Festival d’Automne 2017, la création musicale se ramasse à la pelle
Reconnue dès 2003 avec Chroma à la Galerie Tate Modern de Londres, Rebecca Saunders construit son œuvre sur les liens entre musique et espace. Son défi d'automne, pour la première création musicale du Festival, consistait à composer une œuvre qui corresponde à la fois à la Kammermusiksaal de la Philharmonie à Berlin et à l’Église Saint-Eustache à Paris dans laquelle elle sera donnée le 28 septembre avec l’Ensemble Musik fabrik et la soprano Donatienne Michel-Dansac sous la baguette d’Enno Poppe. Seule certitude, l'opus s'inspirera d'Ulysse par James Joyce, avec déplacements de musiciens en modules et collages musicaux.
La Philharmonie de Paris s'associe à l'événement avec un hommage musical à Hans Henny Jahnn (Hambourg, 1894-1959), écrivain allemand majeur et touche-à-tout : romancier, dramaturge, facteur d’orgue, éditeur de musiques baroques, architecte, endocrinologue, éleveur de chevaux, opposant au nazisme et militant contre le nucléaire.
Le ténor Pavol Breslik accompagné par l’Orchestre de la Philharmonie de l’Elbe (l’occasion pour Paris d’accueillir l’ensemble de cette institution récemment inaugurée) sous la direction de Thomas Hengelbrock, donneront la création française de Wolfgang Rihm : Reminiszenz – Triptychon und Spruch in memoriam Hans Henny Jahnn, pour ténor et grand orchestre (créé à Hambourg le 11 janvier dernier). L’opus sera encadré du Prélude de Parsifal (Wagner) et de la Symphonie nº1 “Titan” (Mahler).
9 jours plus tard, c’est désormais dans la Salle des concerts de la Cité de la Musique que la Philharmonie accueillera la rencontre des compositions contemporaines de György Kurtág et Salvatore Sciarrino le 19 octobre. Messages de feu Demoiselle R.V. Troussova (ayant marqué sa renommée en Europe) et …quasi una fantasia… du premier dialogueront avec les Neri (Noirs) et crevasses blanches (Cretti) du second. Matthias Pintscher dirigera l’Ensemble intercontemporain et la soprano Natalia Zagorinskaya avec le pianiste Sébastien Vichard.
Retour dans la grande salle les 1 et 2 novembre pour célébrer le 50ème anniversaire de l’Orchestre de Paris avec une œuvre écrite l'année de sa naissance, la Sinfonia (1967) de Berio dédiée à Leonard Bernstein pour le 125 e anniversaire de l’Orchestre philharmonique de New York. Suivront au programme la Symphonie de Psaumes de Stravinsky, une création de Jörg Widmann (commandée par l’Orchestre de Paris) et La Mer de Debussy. L'ensemble sera placé sous la direction de Daniel Harding, avec les London Voices et le Chœur de l’Orchestre de Paris. Le Festival reviendra en cette salle des concerts le 1er décembre, pour un dialogue franco-japonais entre la soprano Kerstin Avemo et l’actrice nô Ryoko Aoki, mené par Matthias Pintscher.
« Mon œuvre musicale est mon musée imaginaire. Un tableau n’est pas le prétexte ou l’occasion d’un commentaire coloriste, mais un problème de technique picturale, d’invention, et une manière de mieux formuler mes propres interrogations compositionnelles. » C’est ainsi que le compositeur Hugues Dufourt annonce sa nouvelle série de compositions musicales et picturales, d’après Tiepolo, au Centre Pompidou le 13 novembre.
À l’Auditorium de Radio France (avec son Orchestre philharmonique), puis au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, Tito Ceccherini dirigera un dialogue entre Luigi Nono, Gérard Pesson et Claude Debussy avec Anu Komsi (soprano), Peter Tantsits (ténor), Julia Den Boer (piano) et Joachim Haas du Studio Expérimental de la Radio SWR à la réalisation sonore.
Nous vous avions parlé du compositeur contemporain Salvatore Sciarrino, Lion d'or à la Biennale de Venise et dont l’opéra Ti vedo, ti sento, mi perdo sera, en novembre 2017, la prochaine étape d'un cycle de créations à La Scala. Au Théâtre de la Ville / Espace Pierre Cardin, ce sont ses œuvres des années 1970 et 1980 qui seront mises à l’honneur, le 27 novembre prochain.
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