Argument
Acte I
Sur la grande place de la ville de Fera, un héraut annonce la mort prochaine du Roi de Thessalie (nord-est de la Grèce), Admète, ce qui provoque une grande tristesse au sein de la population, et notamment chez Ismène, la confidente d’Alceste, et Evandro, le conseiller du Roi Admète (« Popoli che dolenti »). Alceste, la Reine, paraît alors, et exhorte le peuple à la prière et au sacrifice, afin de calmer la colère des dieux, et d’obtenir la guérison de son mari (« Popoli di Tessaglia »). L’assemblée se dirige alors vers le temple.
Dans le temple d’Apollon, le Grand Prêtre supplie les dieux de venir en aide au roi mourant (« Dilegua il nero turbine »). Alceste paraît alors pour se joindre à l’office. Elle met en avant sa piété pour demander au dieu son intercession. Le Grand Prêtre lui confirme alors que de nombreux signes témoignent de la présence d’Apollon. Le dieu exige, pour sauver le Roi, qu’un autre meure à sa place. L’assemblée s’enfuit alors, craignant d’être donné en sacrifice (« I tuoi prieghi, oh regina, i doni tuoi »). Restée seule, Alceste médite sur les paroles du Prêtre, et arrive à la conclusion qu’elle seule aime suffisamment son mari pour se sacrifier à sa place. Aussitôt, sa résolution est prise (« Ombre, larve, compagne di morte »). Ismène et Evandro viennent alors la quérir, le Roi la réclamant. Alors qu’Alceste quitte les lieux, chacun fait son introspection, avoue son manque de courage devant le sacrifice demandé par le dieu (« E non s'offerse alcuno ? ») et constate que le trône royal n’évite pas la souffrance à celui qui y siège (« Chi serve e chi regna »).
Acte II
Alceste erre à l’entrée de la forêt sacrée. Elle est rejointe par Ismène qui la supplie de revenir près de son mari mourant, et de ne pas s’approcher des bois dangereux. Mais Alceste la chasse. Alors qu’elle invoque les dieux, ceux-ci lui répondent et testent sa volonté de se sacrifier pour son époux. D’abord au comble de la terreur, Alceste se reprend et montre sa détermination à mourir pour sauver Admète. Lorsque les dieux acceptent de prendre sa vie, elle les implore toutefois de lui laisser dire un dernier adieu à ses enfants et à son mari, ce qu’ils acceptent (« Non vi turbate, no »).
Au Palais, les courtisans célèbrent la guérison du Roi Admète (« Dal lieto soggiorno funesti pensieri »). Evandro, en particulier, laisse transparaître sa joie de voir Admète sur pied (« Or che morte il suo furore »). Il révèle alors au Roi l’exigence des dieux pour son rétablissement, sans être en mesure d’indiquer qui s’est sacrifié. Alceste rejoint son mari qui se réjouit de la retrouver. Il ne comprend cependant pas l’attitude de sa femme, qui semble triste et fatiguée (« Ah perché con quelle lagrime »). Alceste révèle alors qu’elle est celle qui a répondu à l’appel des dieux, et qui a sacrifié sa vie. Fou de douleur, Admète le lui reproche d’abord cruellement, avant de prendre la décision de ne pas accepter ce don.
Admète parti, Alceste accueille les lamentations d’Ismène et des courtisans. Acceptant son sacrifice, Alceste témoigne de sa fidélité. Elle se lamente toutefois de ne pouvoir voir grandir ses enfants (« Ah, per questo già stanco mio core »).
Acte III
Admète confie à Evandro que le vœu d’Alceste ne peut être révoqué : sa mort ne peut être empêchée. Lui aussi pense à ses enfants qui perdront bientôt leur mère (« Misero! E con qual cor »). Alceste paraît alors pour dire adieu à son mari. Celui-ci lui promet de lui rester fidèle après sa mort et de veiller sur leurs enfants (« Cari figli, ah! Non piangete »). Tout d’un coup, dans un grondement, des ombres envoyées des dieux paraissent pour chercher Alceste et la rappeler à son vœu. Admète les supplie en vain de le prendre à la place de son épouse. Alceste est emportée par les ombres, provoquant la douleur et la colère d’Ismène et Evandro (« Morì? Non vive più? »).
Admète décide alors de se donner la mort, afin de se soustraire au destin des dieux, mais il est retenu par Ismène et Evandro. Apollon apparaît alors à tous et révelle que la fidélité des deux époux a ému les dieux, qui ont décidé de rendre la vie à Alceste. Le peuple célèbre ce prodige (« Regna a noi con lieta sorte »).