Argument
Dans la boutique de l’horloger Torquemada, le travail de ce dernier est interrompu par l’irruption du muletier Ramiro dont la montre laisse apparaître un dysfonctionnement (« Señor Torquemada, horloger de Tolède »). Soudain, Concepcion, la femme de Torquemada, le rappelle à l’ordre : il doit partir de suite régler comme chaque jeudi les horloges municipales (« Totor ! On m’appelle »). Ramiro décide d’attendre son retour, ce qui contrarie Concepcion : afin de s’en débarrasser, elle lui demande de transporter une volumineuse horloge jusque dans sa chambre. Le muletier, se sachant sans conversation, accepte volontiers. Malgré son poids conséquent, il soulève l’horloge comme une paille (« Il reste, voilà bien ma chance »).
Ramiro s’éloigne juste à temps : le poète Gonzalve fait irruption, déclarant passionnément sa flamme à l’horlogère, laissant toutefois son art prendre le pas sur l’étreinte attendue par sa maîtresse (« Enfin revient le jour si doux »). Si bien que Ramiro revient, ayant accompli sa mission. Jouant la coquette, Concepcion lui avoue préférer finalement une seconde horloge et lui demande de retourner chercher la première (« C’est fait, l’horloge est à sa place »). Dès que le muletier a le dos tourné, la jeune femme enferme son amant dans la seconde horloge : ainsi caché, il sera transporté jusque dans sa chambre, où les deux amants pourront s’aimer en paix (« Maintenant, pas de temps à perdre »).
Son plan est toutefois contrarié par l’apparition du banquier Don Inigo Gomez. Ce dernier ayant obtenu à Torquemada son travail pour la municipalité afin de l’éloigner de sa femme, profite de la trouver seule pour lui faire la cour (« Salut à la belle horlogère »). Ramiro replace la première horloge à sa place et s’empare de la seconde, dans laquelle est caché Gonzalve. Concepcion, sous prétexte de surveiller le déménagement, suit le muletier jusqu’à sa chambre. Resté seul, Don Inigo Gomez décide de se cacher dans la première horloge afin de montrer à sa belle son caractère farceur (« Evidemment, elle me congédie »). Ramiro revient alors, Concepcion lui ayant demandé de redescendre garder la boutique, afin de demeurer en paix avec son amant Gonzalve (« Voilà ce que j’appelle une femme charmante »).
Concepcion revient peu après, frustrée. Se disant insatisfaite de la seconde horloge, elle demande à Ramiro de procéder à un nouvel échange. Tandis que ce dernier repart chercher la seconde horloge, Don Inigo Gomez imite le coucou pour amuser la belle. Il vante son expérience en amour, ce qui résonne à l’oreille de Concepcion, contrariée de son aventure ratée avec Gonzalve, décidément trop occupé par son art (« Enfin, il part ! Dieux ! »). Ramiro rapporte la seconde horloge, dans laquelle Gonzalve est caché, et remporte la première, qui enferme Don Inigo Gomez, sans se soucier de leur poids, provoquant ainsi l’admiration de Concepcion, qui le suit dans la chambre. Gonzalve, se trouvant seul dans son horloge poursuit sa composition poétique (« En dépit de cette inhumaine »).
Ramiro, ayant été congédié par Concepcion qui est restée seule dans sa chambre avec Don Inigo Gomez, revient ravi de l’occupation que ces transports d’horloges lui fournissent (« Voilà ce que j’appelle une femme charmante »). Mais de nouveau, Concepcion se montre insatisfaite et lui demande de ramener l’horloge de sa chambre. Restée seule, elle s’apitoie sur les faibles qualités de ses prétendants, Don Inigo Gomez, n’étant pas parvenu à sortir de l’horloge, gêné par son ventre imposant (« Oh ! La pitoyable aventure ! »). Voyant Ramiro revenir avec la lourde horloge, la portant comme s’il s’agissait d’une brindille, elle l’invite à remonter dans sa chambre… sans horloge (« Voilà. Et maintenant, señora, je suis prêt ! »).
Dans son horloge, Don Inigo Gomez se plaint de sa mésaventure, puis se tait lorsque Gonzalve sort de la sienne (« Mon œil anxieux interroge »). L'horloger Torquemada, revenant, les trouve ainsi tous deux, tout heureux de trouver une clientèle à son retour. Don Inigo prétend s’être tant intéressé à l’horloge qu’il y est resté coincé. Ne sachant comment s’en sortir, les deux amants déçus acceptent d’acheter chacun son horloge : Torquemada est aux anges. Ramiro redescend avec Concepcion et extrait avec facilité le banquier coincé. Concepcion, ayant enfin trouvé un amant satisfaisant, offre à Ramiro de lui rendre visite chaque semaine à heure fixe, lorsque son mari est absent (« Il n’est, pour l’horloger, de joie égale »). L’ensemble des protagonistes adressent au public la morale de l’histoire : il arrive un moment où le muletier a son tour (« Un financier… et un poète »).