La Gioconda aux Chorégies d’Orange : Isèpo
Dans cet antépénultième épisode, Jean Miannay (révélé par les Chorégies d’Orange) nous présente Isèpo et sa part dans l’opéra : « Isepo est un écrivain public au service du terrible Barnaba, auquel il a voué une forme d'allégeance. Il appartient à ces rôles de ténors associés aussi au chœur (je suis d'ailleurs souvent marqué ténor 1 dans la partition), un peu comme Nathanaël dans Les Contes d'Hoffmann ou Beppe de Pagliacci que je viens de chanter à Massy.
Barnaba (espion à la solde d’Alvise) a tenté d'accuser la mère de La Gioconda de sorcellerie, mais Laura arrive et la sauve. Barnaba comprend que Laura va retrouver Enzo en cachette alors il demande à Isèpo d'écrire une lettre pour le mari de Laura, expliquant qu'ils vont se retrouver, qu'il faut venir à ce moment (Barnaba agit par vengeance, car il aime La Gioconda qui aime Enzo qui aime Laura). Isèpo demeure un de ces personnages du peuple, représentant la neutralité psychologique face à la folie humaine. C'est un bon vivant qui apporte le contraste du calme face au drame. Il fait partie de ces personnages s'adaptant beaucoup aux personnages autour (notamment avec des artistes tels que ceux engagés aux Chorégies d'Orange).
Ce sont des personnages dont il faut montrer la surface, réfléchissant les autres caractères plutôt que creusant le sien. Il permet aussi de s'inventer une histoire, d'évoluer dans chaque représentation et d'être très souple dans la mise en scène.
L'enjeu vocal de ce rôle se situe davantage sur le lieu que sur la partition, mais je veux l'assumer autant que si c'était un rôle développé et que si je chantais Enzo. Je sais à quoi m'attendre au Théâtre Antique. J'ai grandi en Bretagne bien loin du Théâtre Antique et j'ai donc d'autant plus été touché par son accueil, par l'équilibre entre exigence artistique et ouverture populaire. D’autant que je n'ai pas grandi dans le monde de l'opéra, j'ai 26 ans dont 10 de chant lyrique : j'ai davantage été sur scène que dans le public.
Je connaissais La Gioconda pour son histoire (complexe et en même temps directe, de personnages qui s'aiment sans retour), son exigence vocale et paradoxalement sa rareté : la version que je connaissais était celle de Monsieur Grinda. »
Pour naviguer parmi les Airs du Jour de cette série, cliquez sur les liens ci-dessous :
1- Le rôle-titre
2- Enzo
3- Laura
4- La Cieca
5- Barnaba
6- Alvise Badoero
7- Zuàne
8- Isèpo
9- Les Chœurs
10- Le Ballet