Dans l'Atelier de l'Opéra Comique – Rencontre avec Johanna Richard
- 1 | Son importance
- 2 | Sa création dans les ateliers de confection
- 3 | Sa signature
- 4 | Sa seconde vie dans les collections d'un musée
- 5 | Dans l'atelier de l'Opéra Comique - Rencontre avec Johanna Richard
Sous les toits, l'étage supérieur abrite l'atelier de teinture naturelle © Laurent Marquant
Lové sous les hauts toits chics du 2e arrondissement de Paris, l'atelier de l'Opéra Comique respire, sous les baies vitrées, au rythme des productions. Réparti sur deux étages, les lieux contiennent un atelier de coupe, un atelier artisanal unique de teinture naturelle, ainsi qu'un important espace de stockage pouvant contenir près de 10 000 costumes -dont certains remontent au XIXe siècle-, le tout sur plus de 200 mètres carrés. Créé sous le mandat de Jérôme Savary (2000-2009), l'atelier de costume de l'Opéra Comique profite aujourd'hui d'un savoir-faire reconnu. Lorsque le moment est venu de gonfler les rangs pour pallier à l'afflux de l'activité, l'atelier fait intervenir jusqu'à une quinzaine de personnes.
Quand nous arrivons, l'Opéra Comique plie bagage pour accueillir ses travaux de rénovation, mais planche surtout sur Les Mousquetaires au Couvent, l'opérette de Louis Varney qui clôture sa saison 2014/2015 et le mandat de Jérôme Deschamps, resté dans la maison durant huit ans. Les costumes, imaginés par la créatrice italienne Vanessa Sannino, l'Opéra Comique les connaît déjà : ils ont été créés dans ses ateliers pour être portés à l'Opéra de Lausanne en décembre dernier. Johanna Richard, chef adjointe au service couture et habillement, supervise et coordonne alors la reprise des costumes pour qu'ils s'adaptent à la nouvelle distribution.
Les reprises doivent être préparées bien en amont : il faut prévoir un budget, définir les dégâts subis par les costumes, savoir combien de couturières devront être engagées, estimer le coût de l'adaptation des costumes. Après Lausanne, les costumes ont été renvoyés à Paris pour pouvoir habiller les représentations données en juin à l'Opéra Comique. Dès la distribution affinée connue, la course contre la montre commence : les costumes sont essayés, puis retouchés un à un voire refaits en fonction des besoins. Ingéniosité et sagacité sont alors de mises.
Couleurs vives, formes rondes et rieuses, pompons, pois et rayures, chapeaux et cols complexes, les costumes de Vanessa Sannino débordent de pétulance et, allant de concert avec l'oeuvre de Varney et l'esprit dans lequel a baigné l'Opéra Comique sous l'ère Jérôme Deschamps, déclinent sur scène un univers riche et savoureux.
Pour voir ou revoir en replay Les Mousquetaires au couvent à l'Opéra Comique, c'est ici !
Pour découvrir l'argument des Mousquetaires au couvent, c'est par là !
Les Mousquetaires au Couvent à Lausanne © Marc Vanappelghem