Acte unique

Dans la cour du palais royal de Mycènes (en Grèce), cinq Servantes et leur Surveillante se disputent au sujet de l’attitude d’Elektra, qui vit dans la rage et le désespoir, traitée comme une vagabonde, depuis le meurtre de son père, le Roi Agamemnon (« Habt ihr gesehn, wie sie uns ansah ? »). En effet, celle-ci revit inlassablement l’effroyable scène, ne vivant que dans l’espoir de le venger de ses assassins, sa mère Clytemnestre et son amant Egiste (« Allein! Weh, ganz allein »). Sa sœur, Chrysothemis, l’avertit que Clytemnestre et Egiste envisagent de l’enfermer et lui raconte ses angoisses et son envie irrépressible de donner la vie. Chrysothemis tente de raisonner sa sœur, dont les menaces causent leurs malheurs, puis fuit à l’approche de leur mère (« Elektra ! Ah, das Gesicht ! »). Clytemnestre paraît en effet, accompagnée de sa Confidente et de sa Porteuse de traîne. Mais elle renvoie ces dernières, les accusant de corrompre son âme (« Was willst du ? »). Séduite par les flatteries de sa fille, elle s’en approche et lui demande conseil pour retrouver le sommeil, que d’affreux rêves perturbent. Elektra lui conseille de faire un sacrifice et, provocante, lui en raconte sa vision : son frère Oreste, qui a quitté les lieux alors qu’il n’était qu’un enfant, viendrait la tuer pour venger leur père, et elle n’aurait ainsi plus de rêves (« Ich habe keine guten Nächte »).

Mais sa Confidente vient dire un mot à l’oreille de Clytemnestre, qui s’en retourne au palais, réjouie. Chrysothemis annonce à sa sœur la nouvelle : leur frère Oreste est mort. Un Jeune serviteur demande une monture à un Vieux serviteur afin d’aller prévenir Egiste. Puisque l’espoir que leur frère s’en charge s’estompe, Elektra cherche à convaincre sa sœur qu’elles doivent venger leur père ensemble. Devant son refus, Elektra la maudit, résolue à agir seule (« Orest ist tot ! »).

Un homme apparaît alors, expliquant être venu témoigner de la mort d’Oreste. Mais le malheur d’Elektra le touche : il se dévoile. Il n’est autre qu’Oreste lui-même, venu venger son père (« Was willst du, fremder Mensch ? »). Son Précepteur lui annonce que la Reine est prête à le recevoir : Oreste s’engouffre dans le palais. Quelques instants plus tard retentissent des cris de Clytemnestre (« Seid ihr von Sinnen »). Egiste revient au palais. Elektra feint de confirmer la mort d’Oreste et le guide vers le piège d’Oreste. Malgré ses appels au secours, la vengeance s’abat sur lui (« He ! Lichter ! Lichter ! »). Oreste est acclamé devant ses sœurs exaltées (« Elektra ! Schwester ! komm mit uns ! »).