Argument
Acte I
Dans le camp des croisés chrétiens assiégeant Jérusalem, le chef Goffredo fait montre d’optimisme quant à l’issue de la guerre (« Sovra bale scoscesi e pungenti ») : il promet au valeureux Rinaldo la main de sa fille Almirena en récompense en cas de victoire définitive. Cette dernière encourage son amant à combattre en héros (« Combatti da forte ») : Rinaldo ne cache pas sa propre impatience (« Ogni indugio d'un amante »).
Un héraut fait alors son apparition, annonçant que le Roi de Jérusalem, Argante, demande une audience. Goffredo accepte la requête. Son frère, Eustazio, vante sa vertu (« Sulla ruota di fortuna »). Argante s’approche donc et propose une trêve de trois jours (« Sibillar gli angui d'Aletto »). Goffredo accède à sa demande, lui montrant ainsi sa grandeur d’âme (« No, no, che quest'alma »). Une fois seul, le Roi Argante en appelle à sa maîtresse, la magicienne et Reine de Damas, Armida, espérant qu’elle saura lui prédire le futur (« Vieni o cara, a consolarmi »). Justement, cette dernière apparaît, invoquant les enfers (« Furie terribili ! »). Elle indique au Roi de Jérusalem que son peuple pourrait vaincre à condition d’annihiler Rinaldo. Sûre de son pouvoir, la Reine de Damas promet d’éloigner le héros de l’armée chrétienne (« Molto vogliiio, molto spero »).
Dans un bocage, Almirena, la fille de Goffredo, attend son amant, mêlant sa voix au gazouillis des oiseaux (« Augelletti, che cantate »). Rinaldo la rejoint et les deux amants s’échangent leurs vœux (« Scherzano sul tuo volto »). Armida accompagnée de créatures diaboliques surgit et enlève la jeune femme, sans que Rinaldo ne puisse intervenir. Ce dernier se retrouve seul, désespéré (« Cara sposa, amante cara »). Goffredo et Eustazio paraissent, étonnés de le trouver ainsi prostré. Rinaldo leur fait le récit de l’enlèvement d’Almirena (« Cor ingrato, ti rammembri »). Eustazio propose de demander conseil à un Magicien (« Col valor, colla virtù »). Rinaldo reprend courage, prêt à en découdre avec les forces infernales (« Venti, turbini, prestate »).
Acte II
Goffredo, Rinaldo et Eustazio voyagent vers l’antre du Magicien (« Siam prossimi al porto »). Un esprit de femme leur apparaît et supplie Rinaldo de l’accompagner sur un navire amarré à proximité, afin de sauver Almirena. Deux sirènes emploient leurs chants afin de finir de le convaincre (« Il vostro maggio ») : malgré les conseils de Goffredo et Eustazio, Rinaldo rejoint la femme, persuadé de vaincre les esprits infernaux (« Il tricerbero umiliato »). Goffredo se résout à poursuivre le sauvetage de sa fille sans Rinaldo (« Mio cor, che mi sai dir ? »).
Dans le palais enchanté d’Armide, Argante, le Roi de Jérusalem, rend visite à la captive Almirena et lui déclare sa flamme. Cette dernière le repousse, exigeant sa liberté comme gage de son amour (« Lascia ch'io pianga »). Argante s’enfuie, troublé par la demande de son amante (« Basta che sol tu chieda »). De son côté, Armida se réjouit d’avoir vaincu Rinaldo. Mais, devant sa fière bravoure, elle conçoit pour lui un impérieux amour, que le héros repousse (« Fermati ! No, crudel ! »). Armida prend alors l’apparence d’Almirena : Rinaldo se jette dans ses bras. Mais dès qu’elle retrouve son apparence, Rinaldo s’enfuit. La sorcière prend pour la seconde fois l’apparence d’Alminera. Mais cette fois, Rinaldo, méfiant, la repousse (« Abbrugio, avampo e fremo »). Seule, Armida est partagée entre son amour et un désir de vengeance (« Ah ! Crudel, Il pianto moi »). C’est alors qu’Argante paraît, et croyant parler à Almirena, lui dévoile l'amour qu'il porte à la jeune femme, à qui il promet la liberté. Retrouvant ses traits, Armida laisse éclater sa rage, mais Argante, réaffirmant son amour pour Almirena, assure pouvoir vaincre sans elle. Furieuse, Armida promet de venger les offenses dont elle est victime (« Vo' far guerra, e vincer voglio »).
Acte III
Goffredo et Eustazio parviennent à la grotte du Magicien. Ce dernier leur indique le château d’Armida. Les deux chevaliers s’élancent, mais se voient refoulés par les forces maléfiques. Le Magicien leur donne des baguettes magiques capables de vaincre les monstres des enfers (« Andate, o forti »).
Au château, Armida menace de tuer Armirena pour se venger de Rinaldo. Mais ce dernier, aidé par l’arrivée de Goffredo et Eustazio munis de leurs baguettes magiques, parvient à la mettre en déroute. La victoire acquise, Goffredo se prépare aussitôt à reprendre sa bataille pour Jérusalem (« Sorge nel petto »). Rinaldo s’élance avec lui (« È un incendio fra due venti »).
De son côté, Argante se prépare à combattre l’armée chrétienne. Il se réconcilie avec Armida, qui, humiliée, rêve de vaincre l’ennemi de Jérusalem (« Al trionfo del nostro furore »). Pendant ce temps, Goffredo, Rinaldo, Almirena et Eustazio célèbrent leurs retrouvailles (« Bel piacere È godere »). Les deux premiers, s’apprêtant à combattre, confient Almirena à Eustazio (« Di Sion nell'alta fede »). Les troupes, conduites par Rinaldo, s’élancent alors au combat (« Or la tromba in suon festante »).
Les chrétiens obtiennent finalement la victoire grâce à Rinaldo. Goffredo rend hommage à la vaillance du héros (« Solo dal brando »). Il accorde, comme promis, sa fille Almirena à Rinaldo. Argante et Armida sont pardonnés : constatant la puissance du dieu des chrétiens, ils se convertissent et scellent leur union. L’ensemble des protagonistes célèbre le pouvoir de la vertu (« Vinto è sol della virtù »).