Opéra de Finlande 2020/2021 : contrastes et dualités
Après L'Or du Rhin, la Tétralogie nouvelle version mise en scène par Anna Kelo et dirigée par Esa-Pekka Salonen (le chef national, local et maison) qui devait se poursuivre dès le moi d'août est repoussée : La Walkyrie sera jouée en automne (sur le créneau prévu pour Siegfried lui-même repoussé printemps 2021 avant Le Crépuscule des dieux décalé à l'automne 2021). Le casting de cette saga nordique mettra à l'honneur des artistes nordique : Joachim Bäckström, Jyrki Korhonen, Tommi Hakala, Miina-Liisa Värelä, Johanna Rusanen, Lilli Paasikivi, Reetta Haavisto. Esa-Pekka Salonen qui anime également un fond pour soutenir l'opéra et le ballet focalisé sur la nouvelle technologie (pour aider des artistes signant à l'Opéra de Finlande des créations et productions multimédia).
Ce seront nonobstant de grands opus qui ouvriront la saison : pour Le Trouvère de Verdi, le metteur en scène Joan Anton Rechi veut transformer le plateau en l'immense canevas de Francisco de Goya, narrateur-troubadour.
Puis Lady Macbeth du district de Mzensk en octobre sera incarnée par Natalia Kreslina sous la direction de Hannu Lintu et dans la mise en scène d'Ole Anders Tandberg (interdite aux moins de 18 ans).
L'entrée vers l'hiver en octobre-novembre se fera avec l'opéra Ice, création on-ne-peut-plus finlandaise composée et écrite par Jaakko Kuusisto, mise en scène par Anna Kelo : l'Opéra national de Finlande ayant été le premier à recevoir l'autorisation d'adapter le livre homonyme d'Ulla-Lena Lundberg (un jeune prêtre y emménage dans une île isolée avec sa famille, il est chéri et respecté des habitants dès son premier sermon, mais un terrible crescendo dramatique monte : "la glace craquera-t-elle ?"). Anna Kelo qui signera également Les Noces de Figaro (Mozart) dirigées par Christoph Altstaedt pour marquer le passage de 2020 à 2021. Autre classique, Madame Butterfly de Puccini dirigée par Harri Karri reviendra dans la mise en scène de Yoshi Oïda, incarnée par Hye-Youn Lee.
Suivra Peter Grimes de Verdi incarné par Mika Pohjonen (direction Stuart Stratford, mise en scène David Radok). Pour compléter le répertoire des différentes langues et des styles variés, La Veuve joyeuse de Franz Lehar viendra enchanter la Finlande.
L'opéra d'Helsinki prévoit de créer en janvier-février le nouvel -et possiblement dernier- opéra de sa compositrice nationale : Innocence de Kaija Saariaho (un projet remis en question puisqu'il ne pourra être créé dans les conditions prévues, suite à l'annulation des représentations du Festival d'Aix-en-Provence cet été).
Le plus célèbre diptyque de l'art lyrique, Cavalleria Rusticana & Pagliacci de Mascagni/Leoncavallo s'étendra de mars à mai (production du Royal Opera House de Londres signée Damiano Michieletto en 2015, déconseillée aux moins de 12 ans). L'occasion de rappeler le thème de la saison sur la dualité : des opus, des passions et de la religion, des mensonges sociaux, des tromperies voire des thématiques bien originales.
Le ballet COW prévu en ouverture le 22 aout sera repoussé à l'automne : un hommage au ballet néoclassique et au Sacre du Printemps avec une musique du suédois Mikael Karlsson -qui signe également des opéras et jeux vidéos- chorégraphiée par son associé Alexander Ekman.
La saison chorégraphique se poursuivra immédiatement et toujours dans la dualité par Le Corsaire (d'après Petipa), puis Jekyll & Hyde (chorégraphie Val Caniparoli), Fifi Brindacier. Les grands classiques seront au rendez-vous, avec Le Lac des cygnes et Casse-Noisette (également donné dans une version dansée par de jeunes rats), enfin un Triple Bill: World Wide Dance et quatre oeuvres réunies dans Next Steps avec les jeunes talents maison.