Argument
Acte I : Prologue
Dans une taverne allemande, des esprits vantent les mérites de la boisson. La Muse surgit d’un tonneau, bien décidée à s’accaparer l’amour du poète Hoffmann : empruntant les traits de Nicklausse, l’ami fidèle d’Hoffmann, elle entreprend d’arracher son amant à la chanteuse Stella («Glou glou glou glou. Je suis la bière ! »). Le tenancier de la taverne, Luther, se prépare à l’arrivée de ses clients, dès l’entracte du Don Giovanni de Mozart, représenté au même moment dans le théâtre voisin. Le Conseiller Lindorf, énervé contre le valet de Stella, Andrès, surgit. Ce dernier accepte de lui céder une lettre destinée à l’amant de Stella moyennant quelques pièces d’or. La lettre donne rendez-vous à Hoffmann à la fin de la représentation et contient la clef de sa loge. Déjà, Lindorf imagine un plan machiavélique pour voler à Hoffmann l’amour de la cantatrice (« Dans les rôles d'amoureux langoureux»).
C’est alors que sonne l’entracte : la taverne s’emplit d’étudiants assoiffés, parmi lesquels Nathanael et Hermann («Drig, drig, drig, Maître Luther !»). Ces derniers accompagnent leur saoulerie de chants festifs (« Luther est un brave homme »). Arrive Hoffmann, accompagné de son ami Nicklausse, qui entreprend de noyer sa mauvaise humeur dans un chant joyeux : la légende de Kleinzach. Mais au beau milieu de la chanson, son esprit vagabonde, emporté par son amour pour Stella (« Il était une fois à la cour d'Eisenach »). C’est alors que Lindorf se révèle à l’assemblée, et se querelle aussitôt avec Hoffmann. Ce dernier entreprend de raconter ses amours avec trois maîtresses que Lindorf lui a ravies (« À la bon heure au moins»).
Acte II : Olympia
Dans son cabinet, le physicien Spalanzani se félicite de la beauté de sa fille Olympia dont il espère tirer suffisamment d’argent pour compenser les pertes subies lors de la banqueroute du juif Elias. Il s’inquiète cependant du risque que son associé Coppélius ne lui réclame sa part des gains. Son étudiant, Hoffmann, fait alors son entrée, espérant voir Olympia dont il est tombé amoureux, à l’occasion du banquet donné le soir-même. Appelé par son valet Cochenille, Spalanzani laisse le jeune homme seul un instant. Hoffmann est alors rejoint par Nicklausse qui le met en garde sur son amante (« Voyez-la sous son éventail »).
Coppélius paraît alors, proposant ses services à Hoffmann (« Je me nomme Coppélius ») : pour trois ducats, il lui fait admirer les yeux d’Olympia (« Tes yeux me brûlant de leur flammes »). A Spalanzani qui revient, Coppélius réclame de l’argent en échange de la cession des yeux d’Olympia, qui sont de sa fabrication. Espérant se débarrasser de lui, Spalanzani lui tend une traite à retirer chez le juif Elias (celui-là même qui a fait banqueroute). C’est alors que les invités sont introduits par Cochenille (« Non aucun hôte vraiment »). Spalanzani leur présente Olympia (« Elle a de très beaux yeux »). La jeune femme automate fait d’abord la démonstration de ses talents de chanteuse (« Les oiseaux dans la charmille »). Tandis que les convives passent au dîner, Hoffmann s’approche d’Olympia et lui dévoile son amour, auquel l’automate semble répondre avec intérêt (« Ah ! Vivre à deux, n'avoir qu'une même espérance »). Mais, mue par un dysfonctionnement, Olympia quitte la pièce en courant. Pourtant, Hoffmann la défend devant Nicklausse qui la sait sans âme (« Oui, pauvres fous qui riez d'elle ! »). Alors que Coppélius revient, furieux de s’être fait voler, Hoffmann invite Olympia à danser une valse. Mais son dysfonctionnement la rendant dangereuse, Spalanzani décide de la cacher au public. Cochenille revient peu après, annonçant que Coppélius a détruit l’automate. Tandis que Spalanzani et Hoffmann se désolent, l’assemblée moque l’amour d’Hoffmann pour une poupée (« Elle danse en cadences »).
Acte III : Antonia
Chez Maître Crespel, sa fille Antonia, assise au clavecin, chante une mélodie mélancolique (« Elle a fui, la tourterelle ! »). Crespel paraît alors pour lui interdire de chanter, sa voix lui rappelant celle de feu son épouse, qui était la plus grande cantatrice du pays. Il se félicite d’avoir éloigné sa fille d’Hoffmann, dont elle était éperdument amoureuse et qui l’encourageait à chanter. S’apprêtant à sortir, il recommande à son domestique Frantz de n’ouvrir à personne, pestant toutefois contre la surdité de ce dernier. Resté seul, ce dernier se plaint d’ailleurs du mécontentement permanent de son maître (« Jour et nuit, je me mets en quatre »).
Frantz n’ayant pas entendu la demande de son maître, il laisse entrer Hoffmann et Nicklausse. Ce dernier moque les amours du poète (« Vois sous l'archet frémissant »). Entendant sa voix, Antonia se précipite et tombe dans les bras de son amant (« Ah ! J'ai le bonheur dans l'âme ! »). Heureux de se retrouver, ils entonnent leur chanson d’amour (« C'est une chanson d'amour qui s'envole triste ou folle ») : les yeux d’Antonia s’enflamment tandis qu’elle chante. Mais, alors que Crespel approche, Hoffmann se cache et Antonia s’enfuie. Frantz annonce alors le diabolique Docteur Miracle. tandis que Crespel lui interdit de le faire entrer, le domestique comprenant de travers court lui ouvrir. Le Docteur entreprend alors de soigner Antonia, s'adressant à son esprit malgré l’absence de cette dernière, provoquant la stupeur de Crespel et d’Hoffmann qui observe (« Pour conjurer le danger »). De la conversation, Hoffmann comprend qu’Antonia souffre d’une maladie qui la met en danger lorsqu’elle chante : il résout de l’empêcher de s’adonner encore au chant. Aussitôt seul avec Antonia, il lui fait jurer de renoncer au chant par amour pour lui. Mais dès que le poète la quitte, le Docteur Miracle vient la trouver afin d’attiser son envie de chanter, lui faisant entendre la voix de sa mère décédée qui l’enjoint à ne pas gaspiller son talent : Antonia répond à sa mère dans un chant enflammé, puis s’effondre, morte (« Tu ne chanteras plus ? »). Crespel, Hoffmann et Nicklausse accourent, mais trop tard.
Acte IV : Giulietta
A Venise, dans une gondole, Nicklausse chante une barcarolle en compagnie de la courtisane Giulietta (« Belle nuit, ô nuit d'amour »). Le premier explique à la seconde qu’Hoffmann s’enivre et joue mais refuse tout amour depuis qu’il a perdu sa fiancée. Hoffmann, assis non loin, acquiesce (« Amis, l'amour tendre et rêveur »). Nicklausse met en garde son ami contre Schlemil, l’amant de Giulietta : ce dernier entend gagner au jeu, fusse contre le diable, avant de quitter Venise. Le diabolique Dapertutto, accoste alors et les salue, résolu à répondre au défi d’Hoffmann : motivée par de beaux diamants, Giulietta devra l’ensorceler et lui voler son reflet comme elle a volé l’ombre de Schlemil (« Scintille, diamant »). Dapertutto promet en outre à la belle de la débarasser de Schlemil qui l’importune, si elle parvient à lui obtenir ce qu’il désire.
Dans la salle de jeu, Giulietta enchante l’assistance par son chant. Alors qu’il joue face à Hoffmann, Schlemil explique qu’il a rennoncé à son ombre pour que Giulietta lui appartienne (« Vénus dit à Fortune »). Alors qu’Hoffmann a perdu toute sa fortune, Dapertutto propose un nouveau jeu.
Prenant Hoffmann à part, Giulietta feint de souffrir de son départ prochain (« Qui connaît donc la souffrance »). Nicklausse surgit alors, implorant Hoffmann de quitter les lieux au plus vite, une intrigue se complotant contre lui. Mais Hoffmann refuse de partir sans Giulietta : il est déterminé à récupérer la clé que Schlémil porte à son cou, et par laquelle il tient Giulietta en son pouvoir (« Ô Dieu, de quelle ivresse »). Mais Giulietta refuse qu’il courre un tel danger avant de lui avoir cédé son reflet, afin qu’elle garde trace de son image dans le cas où un malheur surviendrait (« Jusque-là cependant affermis mon courage »). Giulietta se saisit du reflet d’Hoffmann, qui s’évanouit.
Dapertutto entre alors avec Schlemil. Hoffmann, se réveillant, lui demande la clé permettant de libérer Giulietta : la querelle débouche sur un duel que remporte Hoffmann. Ce dernier récupère la clé. Mais tandis qu’il court à la recherche de son amante, cette dernière embarque sur une gondole avec un autre homme, Pitichinaccio. Lorsqu’Hoffmann s’en aperçoit, le couple est déjà loin, ainsi que Dapertutto, tandis que la police arrive sur les lieux du duel : Nicklausse presse son ami de partir (« J'en étais sûr: Ensemble ! »).
Acte V : Epilogue
Dans la taverne, Hoffmann vient d’achever son récit, amer. Luther annonce alors que la représentation de Don Giovanni est achevée : Lindorf part à sa rencontre. Nicklausse résume quant à lui l’histoire d’Hoffmann : Olympia, Antonia et Giulietta ne sont en fait qu’une femme, à la fois jeune femme, artiste et courtisane. Tandis qu’Hoffmann entreprend de noyer sa tristesse dans l’alcool, Stella paraît enfin. Ivre, Hoffmann ne la reconnait pas. La jeune femme quitte les lieux au bras de Lindorf (« Allumons le punch ! »).
Reprenant son apparence de Muse, Nicklausse vient consoler Hoffmann, lui confie son amour et apaise le poète (« Pauvre Hoffmann, ivre mort »).