Opéra de Lille 2020/2021, une saison in-attendue
La saison lyrique lilloise s'annonce toutefois riche et variée comme à son habitude, en se concentrant sur 8 productions, mêlant opus rares ou sommets lyriques avec des artistes familiers des lieux.
L'ouverture de saison [aurait dû initialement se faire] avec Idoménée d'André Campra (un sujet qui inspirera aussi Mozart) dirigé par la résidente Emmanuelle Haïm. La nouvelle production (avec l'Opéra d'Etat de Berlin) marquera le retour maison de l'équipe scénique Àlex Ollé/La Fura Dels Baus (notre compte-rendu de leur Vaisseau fantôme lillois), annonçant un projet à grand spectacle, également car il se fera avec la Compagnie Dantzaz de danse moderne, "née en janvier 2009 de la rencontre entre une jeune professeur-chorégraphe et plusieurs danseurs amateurs disposés à s'investir corps et âme dans la réalisation d'un projet commun" (un lien avec les pratiques amateures qui est au coeur de tout le projet artistique et culturel à l'Opéra de Lille). Cette Idoménée fait un carton plein de belles voix lyriques françaises très en vue -et donc également de nos pages- : Eva Zaïcik (incarnant Vénus), Tassis Christoyannis (Idoménée), Hélène Carpentier (Électre), Chiara Skerath (Ilione), Frédéric Caton (Arbas/Protée), Victor Sicard (Jalousie/Némésis), Yoann Dubruque (Éole/Neptune), Enguerrand de Hys (Arcas).
[Mise à jour du 20 mai 2020 : Idoménée est reporté à l'automne 2021 ; Mise à jour du 15 juin : Idoménée sera remplacé par "L’Inattendu festival" avec concerts, lectures et une commande passée à la même équipe artistique, une création scénique adaptée intitulée Le Retour d’Idoménée]
Après une reprise du Ballet royal de la nuit produit par Caen en 2017 (nos comptes-rendus) mettant également à l'honneur la fine fleur du chant francophone en résonance avec des danseurs et acrobates, place justement à un opus pour jeunes, composé par un jeune génie de 12 ans : Bastien et Bastienne de Mozart version marionnettes par Sylvie Baillon (avec la marionnettiste Mila Baleva et le soutien de la Fondation Royaumont). Les rôles-titres seront incarnés par Maxime Melnike et Marthe Davost, accompagnés de l'Orchestre de Picardie dirigé par Arie van Beek.
Retour maison également pour Arthur Lavandier et l'Ensemble Le Balcon dans un nouveau projet fascinant : Au coeur de l'océan "pour y découvrir des poissons qui ont avalé une lampe de poche, des méduses aux filaments longs comme des autoroutes, des poulpes luminescents hermaphrodites..., et quelques expériences sonores inédites" co-composé par Arthur Lavandier et Frédéric Blondy (passionné de musiques expérimentales, d’improvisations et d’électro) sur un livre et dans une mise en scène d'Halory Goerger :" Réunissant leurs audaces et leur goût pour les gags loufoques, ils ont fomenté ce qu’il faut tout de même bien appeler un opéra."
L'autre opus contemporain sera I Silenti de Fabrizio Cassol (revenant à Monteverdi "qu’il avait déjà ouvert aux musiques manouches et au jazz dans VSPRS") et Tcha Limberger ("multi-instrumentiste et chanteur, virtuose brillant d’émotions sauvages dans les folklores tziganes") mis en scène par Lisaboa Houbrechts ("qui aime conjuguer l’exubérant, le visuel et le musical") en coréalisation avec le Phénix de Valenciennes.
Pelléas et Mélisande de Claude Debussy sera dirigé par François-Xavier Roth et mis en scène par Daniel Jeanneteau, incarné par Julien Behr et Vannina Santoni (dont ce seront les prises de rôle) ainsi qu'Alexandre Duhamel (très prometteur pour sa première interprétation du rôle à Bordeaux) en Golaud, Marie-Ange Todorovitch en Geneviève et Jean Teitgen en Arkel complétant la prometteuse distribution française avec le Choeur de l'Opéra maison et l'Orchestre Les Siècles.
La saison se refermera par deux événements, l'un dans la plus grande des intimités, l'autre dans le plus grand des lyrismes : deux productions qui ont terrassé leurs précédents spectateurs. D'abord, Orphée et Eurydice de Gluck sera conçu par Othman Louati et Thomas Bouvet avec l'Ensemble Miroirs étendus (notre compte-rendu) : une coréalisation avec l’Atelier Lyrique de Tourcoing où seront donnés les spectacles (navettes gratuites depuis l'Opéra de Lille).
Enfin, dernier spectacle et non des moindres, celui qui sera retransmis en direct sur grands écrans à travers la région (si la situation sanitaire le permet d'ici au 3 juin 2021) : Tosca de Puccini mis en scène par Robert Carsen (produit par l'Opéra de Zurich) sera incarnée par Joyce El-Khoury, avec le Mario Cavaradossi de Jonathan Tetelman et Gevorg Hakobyan en Baron Scarpia (ainsi que Patrick Bolleire pour Cesare Angelotti). Le Chœur de l’Opéra de Lille, le Jeune Chœur des Hauts-de-France et l'Orchestre national de Lille seront dirigés par Alexandre Bloch.
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