Alexandre Duhamel : « Pouvoir dire que j'ai vibré ! »
Alexandre Duhamel, vous achevez aujourd’hui les répétitions pour La Veuve joyeuse dont la Première est ce samedi à Bastille. Quel regard portez-vous sur ce travail qui s'achève ?
Il s'agit d'une reprise de la mise en scène de Jorge Lavelli créée en 1997. Lavelli dirige les répétitions en personne, ce qui n’est pas toujours le cas pour une reprise. Il a beaucoup d'expérience et est très enrichissant. Il est dynamique et sait ce qu'il veut. Il travaille beaucoup avec l'esthétique du corps : il nous demande par exemple d’être à la fois très précis et nuancés. Il nous faut donc allier légèreté avec un pas militaire, ce qui n’est pas forcément évident. Lavelli a changé des choses dans la mise en scène par rapport à la dernière reprise, en 2012.
Parlez-nous de la distribution : quelle est l’ambiance ?
L'équipe est formidable. J'ai retrouvé Thomas Hampson que je n'avais pas vu depuis Le Roi Arthus en 2015. Il est toujours aussi sympathique, exemplaire et professionnel. Je connaissais très peu Véronique Gens (qui détaille elle aussi cette production, dans notre interview) : c'est une grande artiste ! Le reste de l'équipe est composé de beaucoup d'Allemands et d'Autrichiens qui travaillent habituellement en troupe et ont une grande connaissance de ce répertoire : il y a une très bonne ambiance. Je pense que le spectacle va plaire. La mise en scène est assez enjouée et chorégraphiée : il y a le cancan et des danseurs, le rythme ne retombe jamais. On ne voit pas les 2h20 passer !
La Veuve joyeuse par Jorge Lavelli (© Marjolaine Rouzeau - Opéra national de Paris)
Vous interprétez le Vicomte Cascada : que pouvez-vous nous dire de ce rôle ?
C’est un rôle secondaire mais qui a quelques jolies phrases. Je ne connaissais pas bien l’œuvre avant de la travailler. Je ne chanterai probablement jamais le rôle de Danilo qui n’est pas adapté à ma voix. Le rôle est en revanche parfait pour la voix de baryton aigu de Thomas Hampson : c'est intéressant de le voir aborder ce rôle. La musique est très agréable et très accessible. Je suis content de chanter en allemand, parce que je fais habituellement beaucoup de répertoire français. Nous avons un coach formidable : dès qu'on sort de scène, il vient nous voir avec de nombreuses notes pour nous permettre de nous améliorer. C'est bien parce que ça m'a vraiment fait travailler mon allemand.
Vous avez l'air de vous épanouir dans le genre de l'opérette, pourquoi ?
C'est vrai que j'aime assez l'opérette. Celle que j'ai préféré faire, c'est La Périchole à Marseille : je me suis tellement amusé dans le rôle de Don Andrès ! Je trouve ça formidable que la direction de l'Opéra de Marseille (Maurice Xiberras et Sophie Duffaut) ait relancé l'opérette avec le Théâtre de l'Odéon. C'est génial de faire redécouvrir ce répertoire. On a une vision erronée de l'opérette : je chante l'opérette avec un style différent que pour Verdi ou Massenet, mais la technique est la même. L'opérette se chante réellement : il y a de belles phrases chantées, il faut du legato, du souffle et des aigus. On peut vraiment faire des spectacles de qualité.
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En janvier, vous prendrez le rôle de Golaud dans Pelléas et Mélisande à Bordeaux : comment travaillez-vous pour vous y préparer ?
Pour l'instant je travaille avec un métronome ! J'essaie d'y travailler la tête froide : lire la partition, travailler les triolets, intégrer la rigueur de Debussy. Je cherche ensuite à retrouver une certaine liberté et à réfléchir en profondeur à la psychologie du personnage. Petit à petit, je vais travailler avec José van Dam, qui est pour moi le Golaud par excellence : c'est absolument incroyable ce qu'il fait dans ce rôle. Dans cette mise en scène, il me semble que Marc Minkowski sera derrière nous. Il faudra donc être vraiment autonome et musicalement au point. Ce rôle est très long et demande d'avoir une palette de nuances énorme. Golaud peut être à la fois tendre, psychopathe, plein de regrets et de remords. C'est un trésor d'interprétation !
Avec Van Dam, quels sont pour vous les références dans le rôle de Golaud ?
J'aime aussi Laurent Naouri qui est un très beau Golaud, ou encore Paul Gay, qui est un ami. On s'appelle régulièrement et il me donne des conseils.
Écoutez-vous des enregistrements pour préparer un rôle ?
Pour moi c'est un processus : d'abord j'apprends le rôle à la table, de manière rigoureuse, sans le chanter mais en fredonnant simplement. Ensuite, je fais appel à un chef de chant : je commence à le chanter, je vois comment ma voix s'adapte, je note dans une colonne quelles sont les difficultés musicales et dans une autre quelles sont les complexités vocales. Une fois que cette analyse est faite, il m’arrive en effet d’écouter des enregistrements : je vois ainsi comment les chanteurs abordent certaines nuances, jusqu'où ils vont dans leurs piani, la quantité d'air qu'ils utilisent, comment sont leurs aigus, etc. C'est donc la dernière étape et je compare souvent des voix différentes. Pour un même rôle, je vais écouter deux barytons : l'un avec une voix légère, l'autre avec une voix plus noire et plus lourde. Il y a une grande différence entre travailler chez soi avec son piano et avec une véritable orchestration : l’enregistrement permet donc aussi de donner des repères musicaux.
Pourriez-vous chanter le rôle-titre de Pelléas et Mélisande ?
Non, parce que je ne suis pas un baryton-martin, même si j'ai abordé des rôles comme Ramiro ou l'Horloge et le Chat chez Ravel. C'est une tessiture qui est très tendue tout le temps. Par ailleurs, le rôle de Golaud me parle beaucoup plus. De même, le Comte serait plus adapté à ma voix dans les Noces mais c'est le personnage de Figaro qui me tente le plus. C'est la même chose pour Leporello et Don Giovanni, pour l'instant j'aime faire Leporello.
Serena Malfi et Alexandre Duhamel - Don Giovanni par Michael Haneke à l'Opéra de Paris en 2015 (© Vincent Pontet)
Votre Pelléas sera Stanislas de Barbeyrac (à retrouver ici en interview) : qu'est-ce que cela change pour vous qu'il soit ténor et non baryton ?
Cela ne change pas grand-chose. Je suis en revanche très heureux de retrouver un ami très cher sur une production ! Ce choix peut sans doute rassurer les chefs d'orchestre, parce que le ténor peut se retrouver plus libre musicalement, il a moins de contraintes vocales : on sait qu’il pourra atteindre les notes les plus aiguës sans problème. Certains chefs préfèrent une couleur très brillante au rôle et Stanislas est sollicité depuis un moment pour ce personnage. Il a aussi le physique, donc il y a une sorte d'adéquation. Il y a très longtemps, lorsque j'étais à La Monnaie et que je jouais le Berger, j'ai entendu le ténor Yann Beuron qui le chantait très bien [nous avions d'ailleurs évoqué cette production avec lui en interview, ndlr
Dans cette pièce, la diction et la prononciation sont difficiles, comment y travaillez-vous ?
Je suis intraitable à ce sujet ! Dans la phrase « Dieu sait jusqu'où cette bête m'a mené », il est difficile d'entendre la différence entre « m'a mené » et « m'amenait », j'insiste alors un peu plus sur le « m » de « mené » et bien sûr sur la fin du mot car le « é » ne se prononce par comme le « ait ». Je pense qu'en tant que baryton, comme on chante presque à la hauteur de notre voix parlée, on n'a pas le droit à l'erreur, on n'a aucune excuse. Le répertoire français est celui dans lequel ma voix se place le plus naturellement et le plus rapidement. Les nasales, que détestent parfois les chanteurs étrangers, aident énormément parce qu'elles concentrent la voix et permettent une meilleure compréhension du texte.
Vous prendrez également cette saison le rôle d’Escamillo dans Carmen à Montpellier : qu'en attendez-vous ?
Je suis très content parce que je fantasme sur Escamillo depuis plusieurs saisons. Et j'adore Bizet et Carmen
Votre répertoire est assez étendu, comment le définiriez-vous ?
Tout jeune chanteur se cherche un peu en début de carrière : on va voir dans différents répertoires, on prend des risques. Pour l'instant, mon répertoire c'est le romantisme, notamment Massenet et Verdi. Je m’y sens bien, ma voix y est convaincante et j’y suis confortable. Je ne veux toutefois pas aller trop vite : je ne veux pas encore toucher à certains rôles verdiens, comme Iago [dans Otello, ndlr] ou Rigoletto, même si ma voix évolue dans ce sens : il y a encore quelques temps, quand je chantais l'air dans ma loge, je finissais épuisé, tandis qu'aujourd'hui, je pourrais le chanter une seconde fois d'affilée ! Ce répertoire demande une couleur de baryton-basse, noire, mais avec un aigu très aisé. J'aime beaucoup travailler mes aigus : c'est un aspect de ma voix que je tiens à entretenir. J'aimerais bien chanter Rodrigue [dans Don Carlo, ndlr], Ford [dans Falstaff, ndlr] ou Paolo [dans Simon Boccanegra, ndlr], que j'ai d’ailleurs déjà fait et que je reprendrai la saison prochaine à Marseille. Pour l’instant, je suis content de faire des Valentin [dans Faust, ndlr], des Zurga [dans les Pêcheurs de perles, ndlr] ou Lescaut [dans Manon Lescaut, ndlr]. C'est un passage obligé pour aborder un répertoire plus dramatique avec plus de finesse. Pour aborder les grands rôles verdiens, il faut un mental d'acier et une technique absolument irréprochable pour pouvoir durer. J'ai 34 ans, nous verrons dans quatre ou cinq ans si je peux les prendre.
Vous avez participé à l'Atelier de l'Opéra de Paris, quelle est l'importance de cette expérience dans la carrière d'un artiste ?
Je dois énormément à l'Atelier, et plus particulièrement à Christian Schirm et à Elisabeth Pezzino. Quand j'étais au CNSM [Conservatoire National Supérieur de Musique, ndlr
Vous avez également été désigné Révélation par l’ADAMI. Quel en a été l’impact ?
En effet, le prix remis par l'ADAMI a aussi été une reconnaissance dans le milieu : le regard des gens change et ça permet d'approcher les Victoires de la musique, ce qui a été mon cas puisque j'ai été nommé. L'année dernière on a même refait un concert avec tous les artistes de l'ADAMI : c'était génial. C'est comme une famille, et de très nombreux chanteurs français sont passés par là.
Vous avez participé aux émissions télévisées Musique en fête : qu’en retenez-vous ?
D'abord, la satisfaction d'amener l'opéra auprès du grand public et de partager cette passion ! Mais ça a aussi été beaucoup de pression : quand on chante en direct à la télévision, il n'y a pas de filet ! Je l'ai fait trois fois, et je pense que j'ai commencé à m'y sentir à l'aise cette année !
Quelles ont été les autres grandes étapes de votre carrière ?
Lorsque je suis arrivé dans la classe de mon premier professeur, Yves Sotin, avec qui je travaille encore, je débutais comme ténor léger, presque mozartien. J'avais 19 ou 20 ans à l'époque. Il m'a fait faire des gammes et m'a dit que je serais limité dans le répertoire de ténor, et que je serais un bien meilleur baryton. Je voulais être ténor parce que j'adorais Pavarotti et le répertoire, mais ça ne correspondait pas à ma typologie vocale. J'étais dubitatif, mais en écoutant Bryn Terfel, j'ai découvert que le répertoire de baryton était génial ! Ma rencontre avec Susan McCulloch, ma professeure de chant anglaise avec qui j’ai construit l’essentiel de ma technique a également été déterminante. Dès que je peux la voir, je saute dans l'Eurostar entre deux productions.
Ensuite, il y a eu le CNSM, où j'ai appris énormément de choses et où j'ai fait mes premiers pas sur scène, dans des rôles formidables, comme Leporello ou le Garde-chasse dans La Petite Renarde rusée. J'ai construit une technique solide avec Malcolm Walker, et j'ai appris beaucoup de solfège. En effet, j'avais fait un peu de piano pour le plaisir, mais pas de solfège. Les premières années, j'avais six heures de solfège par semaine. J'en suis extrêmement reconnaissant parce que grâce à ce travail, j'arrive toujours prêt et autonome le premier jour des répétitions.
Une autre étape importante a été Les Pêcheurs de perles en concert avec Roberto Alagna, Salle Pleyel. Ça a été un vrai déclic : j'ai commencé à ressentir une certaine légitimité et on a commencé à parler de moi. Personnellement, c'était comme avoir passé un obstacle aussi. J'y ai pris le rôle de Zurga, qui est un rôle qui va m'accompagner encore durant les prochaines saisons. J'étais tout petit à côté de Roberto Alagna et Nino Machaidze : Alagna était d'une extrême gentillesse. Mes débuts à la Scala ont également été une étape très importante.
Dans un monde idéal, quelles seraient les prochaines grandes étapes de votre carrière ?
J'aimerais continuer à jouer certains rôles du répertoire français, comme Athanaël [dans Thaïs, ndlr], dont je chante déjà le grand air en récital. Mais il y a une vraie différence entre chanter l’air et assurer tout le rôle ! Le rôle est assez écrasant parce que l'ambitus est grand, mais je m'y sens très bien, comme avec Escamillo. J'aimerais bien aborder doucement le répertoire allemand, avec Wolfram [dans Tannhäuser, ndlr], par exemple. Je pense que c'est un bon début parce que ça reste très belcantiste. J'aimerais également continuer dans le répertoire italien avec Marcello dans La Bohème. Dans quelques années, je pourrai peut-être commencer à préparer un premier Iago [dans Otello, ndlr].
Vous chantez pour l’instant peu à l’international : est-ce un objectif pour vos prochaines saisons ?
Bien sûr, il y a des théâtres internationaux qui me font rêver et dans lesquels j'aimerais chanter. Pas pour la notoriété, la gloire et le prestige, mais pour travailler dans des salles magnifiques avec d'autres chefs et des orchestres qui ont des sonorités incroyables. J'aime aussi l'ambiance internationale : avoir des collègues qui viennent de partout. Notre regretté Franck Ferrari ou Ludovic Tézier sont de merveilleux exemples : chanter dans les plus grands théâtres, mais continuer à travailler en France, car je suis très attaché aux maisons françaises.
Tout arrive progressivement. Ma carrière avance à un rythme qui me convient parce que j'ai encore du temps pour me remettre en question et avancer. Je travaille comme un sportif : dès que je le peux, je vois mes professeurs de chant, parce que la technique vocale me passionne. Je continue avec acharnement et j'ai encore le temps et le luxe de me remettre autant en question.
Quelle est votre stratégie pour parvenir à percer à l’international ?
Je n'ai pas de stratégie particulière : je fais chaque jour de mon mieux pour continuer à progresser et avancer sur ce chemin passionnant. Je dois continuer à prendre des rôles de premier plan comme le Grand Prêtre [dans Samson et Dalila, ndlr], Zurga ou Escamillo sur les scènes françaises. Pour un interprète français, le répertoire français est la meilleure porte vers l'international. J’ai peu de chance de faire mes débuts en Angleterre ou en Allemagne dans la Dame de Pique ou Eugène Onéguine ! Je ne suis pas pressé : tout va déjà si vite ! Quand on est baryton, qui plus est avec un répertoire assez lourd, les choses se déroulent moins vite que pour les ténors, sur qui on met le grappin le plus vite possible. Pour nous, ça prend plus de temps et c'est très bien comme ça.
Avez-vous déjà réfléchi à intégrer une troupe ?
J'y réfléchissais encore il y a 3 ou 4 ans, à la sortie de l'Atelier. C'est à double tranchant : on risque de finir usé parce qu'on a énormément chanté, mais c'est extrêmement formateur aussi. J'en ai parlé avec mon agent, mais mon agenda s'est vite rempli : je fais mes armes à Metz, Limoges, Marseille ou Bordeaux, et ça me convient très bien !
Quelle place accordez-vous au récital et à la mélodie ?
Dès qu'on me propose de faire un récital de mélodies et que je suis disponible, je le fais, parce que j'adore ça. C'est un baume pour la voix. Et pour les barytons il y a tellement de merveilles sur les répertoires allemand et français ! L'année dernière, j'ai fait l’Éléphant Paname, qui est une structure formidable [retrouvez-en ici notre compte-rendu, ndlr]. Et Antoine Palloc, qui accompagne les concerts, est un pianiste de rêve. On a beaucoup répété et j'étais très content de reconstruire un programme. Je venais de chanter à Lyon le Grand Prêtre, qui est un rôle lourd : ça m'a fait du bien. J’en donnerai un autre le 31 janvier Salle Cortot avec la violoncelliste Camille Thomas et le pianiste Jean-Baptiste Lhermelin pour une soirée caritative.
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Quels sont vos autres projets des saisons à venir ?
Cette année, j'interpréterai Jupiter dans Philémon et Baucis, que je ne connaissais pas. C'est un très beau rôle. J'ai découvert la musique quand Benjamin Pionnier m'a contacté : je ne comprends pas pourquoi elle est si peu connue. Je suis aussi content de retrouver Zurga à Limoges [à réserver ici, ndlr], parce que c'est un peu mon rôle porte-bonheur. Je ferai mes débuts au Théâtre des Champs-Élysées dans L’Enfant prodigue avec Michel Plasson, avec qui j'ai toujours rêvé de travailler. Je me souviens de lui, mais lui ne se souvient pas de moi puisque je chantais Klopstock dans Werther. La saison prochaine, je retrouverai mes rôles de Paolo et du Grand Prêtre. Je prendrai aussi les rôles de Lescaut dans Manon et de Thoas dans Iphigénie en Tauride. Je continuerai aussi à collaborer avec l'Opéra de Paris, qui me fait confiance et me confie des rôles de plus en plus étoffés.
Y a-t-il des rôles que vous aimez mais ne pourrez jamais chanter ?
J'aurais aimé être ténor pour chanter Cavaradossi dans Tosca ou Rodolphe dans La Bohème. Dans le répertoire de baryton, je rêverais aussi de chanter les adieux de Wotan : on verra si mon évolution me le permet. Je trouve que j'ai beaucoup de chance d'être baryton, même s'il m'a fallu du temps pour l'accepter, parce qu'il existe de nombreux rôles intéressants, aussi bien sur le plan psychologique que musical.
Le jour où vous prendrez votre retraire, que souhaiteriez-vous dire de votre carrière ?
Que j'ai été professionnel et sage dans mes choix, que j'ai toujours continué à me remettre en question, que j'ai réussi à mêler mes vies privée et professionnelle. Mais surtout, j'aimerais pouvoir dire que j'ai vibré, que j'ai donné et eu des frissons, comme ceux que j'ai eus pour la mort de Don Quichotte, qui ont été les plus forts que j'ai ressentis. Je pense ne jamais avoir autant pleuré de ma vie, surtout que c'est un moment où Sancho peut pleurer, parce qu'il ne chante pas vraiment. Cette scène était incroyable, j'en ai la chair de poule rien que d'en parler ! Je veux m'être fait plaisir, y avoir mis mon cœur et mes tripes, et surtout, avoir apporté du bonheur et des émotions au public.
Alexandre Duhamel dans une autre version de la mort de Don Quichotte, dans la mélodie d'Ibert, cette fois :