Le Festival de Salzbourg 2018 s'ouvrira le 20 juillet par La Passion selon Saint Luc de Krzysztof Penderecki (grand compositeur spirituel du XXe siècle) avec l'Orchestre Symphonique de Montréal dirigé par Kent Nagano. Après une soirée cinéma dédiée à Saint Mathieu et Pier Paolo Pasolini, le lyrique fera une première apparition le lendemain, par la restitution de "Opera Camps" (stages apportant l'opéra aux jeunes de 9 à 17 ans). Il s'agit d'ailleurs de noter la grande variété d’actions pédagogiques entreprise par le festival autrichien, avec des concerts pour tous : master-classes publiques, séances de médiation, concerts en matinée, "Fun and Games with Mozart", concerts investigations, et autres lectures avec marionettes.

Après des concerts sacrés aux noms prometteurs (Collegium Vocale Gent d'Herreweghe, Collegium 1704 de Václav Luks avec Lucile Richardot et Christophe Dumaux, Hespèrion XXI de Jordi Savall), le premier grand événement d'opéra sera La Flûte enchantée à partir du 27 juillet. Cette nouvelle production signée Lydia Steier, avec l'Orchestre Philharmonique de Vienne dirigé par Constantinos Carydis mettra en vedette la prononciation modèle de Matthias Goerne (Sarastro), aux côtés de Mauro Peter (Tamino), Albina Shagimuratova (Reine de la nuit), Christiane Karg (Pamina).

Le second opéra sera proposé dès le lendemain : Salomé de Richard Strauss, opus sulfureux par le sulfureux metteur en scène Romeo Castellucci. Asmik Grigorian dans le rôle-titre obtiendra la tête de Gábor Bretz (Jochanaan), sous la battue de Franz Welser-Möst.

La Dame de Pique de Tchaïkovski ouvrira le programme lyrique du mois d'août. Mariss Jansons dirigera Brandon Jovanovich, Vladislav Sulimsky, Igor Golovatenko, ou encore Evgenia Muraveva dans une mise en scène d'Hans Neuenfels.

Viendra ensuite, avec grand bruit, L'Italienne à Alger de Rossini incarné par le couple de stars Cecilia Bartoli et Ildar Abdrazakov, dans une mise en scène du duo Moshe Leiser-Patrice Caurier (qui nous ont offert une interview sans filtre). L'Ensemble Matheus prendra exceptionnellement la place de l'habituel Orchestre Philharmonique de Vienne, sous la baguette de Jean-Christophe Spinosi.

Salzbourg joue ensuite les prolongations, après une année 2017 anniversaire et faste pour Monteverdi, le Festival proposera un Couronnement de Poppée étincelant, illuminé par Sonya Yoncheva, de retour dans ce répertoire baroque de ses débuts, avec justement le chef William Christie. Il faut également citer Kate Lindsey (Nerone), Stéphanie d’Oustrac (Ottavia), Carlo Vistoli (Ottone) et Lea Desandre (Amore qui confirme un statut international après sa Victoire de la Musique Classique et son interview Ôlyrix).

Les deux opéras suivants sont des pièces du milieu du XXe siècle, à découvrir. The Bassarids d'Hans Werner Henze est un opéra seria de 1966 sur un livret de Wystan Hugh Auden et Chester Simon Kallman d'après Les Bacchantes d'Euripide. La mise en scène de Krzysztof Warlikowski promet de défriser quelques moustaches, mais le public retrouvera des interprètes familiers : Kent Nagano, le Vienna Philharmonic, Russell Braun, Willard White, Nikolai Schukoff. Viendra ensuite Der Prozess de Gottfried von Einem, opus de neuf tableaux en deux parties, inspiré du Procès de Kafka et donné en version de concert.

Enfin, dernier et non des moindres, le Festival a rassemblé trois merveilleux Pêcheurs de Perles, unissant en concert : Aida Garifullina, Javier Camarena et Plácido Domingo.