Ludivine Gombert met fin à sa carrière
Ludivine Gombert arrête sa carrière lyrique, encore trentenaire avec plus d'une trentaine d'œuvres à son répertoire, après une douzaine de saisons qui l'auront menée à prendre de grands rôles sur de grandes scènes à travers la France.
En 2015 (année de fondation d'Ôlyrix) elle impressionnait en Desdemona à Massy, sonnant alors le poignant glas du personnage comme nous l’écrivions : "L'agilité vocale et l'aisance scénique de l'ancienne choriste se déploient crescendo. Sa Chanson du Saule est habitée et poignante avec des aigus impeccables, tandis que son déchirant Ave Maria sonne avec une intense dévotion le glas de sa fin."
Elle revenait l'année suivante à Massy pour Aida, elle restera habituée à cette salle et aux chefs-d'œuvre du répertoire. En 2016 également, elle était deux fois en Avignon (pour cause, le Directeur historique de cette salle, Raymond Duffaut, lui avait fait démarrer sa carrière professionnelle) : pour Katia Kabanova et pour Maria Stuarda avec Patrizia Ciofi et Karine Deshayes, et nous écrivions : "la belle Anna de Ludivine Gombert nous fait regretter l’absence d’air dédié à son personnage : nous l’attendrons donc au mois de juin dans les mêmes murs, en Micaëla dans Carmen !"
Les Directeurs d'opéras chantent aussi ses louanges : Frédéric Roels avant de quitter l'Opéra de Rouen souligne ainsi combien "Cette jeune soprano a une vraie longueur de voix, et beaucoup d'avenir devant elle", dit-il de celle qu’il réengage une fois arrivé en Avignon, en nous disant alors : “Ludivine Gombert, qui chantera Ellen, est Avignonnaise et a une grande sensibilité musicale et théâtrale. Elle fera une Ellen idéale, peut-être même un peu trop : elle est si proche du rôle dans la vraie vie qu’il faudra lui inventer un personnage un peu différent”. Idem pour Raymond Duffaut en quittant l’Opéra Grand Avignon : "Ludivine Gombert, que j'ai beaucoup suivie depuis son entrée à l'Opéra d'Avignon. Je lui ai donné sa première Micaëla, sa première Mimi dans La Bohème à Reims, sa première Desdemone dans Otello à Massy.”
La carrière de Ludivine Gombert se poursuit (comme vous pouvez la revivre avec nos comptes-rendus successifs), avec des raretés qui la mènent jusqu'à la Lune, puis s'interrompt comme pour le monde entier pendant le Covid. Mais même alors, elle nous raconte en grand format l'Eugène Onéguine de Massy annulé, production qu’elle chante finalement lorsque les spectacles reprennent.
Alors qu’elle aurait dû chanter sur la Canebière Micaëla, avec laquelle elle commença sa carrière professionnelle à Reims, elle annule sa participation, comme au concert du 8 mars à Marseille. Sans bruit, elle arrête sa carrière.
Contactée par nos soins, Ludivine Gombert nous a expliqué ce choix ainsi :
"Quitter la scène lyrique a été une décision personnelle, un cheminement naturel vers d’autres perspectives.
Je n’ai pas de critiques particulières ou d’éclairage à faire sur ce milieu professionnel, même si nous savons tous que l’art lyrique traverse une période extrêmement difficile.
Je quitte ce métier avec la sensation d’en avoir fait le tour, de l’avoir servi du mieux possible avec tout mon cœur."