L'Opéra de Limoges se déclare "L'Agitateur Lyrique" pour sa saison 2019/2020
« dix-neuf vingt, agitateur de l'enfantin »
Trois ans après son passage au statut d'Établissement Public, L'Opéra de Limoges est nommé en 2019 "Scène conventionnée d’intérêt national - Art et création pour l’Art lyrique" dans le cadre d'un conventionnement quadriennal de l’État (visant un engagement de moyens et d'objectifs avec la Ville de Limoges, la Région Nouvelle-Aquitaine et le Ministère de la Culture).
Dans l'esprit de son slogan et du batteur électrique sur son affiche, la saison lyrique à Limoges s'ouvrira par "OpéraMix". Plusieurs équipes (avec un codeur, un graphiste, un designer, un expert en communication, un expert contenu et un expert médiation et usages) y concevront des projets "pour inventer une nouvelle façon de connecter l’Opéra à ses publics". Suivra dans le même esprit Schubert Box, "proposition plastique et musicale invitant le public à une nouvelle approche de la musique de chambre" conçue, mise en espace et costumée par Jean-Philippe Clarac & Olivier Deloeil avec la soprano Ève Christophe.
Le premier spectacle lyrique sera Jungle, un opéra sauvage pour petits et grands de Stéphane Guignard suivant les aventures de Mowgli (incarné par Vivien Simon) avec Sherkhan (Sylvain Manet), Bagherra (Clara Pertuy), Baloo (Halidou Nombre).
La reprise de Madame Favart (notre compte-rendu depuis la salle Favart) marquera le retour au bercail du chœur qui défendait l'opus à Paris, avec la même distribution.
Une "croisière intime" avec Ravel, Sonate et Trio du compositeur étant accompagnés par des textes de Jean Echenoz récités par Alexandra Lacroix mènera à l'opéra-animation L’Enfant et les Sortilèges (conception des images & vidéos par Grégoire Pont, dont nous vous avons rendu compte en 2016). Catherine Trottmann incarnera L'enfant, face aux autres interprètes aux multiples rôles. Jennifer Courcier sera Feu, Rossignol et Princesse, Aline Martin en Maman, Tasse Chinoise et Libellule, Marie Kalinine en Pâtre, Chatte et Écureuil, Raphaël Brémard en Théière, Petit Vieillard et Rainette, Philippe-Nicolas Martin en Horloge comtoise et en Chat, Thibault de Damas en Fauteuil et en Arbre, Clémentine Bourgoin en Pastourelle et Chauve-Souris, Suzanne Taffot en Bergère et en Chouette. L'Orchestre de l'Opéra de Limoges, le Jeune Chœur de Paris (direction Richard Wilberforce) et le chœur d'enfants OperaKids (direction Ève Christophe) seront emmenés par la baguette de Philippe Forget.
À quelques encablures au Sud des origines basques de Ravel, le parcours lyrique plongera avec Coronis dans une œuvre reliant les Métamorphoses d'Ovide avec les codes de la zarzuela entièrement chantée. Vincent Dumestre dirigera son Poème Harmonique dans cet opus de Sebastián Durón mis en scène par Omar Porras. Ana Quintans tiendra le rôle-titre parmi la farandole de divinités et créatures au plateau : Triton par Isabelle Druet, en Protée Emiliano Gonzalez-Toro, Menandro par Anthea Pichanick, la Sirène de Victoire Bunel, Apollon et Neptune par Marielou Jacquard et Caroline Meng, enfin Brenda Poupard en Iris, mais aussi danseurs et acrobates.
Poursuivant le voyage, deux projets originaux sur des œuvres de Massenet seront portés par des barytons : Jean-Christophe Lanièce incarnera Don Quichotte (son Sancho sera le chef Igor Bouin et sa Dulcinée la sopraniste-pianiste Flore Merlin, mise en scène Jeanne Desoubeaux) dans une libre adaptation de l'opus éponyme composé par Massenet, ainsi que le pastiche qu'il a composé pour offrir une suite à son célèbre opéra : Le Portrait de Manon, avec en vieux Des Grieux Tassis Christoyannis (direction Guy Condette) mais aussi en diptyque l'opéra-ballet Le Villi de Puccini (dont nous vous parlions dans notre grand Guide, concernant le Festival Puccini—Torre del Lago).
La saison se referme sous le signe du féerique avec Cendrillon (encore Massenet) mise en scène par Ezio Toffolutti (notre compte-rendu de Nantes) portée par une charmante distribution francophone (Florie Valiquette, Héloïse Mas, Jodie Devos, Julie Pasturaud, Lionel Lhote, Ambroisine Bré, Caroline Jestaedt) et la reprise du Peer Gynt d'Edvard Grieg par Clarac/Deloeil (compte-rendu). Le compatriote de Grieg, Henrik Ibsen inspirera également une adaptation d’Hedda Gabler : D'habitude on supporte l'inévitable avec 50 convives (amateurs) invités sur le plateau.