espérant tout de même que celui-ci ne bouleversera pas les fêtes de fin d’année, l’OPS donnera son traditionnel concert de Noël avec une programmation de circonstance : l’Oratario de Noël de Camille Saint-Saëns (dont le 100ème anniversaire de la disparition sera célébré en 2021), Gloria de Poulenc suivi de l’Agnus Dei de Rossini. Ce programme sera porté entre autre par la mezzo soprano Eva Zaïcik : Révélation lyrique aux Victoires de la Musique Classique en 2018, elle a participé à l’édition 2018 du Jardin des Voix de l’ensemble Les Arts Florissants et collabore régulièrement avec le Poème Harmonique de Vincent Dumestre présents cet été sur la scène de l’Abbaye de Lessay. A ses côtés, la soprano de l’Opéra National du Rhin Julie Goussot, l’alto bulgare Mariana Pentcheva, le ténor Tristan Blanchet et le baryton Stephen Clark. Poursuivant dans la magie de Noël, l’orchestre se produira également dans le cadre d’un ciné-concert dédié aux thèmes les plus célèbres de Disney.