Les chiffres ne mentent pas : l'Opéra est pour tout le monde
L'Opéra coûte de l'argent
Au contraire, l'Opéra rapporte de l'argent. Le budget global cumulé des 22 opéras et des deux grands Festivals (Orange et Aix-en-Provence) se chiffre à 353 millions d'euros mais il dégage un poids économique de 414 millions (chiffre d’affaires généré par les opéras et festivals en direct et indirectement via les dépenses des spectateurs et des artistes). Les finances de l'opéra entretiennent ainsi l'activité économiques avec 260.000 nuitées d'hôtel et 57% des touristes affirmant qu'ils ne seraient pas venus sans l'opéra. D'autant que pour 1€ dépensé dans le billet, les spectateurs dépensent 1,20€ dans les commerces. Côté maison lyrique, les finances circulent également dans l'économie (70 millions d'euros sont dépensés par les opéras à destination d'autres structures artistiques, dont 32% hors du réseau lyrique).
Ces maisons créent en outre de l'emploi, embauchant 12.730 salariés (4.513 équivalents temps plein, dont 73% d'artistes). La masse salariale de 229 millions d'euros est redistribuée à 69% au niveau départemental.
L'Opéra est cher pour le contribuable
Les Opéras dégagent 23% de recettes propres, pour 77% de subventions, qui proviennent avant tout du niveau local : 56% des aides proviennent de la ville, 10% de l'agglomération (les spectateurs de la ville et de son agglomération représentent 56% du public), 10% de financement du département (pour 22% du public), 12% de la région (11% de spectateurs), 15% de l'État (10% du public), 1% d'autres, dont l'Union européenne (qui représentent 1% des spectateurs, ces chiffres étant ceux des opéras et non pas des Festivals qui ont par définition un public différent). Les opéras savent ainsi chercher des financements hors du département, pour 41 % de leurs recettes totales et 54% de leurs recettes propres.
L'Opéra est cher pour le spectateur
Le prix moyen du billet est à 25,20€ à comparer aux 33€ pour un spectacle de variété et aux 37€ pour un match de football en Ligue 1.
Les Opéras sont vides
Le taux de remplissage atteint 82%, avec 2 millions de spectateurs et 180.000 en catégorie jeune public.
L'Opéra, c'est pour les vieux
Si 1/3 des spectateurs sont retraités, 1/3 ont moins de 46 ans et 19% ont moins de 30 ans (sans même compter l'impact des actions pédagogiques et scolaires). Les moins de 30 ans ont en moyenne 17 ans et les moins de 18 ans ont en moyenne 12 ans. Le public d'opéra est en outre à 60% féminin.
L'Opéra est réservé aux habitués et aux initiés
28% du public chez les moins de 30 ans est composé de primo spectateurs : exactement le même chiffre que celui des abonnés (tous âges confondus) et ceux-ci font découvrir l'opéra à de nouvelles personnes.
L'Opéra est une activité de couple ou solitaire
Plus de la moitié du public vient en groupe (amis ou famille) et ils sont même 71% chez les jeunes.
L'Opéra ne renouvelle pas son public
Les actions culturelles et éducatives touchent 250.000 personnes, 80% de scolaires, 2.500 écoles situées en moyenne à 26 km de l'opéra (qui rayonne donc au-delà de l'agglomération).
L'Opéra n'est pas entré dans le 21e siècle
Les billetteries en ligne sont la norme, les réseaux sociaux et plateformes vidéos acquièrent une importance croissante dans le monde lyrique, qui tisse également des partenariats avec des start-ups, tandis que se développent sur scène et en-dehors les innovations scénographiques et l'emploi des nouvelles technologies.
Ces chiffres sont tirés de "Portrait socio-économique des opéras et festivals d’art lyrique en région", la première étude nationale menée par "Les Forces Musicales" (qui a regroupé et remplacé en 2015 la Chambre Professionnelle des Directions d’Opéra et le Syndicat National des Orchestres et des Théâtres Lyriques).
Conduite pendant 2 ans, d'après les données de l'année civile 2014, l'enquête se fonde sur 11.680 questionnaires, 25.000 profils de spectateurs ainsi que les chiffres des 22 maisons d'opéra et festivals d'art lyrique : Bordeaux, Dijon, Lille, Limoges, Lyon, Massy, Metz, Reims, Rennes, Rouen, Toulon, Tours, Vichy, Avignon, Nantes-Angers, Nancy, Rhin, Montpellier, Caen, Toulouse, les Chorégies d’Orange et le Festival d’Aix-en-Provence.