Sarah Aristidou, nommée aux Victoires de la Musique Classique : "aller à l'aventure"
Sarah Aristidou, vous êtes nommée dans la catégorie Révélation lyrique aux Victoires de la Musique Classique 2022. Comment avez-vous appris la nouvelle ?
J'étais ici même dans ma cabane au Danemark, à deux mètres de la mer et un mètre d'une forêt de pins. J'ai vendu toutes mes affaires l'été dernier, j'ai lâché la ville et décidé de partir habiter dans la nature, suite à mon voyage en Islande qui a complètement changé ma vie. J'étais dans mon lit, j'ai reçu le message en même temps que le soleil à travers les branches de pin, à 8 heures du matin. Mon cœur a bondi, j'étais comme une pile électrique, incapable de me calmer : c'est une nouvelle qui a enlevé (un peu) le calme de mon environnement, mais une très belle nouvelle.
Ce détachement des choses matérielles depuis votre retour d'Islande a-t-il une influence sur votre voix ?
être entourée de la nature
J'étais déjà adepte de cette philosophie depuis longtemps et je vis de façon très minimaliste en général, tout en voyageant beaucoup (la Norvège m'avait déjà fait réfléchir, quand j'étais allée au cercle polaire il y a quatre ans, seule, en faisant du stop). En rentrant d'Islande j'ai numérisé toutes mes partitions et tout jeté, je me suis défaite de mes meubles, j'ai juste pris deux valises pour aller au Danemark (le but est l'Islande, plus tard, mais un tel éloignement n'est pas très compatible avec la carrière).
Cela a changé complètement mon bien-être, ma créativité, mon travail donc ma voix. Je me penche actuellement sur Lulu de Berg. Cette histoire me touche beaucoup et le fait d'être entourée de la nature permet de pouvoir sortir, se vider l'esprit, se recentrer, mettre une pause (ce qui n'est pas possible et pas bien vu dans la société actuelle, alors que c'est un bien immense). Je fais beaucoup de méditation et de yoga, je peux courir au bord de la mer, cela me recharge et ma voix est tellement plus libre.
Le confinement m'a aussi invitée à savourer mon espace, à profiter de l'abolition du temps. Tous mes concerts ont été annulés l'hiver dernier mais je repars désormais pour 6 mois non-stop. Même quand j'étais à Berlin, j'habitais juste à côté d'un des plus grands parcs de cette capitale, et pour la première fois il y a eu des vols directs (et pour un prix modique) pour Chypre, d'où je viens et où je pouvais aller me ressourcer. La période était très difficile pour tout le monde mais tout cela m'a beaucoup aidée.
Vous avez chanté en Espagne lorsque seul ce pays semblait parvenir à maintenir ses salles ouvertes, comment avez-vous vécu cette expérience ?
Je n’ai pas vraiment été consciente de ce qui s’est passé. Tout s'est passé très vite et avec des incertitudes, sur le fait même que ces concerts pourraient se passer. J'ai pris un avion à 4 heures du matin, nous n'avions pas pu répéter tous ensemble, j'ai rencontré l'orchestre deux heures avant, je suis parti le lendemain après un très bon petit-déjeuner à Valence.
Vous avez sorti en novembre un concept-album intitulé ÆTHER. Comment est né ce projet ?
J'ai refusé d'abandonner tout espoir pour cet album. Je me suis battue, l'enregistrement a été reporté trois fois, par des vagues de désespoir. J'en suis même arrivée à créer des protocoles sanitaires pour 90 personnes, une stratégie de tests. C'est aussi ce qui m'a fait tenir durant toute cette crise. Le projet a mis un an à se matérialiser. Le jour le plus émouvant a été celui où nous avons enregistré Poulenc et Ambroise Thomas, avec le chœur, l'orchestre (venant de toute l'Allemagne) derrière moi : j'en pleurais.
C'est un orchestre qui a été créé sur des idéaux et avec cette envie de jouer, de se battre. Ce n'est pas un programme habituellement réuni ensemble, ni un concept d'album habituel : nous avons voyagé jusqu'en Islande, au milieu du sulfure, pour prendre les photos et faire les films. Tous les artistes ne s'intéressent pas forcément à la couverture de l'album, au livret mais je voulais vraiment que ce projet soit un tout du début jusqu'à la fin. Le répertoire réunit différentes époques et différentes techniques, c'était très important pour moi.
Pourquoi avoir nommé ce disque ÆTHER ?
J'ai toujours été fascinée par les éléments, mais je ne pouvais pas sortir le disque du vent en premier, pas avant l'éther car l'éther est à l'origine de tous les éléments.
Comment avez-vous réuni les musiciens de cet album ?
François-Xavier Roth qui m'a apporté ses conseils et Daniel Barenboim sont les deux chefs que j'admire énormément, qui m'ont beaucoup appris dans mon parcours et me soutiennent : je leur en suis reconnaissante éternellement et au-delà. J'avais travaillé avec Daniel Barenboim quand j'étais à l'Opéra Studio de la Staatsoper à Berlin, nous avons créé ensemble Labyrinth IV de Jörg Widmann. En 2020 il a créé un festival de musique contemporaine, j'y ai créé une œuvre de la compositrice Irini Amargianaki, avec Daniel Barenboim à la direction, Emmanuel Pahud à la flûte. Il y avait aussi Christian Rivet (qui avait composé pour ce festival également et c’est donc là que je les ai rencontrés tous les deux).
Je voulais absolument faire un projet avec ces musiciens, je suis allée voir Daniel Barenboim dans son bureau. Je savais que j'avais 30 secondes. Je lui ai dit que je voulais enregistrer avec lui, j'ai vu son visage changer et il m'a dit "ah ! ça on me le demande rarement." Ma manager était estomaquée que je lui demande cela, mais il a dit oui.
Je suis allée voir l'intendant de la Staatsoper, qui m'a recommandé à l'Orchestre des Wandels (du changement) qui a été créé par des musiciens de la Staatskapelle de Berlin. Leur rêve était d'agrandir cet orchestre, de rassembler des musiciens de différents coins de l'Allemagne, qui seraient tous convaincus par le projet artistique et environnemental. Les musiciens ont rejoint très rapidement et avec enthousiasme mon projet d'album, qui a permis aussi à beaucoup d'entre eux de faire connaissance, de jouer ensemble. C'est aussi un programme assez peu connu des orchestres allemands.
Les musiciens ont limité tous leurs contacts avant l'enregistrement, se sont fait tester, ont payé eux-mêmes leurs déplacements et hébergement, ont renoncé à leur cachet : un euro sur la vente de chaque disque ira au profit du projet que mène cet orchestre à Madagascar.
C'est un long projet, très complexe mais très simple au final : j'ai proposé et demandé, les gens ont dit oui. J'ai trouvé deux sponsors, des bourses de l'Etat allemand liées au Corona mais c'est énormément d'investissement personnel (parce que ce projet est tout mon être, c'est mon bébé).
Comment ont été choisis les morceaux de cet album ?
cette recherche impalpable
Ensemble, avec évidence et très rapidement. Je voulais absolument chanter du Varèse que j'avais découvert avec François-Xavier Roth et les Berliner Philharmoniker en 2019. L'idée initiale était d'enregistrer Un grand sommeil noir dans la version orchestrale (version faite à la demande de Riccardo Chailly) mais la distribution est hors norme alors Daniel Barenboim m'a proposé de le chanter avec piano dans la version originale. C'est pour le mieux car cela part d'un élément profond, intime.
Je voulais aussi que chaque pièce soit reliée harmoniquement, pour composer un voyage : cette recherche impalpable de l'éther, cette recherche qu'on ne peut pas expliquer, qui nous tire et nous pousse vers des horizons plus profonds. Poulenc s'est très vite ajouté car il m'a accompagnée depuis l'enfance, on le retrouvait beaucoup à la Maîtrise de Radio France (et Dialogues des Carmélites est l'un de mes opéras préférés). Mélisande aussi est un rôle que j'aimerais beaucoup incarner un jour. Lakmé me séduit beaucoup, aussi car cet opéra n'est pas beaucoup joué en Allemagne. Le Zimmermann était un morceau de rêve (j'ai rencontré Emmanuel Pahud en juin, ça a été un déclic, humainement et musicalement). La rencontre avec Christian Rivet et sa guitare baroque s'est faite en même temps, il joue dans le disque le chant populaire suédois qui a inspiré la scène de la folie d'Ophélie dans Hamlet d'Ambroise Thomas (la créatrice du rôle était suédoise). J'ai donc voulu reprendre l'élément folklorique (qui est aussi un monde d'où je viens), sans perdre les couleurs classiques mais en jouant avec les sons, avec l'intimité. La Tempête de Thomas Adès m'attirait beaucoup aussi car ce sont des couches extrêmes (et on m'a plusieurs fois surnommée l'alien). Enfin, Jörg Widmann a composé pour moi une pièce en 2019 : Labyrinth V. J'ai l'impression qu'il connaît mieux que moi ma voix. Nous nous sommes retrouvés trois fois même pendant le Corona, pour faire des essais, explorer, repartir du souffle : du ujjayi en yoga, qui ressemble à un océan sans début ni fin (une inspiration/expiration très près du micro). J'ai toujours détesté les moules et les cases (c'est aussi mon petit côté française, mêlée à de la grande Méditerranée). La musique est de la musique, qu'elle soit classique, contemporaine, romantique, populaire ou autre.
Auparavant lorsqu'un chanteur commençait son métier, il choisissait les rôles qui lui correspondaient selon ce qu'il pouvait faire mais je trouve que cette bonne habitude se perd beaucoup.
Comment s'est passé l'enregistrement ?
Nous avons enregistré dans trois salles différentes : le Studio Funk de Berlin qui est un monument historique (ancienne salle de la RDA) pour les morceaux à grande dimension, à la Staatsoper qui nous a prêté la salle de répétition d'orchestre pour les distributions un peu plus petites (Stravinsky par exemple), et à la Salle Pierre Boulez pour Varèse, le chant folklorique suédois, Zimmermann et Widmann (où j'étais captée au plus près par quatre microphones, sans aucun effet).
L'enregistrement ayant été repoussé plusieurs fois alors que le voyage en Islande ne pouvait pas l'être, au final nous avons enregistré la vidéo avant la musique, ce qui n'est pas orthodoxe mais c'était au final incroyable de pouvoir saisir toutes ces images, cette expérience, cette nature et l'importer dans la musique.
J'ai suivi la pensée d'Audrey Hepburn : elle disait qu'il n'y a pas d'impossible car dans ce mot il y a I'm possible (je suis possible). C'est quelque chose que j'ai appris de la nature, de la montagne et de la musique : chaque difficulté, chaque sommet fait grandir et comprendre. Le but n'est pas tellement d'arriver au sommet, mais de faire ce parcours transcendantal au-delà de toute imagination et limite. J'ai toujours cru qu'il y avait plus et plus loin. Je suis persuadée qu'on peut beaucoup plus qu'on ne croit ou qu'on nous fait croire.
Qu'écoutez-vous en ce moment dans vos écouteurs ?
En ce moment beaucoup de musiques tribales, avec des sons qui me font danser dans ma cabane. J'adore Aywa dont les sons électroniques rappellent aussi beaucoup le bain méditerranéen d'où je viens, avec une voix qui me fait vibrer. La musique folklorique ancre mes racines et je viens d'ailleurs de sortir mon premier maxi-compact avec notamment deux chants traditionnels chypriotes qui ont été remixés par deux grands DJ : Ricardo Villalobos que j'admire énormément (je n'en reviens toujours pas qu'il ait remixé ma voix), et Ale Hop une DJ sud-américaine.
Vous êtes franco-chypriote, quelles sont les influences de ces cultures sur votre formation et sur votre art ?
J'ai commencé très tôt la musique, notamment à la Maîtrise de Radio France où j'ai auditionné à 8 ans. La France était donc l'endroit où je dormais et travaillais tandis que Chypre était le lieu de la liberté et de l'aventure : avec les chants folkloriques (je pouvais chanter à tue-tête, personne ne me corrigeait), je prenais un arc et des flèches pour partir dans la nature. C'est ce qui a permis à mon imagination de se développer. Je n'ai ainsi jamais perdu l'enfant en moi et j'en suis très reconnaissante envers mon parcours et mes parents. La musique folklorique est la première que j'ai entendue. La tante de mon père chantait et nous avions l'habitude de faire de la musique ensemble, en famille, en improvisant sous le ciel étoilé l'été. J'ai appris les chants chypriotes dès 3-4 ans, et on m'a même fait chanter devant des milliers d'auditeurs pour les interpréter. J'ai aussi été élevée avec la musique que mes parents écoutaient ou m'ont fait écouter : Cathy Berberian, Oum Kalthoum, Háris Alexíou.
Comment s'est déroulée la suite de votre apprentissage, notamment vers la musique "classique" ?
Ma mère m'a inscrite en France à la chorale, à la Maîtrise d'Herblay. Ma première professeure a entendu quelque chose, autre chose dans ma voix, elle m'a donné des cours de chant et de solfège après l'école (car je n'avais pas de bagage musical "théorique") et elle m'a incitée à auditionner pour Radio France.
Mon parcours à la Maîtrise de Radio France m'a donné un grand bagage, d'éducation musicale, de pratique dans différents répertoires y compris pour la musique contemporaine (et le fait de chanter avec de très grandes baguettes). La musique classique m'a aidée à m'évader avec les sons et les personnages, pour retrouver le voyage et la liberté que j'avais à Chypre. Mais c'était un parcours très dur car nous vivions loin de Radio France et car on nous demande de sauter l'adolescence pour passer d'enfant à adulte sur scène, le tout avec une grande concurrence entre les maîtrisiens.
J'ai poursuivi mes études, entre la France et Berlin, puis un Master à Munich : une formation spéciale car le Master d'Opéra a lieu dans le théâtre August Everding. C'était en fait le même rythme que j'ai eu plus tard à l'Opéra Studio de Berlin, mais on travaille avec d'autres étudiants en formation (maquillage, mise en scène, dramaturgie) : nous sommes tous dans le même théâtre, apprenant le métier avec les professionnels. C'était une plongée dans le monde du théâtre et de l'opéra, et juste après ces études j'ai été admise au Studio de la Staatsoper.
Vous avez chanté dans Orphée aux Enfers à Angers Nantes Opéra en 2016 et Le Couronnement de Poppée en 2017, comment s'est noué le lien avec cette maison ?
Un agent m'avait organisé des auditions. Pendant Orphée aux Enfers j'étais encore étudiante et c'est une production que je n'oublierai jamais : tous les personnels de la maison étaient d'un soutien incroyable, les artistes du chœur venaient m'encourager avant la représentation et me féliciter après. C'était une incroyable production humaine. Laurent Campellone m'a beaucoup aidée, et suite à cette production j'ai fait une répétition musicale avec Moshe Leiser et Patrice Caurier, suite à laquelle j'ai chanté Le Couronnement de Poppée. Ce sont pour l'instant mes deux seules productions en France (mais cela pourrait changer l'année prochaine pour un très beau projet).
Vous avez pris le rôle de Zerbinetta (d'Ariane à Naxos) à la Staatsoper unter den Linden, puis à Francfort et vous reprenez le rôle fin janvier 2022, comment vos débuts se sont-ils décidés ?
C'est aussi lié au Corona. J'avais rêvé de ce rôle pour dans 5 ou 10 ans (et certainement pas à la Staatsoper de Berlin, pour des débuts). J'ai eu la chance que cet opéra n'a pas un trop grand nombre de chanteurs ni un trop grand orchestre. La Staatsoper l'avait déjà à son répertoire et n'avait pas le droit de faire venir des artistes invités à ce moment. Le Directeur de l'opéra m'a appelée, m'a dit que j'étais un membre de la famille (donc pas vraiment artiste invitée) et m'a proposé deux représentations de Zerbinetta, que j'ai acceptées avec joie (avant de me rendre compte de ce à quoi j'avais dit oui). Je connaissais l'air, mais c'est autre chose de monter un rôle en un mois. J'ai une grande endurance du fait de mon parcours mais je n'avais jamais été autant sur scène. J'avais très peur, mais l'expérience a été incroyable. Elle m'a aidée à développer ma technique, à apprendre énormément sur moi, sur mon corps, sur ma voix. C'est un opéra rarement joué alors qu'il est magnifique. Et puis dans le contexte du Corona, cette phrase du compositeur "Qu'est-ce que la musique" résonnait particulièrement. Et que dire de toute cette histoire où les personnages tentent malgré tout de créer un opéra. C'était un rêve, même si nous étions très limités en termes de répétitions. Francfort a aussi été un cadeau en temps de pandémie : ils avaient un autre opéra de Strauss au programme et l'ont remplacé par celui-ci. Le même chef pour ces deux productions, Thomas Guggeis, m'a recommandée (et j'ai également eu 4 jours de répétitions, mais pour 5 représentations).
Quels sont les rôles que vous souhaitez aborder à l'avenir ?
aller à l'aventure vers tous les horizons possibles
Je travaille beaucoup Lulu, c'est un rôle de rêve, comme Marie dans Les Soldats de Zimmermann (j'avais vu ce drame à l'Opéra comique de Berlin, mis en scène par Calixto Bieito, il m'avait choquée et fascinée). C'est énormément de travail, j'ai passé un mois et demi à travailler Lulu et je n'en suis pas même encore à travailler son chant. Je travaille donc aussi à aménager des plages de repos pour avoir le temps de vivre avec la nature et d'apprivoiser les rôles : ne pas enchaîner en permanence des concerts, sans quoi on ne peut pas vraiment créer, composer un rôle comme le font les acteurs (car ensuite il y a peu de temps de répétitions, qui sont chères).
2023 est l'année Ligeti donc un Gepopo dans Le Grand Macabre est prévu. Et dans les rôles français, je rêve donc aussi de Mélisande. Je sais qu'elle est souvent confiée à des mezzos mais Natalie Dessay l'a fait et la soprano colorature apporte sa fragilité. J'aimerais beaucoup chanter Lakmé et un jour Lucia.
Pendant le Corona j'ai aussi fait un concert de chants chypriotes avec Daniel Hope dans sa série "at home" sur Arte Concert. J'aimerais beaucoup utiliser cet univers et le mélanger, pas seulement avoir une carrière au sens classique du terme, mais chanter et aller où ma voix le veut et me mène : aller à l'aventure vers tous les horizons possibles, comme je le faisais petite avec un arc et des flèches.
Est-ce que cette ouverture rend ensuite compliqué de se recentrer sur un personnage à l'opéra, ou bien y puisez-vous aussi de l'inspiration ?
Ne pas rentrer dans les cases fait grandir (et c'est la conséquence de la manière dont j'ai été élevée). Cela soutient énormément le travail dans un rôle, dans sa maturité, dans des choses que le public ne voit pas forcément mais qui se préparent bien en amont. Ce projet m'interdit aussi complètement de dissocier la nature et la voix, j'y puise inspiration et force, je vois déjà combien cela influence et modifie ma perception des rôles (je vais chanter à nouveau Zerbinetta en janvier, je vois la différence, le chemin parcouru). Cela aide à comprendre un personnage, la musique, mon ressenti, la manière de la transmettre.
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