Nouveautés et Classiques pour 2018/2019 à l'Opéra allemand de Berlin
Nouvelles productions modernes
La saison des nouveautés s'ouvrira par le chef-d'œuvre ayant fait entrer l'art lyrique dans la modernité au XXe siècle : Wozzeck d'Alban Berg dans la nouvelle mise en scène signée Ole Anders Tandberg (qui signait déjà une nouvelle Carmen in loco la saison passée). Johan Reuter interprétera le rôle-titre sous la direction de Donald Runnicles avec, comme toujours, le chœur, la maîtrise et l'orchestre des lieux.
Les Contes d'Hoffmann seront une nouveauté pour Berlin dans la mise en scène de Laurent Pelly, lui qui nous expliquait précisément combien il aimait retravailler cette production depuis 15 ans. Enrique Mazzola y étant placé à la direction de l'orchestre, ce sera pour lui l'occasion de célébrer son tout nouveau statut de chef invité principal au Deutsche Oper Berlin.
Troisième nouvelle production berlinoise, La Somnambule de Bellini mise en scène en janvier par Jossi Wieler et Sergio Morabito verra Venera Gimadieva et René Barbera dirigés par Diego Fasolis. Le Nain de Zemlinsky connaît pour sa part un regain d'intérêt après son succès à Lille puis Rennes dans la mise en scène de Daniel Jeanneteau. À Berlin, il viendra présenter toute sa cruauté dans la vision de Tobias Kratzer, avec Donald Runnicles à la baguette.
La nouveauté sera même complète avec Oceane (femme mystérieuse venant de la mer et tentant en vain de s'intégrer à la société des hommes), création mondiale composée par Detlev Glanert et mise en scène par Robert Carsen. Deux autres productions inédites viendront également refermer la saison en mai-juin : Don Quichotte, comédie héroïque de Massenet mise en scène par Jakop Ahlbom avec Clémentine Margaine en Dulcinée dirigée par Emmanuel Villaume, ainsi qu'une version concert d'Hamlet (Ambroise Thomas) avec Diana Damrau, Nicolas Testé et Florian Sempey.
Wagner et bel canto tournés vers l'Est
Comme toujours, le Deutsche Oper Berlin remplit sa saison avec les grands chefs-d'œuvre du répertoire. Outre, bien entendu, l'incontournable Carmen (reprise de la saison passée, avec d'Oustrac, Castronovo, Calleja ou encore Tsallagova), la tradition italienne est à l'honneur avec les chefs-d'œuvre de Verdi -depuis son deuxième opus (Nabucco, incarné par George Petean) jusqu'à son avant-dernier (Otello) en passant par Rigoletto, La Traviata alternant entre Elena Tsallagova & Patrizia Ciofi, et son Requiem- Puccini -Manon Lescaut, une Tosca de gala pour ses 50 ans in loco, avec Harteros-Radvanovsky-Giannattasio-Álvarez-Lučić, La Rondine mise en scène par Rolando Villazón, Turandot-. Parmi les autres opus italiens figurent Le Barbier de Séville de Rossini, Lucia di Lammermoor de Donizetti, et du vérisme également (Andrea Chénier d'Umberto Giordano avec Roberto Alagna et María José Siri).
L'institution germanique proposera également les quatre premiers opéras de Wagner (Rienzi, Le Vaisseau fantôme, Tannhäuser, Lohengrin) ainsi que son ultime (Parsifal), mais également Tristan et Isolde. Mozart fera la passerelle entre ces traditions avec l'italien Don Giovanni et la germanophone Flûte enchantée.
Le programme offre aussi des incursions plus à l'Est (La Petite Renarde Rusée et L'Affaire Makropoulos de Janáček, Eugène Onéguine de Tchaïkovski, Boris Godounov de Moussorgski incarné par Bryn Terfel) et au XXe siècle Salomé de Strauss. Sans oublier l'opérette viennoise (La Chauve-Souris de Johann Strauss II également mise en scène par Rolando Villazón) et même un double hommage à l'anniversaire de Berlioz avec La Damnation de Faust (Klaus Florian Vogt dans le rôle-titre, face au Méphistophélès de Roberto Tagliavini et avec pour Marguerite Irene Roberts) ainsi que Roméo et Juliette chorégraphié par Sasha Waltz (compte-rendu de sa présentation à Paris).