Maurice Xiberras était le directeur de l’Opéra de Marseille depuis 2013, désormais il sera aussi celui du Théâtre de l’Odéon. Les deux établissements ont fusionné en début d’année pour des raisons économiques et retrouvent finalement leurs situations artistiques et administratives d’avant 2001. Selon le Maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, cette fusion est sans conteste une force : « la synergie dans laquelle s’inscrivent désormais l’Odéon et l’Opéra, constitue un atout d’importance pour le développement de ces deux salles mythiques ! ». Pour cette nouvelle saison, l’Opéra de Marseille table majoritairement sur des reprises, -elle ne compte qu’une seule production-, tandis que le Théâtre de l’Odéon s’enracine plus profondément dans le répertoire de l’opérette. Pour Maurice Xiberras « en actant cette union, la Ville de Marseille a tenu à pérenniser ce qui fait l’essence même de l’esprit de ce théâtre, à savoir le divertissement ».

Du côté de l’Opéra de Marseille

Pas moins de douze opéras seront au programme, dont trois en version concertante. Patrizia Ciofi interprètera le rôle-titre de Manon fin septembre, tandis que Jennifer Michel campera Aurore dans Le Portrait de Manon, le 3 octobre. Deux opéras italiens en version de concert émailleront l’automne : Semiramide de Rossini sera dirigé par Giuliano Carella et I Due Foscari de Verdi sera donné sous la baguette de Paolo Arrivabeni. Avant Noël, l’opéra de chambre pour huit chanteurs solistes et orchestre, La Digitale du jeune Juan Pablo Carreño, ouvrira le cycle « Les Cantates policières » pensé par Musicatreize et bénéficiera de la mise en scène de Sybille Wilson. Retour aux classiques : La Vie parisienne d’Offenbach clôturera l’année. Nadine Duffaut sera à la mise en scène et Dominique Trottein à la direction.

La Vie parisienne d’Offenbach, mis en scène par Nadine Duffaut du 29 décembre 2015 au 7 janvier 20

Second opéra contemporain, L’Aiglon de Jacques Ibert et Arthur Honegger, revient à Marseille en février. Dans le cadre de « Mars en baroque », L’Oristeo de Cavalli sera donné en recréation mondiale. Chef d’œuvre orientalisant, l’opéra n’a jamais été représenté depuis sa création en 1651 au Teatro Sant’Aponal de Venise. Pour cette lecture contemporaine, la mise en scène a été confiée à Olivier Lexa et la direction à Jean-Marc Aymes. Madame Butterfly de Puccini revient à l’Opéra de Marseille à la fin mars. Il sera revisité par Numa Sadoul et conduit par Lawrence Foster, qui dirigera également Cosi Fan Tutte en avril. La soprano Annick Massis interprètera le rôle-titre de Madame Chrysanthème pour une date unique. Pour sa première représentation à Marseille, l’œuvre d’André Messager sera livrée en version concert. Le sombre Macbeth de Verdi, -inspiré de la tragédie homonyme de Shakespeare-, conclura l’année dans une nouvelle production. Le directeur du Nouveau théâtre d’Angers Frédéric Bélier-Garcia et le chef d’orchestre israélien Pinchas Steinberg seront aux commandes.

L’Aiglon de Jacques Ibert et Arthur Honegger du 13 au 21 février 2016 © Christian Dresse

De celui du Théâtre de l’Odéon

Les amateurs d’opérettes ne seront pas en reste. Du côté du Théâtre de l’Odéon, une large partie de la programmation a été dédiée à la voix. Après s’être diversifié au music-hall et au cinéma, l’établissement renoue depuis quelques temps avec sa vocation d’origine en programmant à parts égales les opérettes et le théâtre de boulevard. Du Pays du Sourire de Franz Lehár à La Périchole de Jacques Offenbach, sept opérettes seront à l’affiche cette saison. L’œuvre phare de l’opérette marseillaise : Un de la Canebière de Vincent Scott, créée à Paris en 1936, reviendra sur les planches de l’Odéon dans une mise en scène de Jacques Duparc. Programmés le mercredi, trois rendez-vous familiaux intitulés « Une heure avec » vous permettront notamment de découvrir et faire découvrir à vos enfants et petits-enfants un pianiste et une voix.

(Crédits photographiques cover : © VDM)