Après Madame Butterfly, Manon Lescaut originelle ressuscitée par Maria José Siri à La Scala
Comme pour Butterfly, María José Siri sera dirigée en Manon par Riccardo Chailly, cette fois-ci dans une nouvelle production signée David Pountney, à l'affiche du 31 mars au 27 avril 2019. Le Teatro Alla Scala de Milan verra ainsi pour la première fois la version d'origine du chef-d'œuvre créé par Giacomo Puccini en 1893 au Teatro Regio de Turin, le compositeur ayant ensuite opéré de nombreuses réécritures et corrections plus ou moins importantes jusqu'en 1923 (un an avant sa mort).
María José Siri assurera le rôle-titre pour toutes les dates. Elle partagera la scène avec Marcelo Álvarez et Roberto Aronica (en alternance pour interpréter Des Grieux), Marco Ciaponi et Alessandro Scotto di Luzio (Edmondo/Il maestro di ballo/Lampionaio), Massimo Cavalletti (Lescaut), Carlo Lepore (Geronte), Emanuele Cordaro (L'Oste), Alessandra Visentin (Un Musico), Daniele Antonangeli (Sergente degli arcieri), Gianluca Breda (Un Comandante di Marina).
Siri a fait ses débuts dans le rôle de Manon Lescaut à Montevideo en 2014 et elle l'a depuis notamment incarné au Staatsoper Hamburg, au Palau de les Arts de Valence, au Teatro Regio de Turin, au Grand Théâtre de Genève (notre compte-rendu) ainsi qu'au Teatro San Carlo à Naples (elle le chantera de nouveau en juin prochain au Deutsche Oper de Berlin, sous la baguette de Sir Simon Rattle).
La chanteuse a exprimé ainsi son honneur : « Je suis ravie, j'exulte de pouvoir interpréter la première version de Manon Lescaut pour sa première fois à La Scala. Cette production est un voyage à travers la vie d’une fille et chacune de ses étapes représente les différentes manières dont le destin bouleverse la vie de Manon : elle est une très jeune femme qui n'a pas une idée précise de la direction à prendre dans la vie et qui se fait par conséquent gifler par les cruels revers du destin. Cette version est plus ardue pour Manon, notamment à cause de l'aria au dernier acte "Sola, perduta…", qui est ici plus longue et contient des phrases qui me frappent puissamment par leur beauté et leur drame. J'ai toujours chanté la version habituelle de cet opéra par le passé, mais je dois admettre que je préfère désormais la version d'origine. Le personnage est encore plus exigeant vocalement, mais c’est un défi qui me motive et me remplit de joie. »