Le baryton-basse Louis Hagen-William a tiré sa révérence
Né à la Nouvelle Orléans, Louis Hagen-William abandonne ses études en médecine à l'Université de Californie pour embrasser sa passion du chant lyrique. C'est au Conservatoire national de Paris qu'il étudie pendant deux ans cet art, jusqu'à devenir en 1966 le premier chanteur noir américain à remporter le Grand prix du Concours international de chant lyrique de Roubaix, avant celui de 's-Hertogenbosch (aux Pays-Bas, Bois-le-Duc dans son nom français) puis l'année suivante celui de Toulouse. C'est d'ailleurs au Capitole que le public conquis le surnomma "l'éclatant Méphisto noir".
Sa présence scénique, sûre et aisée, ainsi que son talent pour incarner des rôles stylés avec justesse, sont repérés par Louis Erlo, alors Directeur de l'Opéra de Lyon, qui l'engage dans sa troupe. Lorsque le metteur en scène est nommé au poste de Directeur de l'Opéra-Studio de l'Opéra de Paris, c'est tout naturellement qu'il propose à Louis Hagen-William de l'accompagner et de poursuivre sa carrière à Paris afin de lancer encore davantage sa carrière internationale. En France, il fut entre autres régulièrement invité comme soliste à Radio France et au Festival d'Aix-en-Provence.
Le chanteur a partagé sa passion et ses racines par ses enregistrements de Lieder de Mozart et de Negro-Spirituals.
Le baryton-basse quitte ensuite la scène pour se dédier à l'enseignement, d'abord au Conservatoire de Troyes puis en parallèle à celui de Douai, accompagnant nombre de chanteurs qui font maintenant leur pleine carrière, qu'ils soient solistes ou artistes de chœur.
Nous nous souviendrons assurément de sa voix profonde et puissante, ainsi que de sa présence scénique saisissante et drôle, qu'il usait autant sur la scène de théâtre que dans celle de la vie. Mais nous nous souviendrons surtout de sa constante bienveillance et de sa grande générosité.