Synopsis
Requiem
Pour le moment, aucun synopsis n'est disponible pour cette oeuvre.
Aidez-nous à compléter la fiche de cette oeuvre en apportant votre contribution via le formulaire de contact.
Met Live Tosca
Création de l'opéra
Genèse
Le Requiem en ré mineur est composé en 1791, mais reste inachevé en raison de la mort du compositeur. Le Requiem fait partie des œuvres liturgiques de Mozart, contemporain entre autres des fragments du Kyrie (1787-1791) et du motet Ave verum corpus (1791) réalisés pendant son mandat en tant qu'assistant de Léopold Hoffmann, directeur musical [Domkapellmeister] de la Cathédrale Saint-Étienne (Stephansdom) à Vienne. Le Requiem lui-même s’inspire du Requiem (1771) de Michael Haydn (1737-1806), petit frère de Joseph Haydn.
La composition est une commande du comte Franz von Walsegg, homme excentrique et extravagant qui aimait faire passer des compositions d'autrui comme étant les siennes. Il voulait en faire autant pour ce Requiem en le dédiant au souvenir de sa femme. Mozart fut donc prié de garder le secret sur sa composition et reçut en échange la moitié de sa rémunération d’avance.
Mozart tombe gravement malade pendant la composition (même s'il put assister à la première de La Flûte enchantée au Freihaustheater) et cette lutte du compositeur face à la mort se manifeste dans sa composition.
Mozart décède le 5 décembre 1791, après avoir achevé l'Introitus et esquissé le Kyrie, la Séquence et de l'Offertoire. Suite à la mort prématurée de son mari, la veuve du compositeur, Constance Mozart, demande aux élèves de son mari d’achever l’opus afin de pouvoir obtenir la seconde moitié du prix d'achat de la part du Comte von Walsegg. Joseph Eybler, l'un des élèves de Mozart, compose ainsi des parties du Dies irae jusqu'au Lacrimosa avec leur instrumentation, rajoutant ses corrections directement sur les notes originelles de Mozart. Après le départ d'Eybler, Franz Xaver Süßmayr, lui aussi élève de Mozart, reprend le travail. Süßmayr travaille l'instrumentation d'après le travail d'Eybler et achève l'orchestration de la Séquence jusqu'à l'Offertoire. Il achève également l'intégralité du Lacrimosa et compose d'autres mouvements, dont Sanctus, Benedictus et Agnus Dei. À noter qu'il est fort possible que Süßmayr ait consulté d'autres esquisses, notamment l'esquisse préliminaire de l'instrumentation du Domine Jesu par Maximilian Stadler. À la fin du travail, Süßmayr rajoute la Communio: Lux Aeterna, empruntée aux deux premiers mouvements composés par Mozart lui-même (Introitus et Kyrie) et dont les textes sont remplacés par Lux Aeterna. Les ajouts de Süßmayr dans les sections de trompettes et de trombone du Kyrie restent aujourd'hui controversées.
Deux versions des partitions du Requiem existent : la première est dite « partition de travail » [Arbeitspartitur] et la deuxième est dite « partition de livraison » [Ablieferungspartitur]. La première version contient l'esquisse de Mozart et les rectifications d'Eybler, rajoutées directement sur les notes de Mozart. La deuxième contient la composition achevée par Süßmayr : c'est la version la plus connue aujourd'hui. Les deux partitions se trouvent depuis 1840 à la Bibliothèque nationale d'Autriche (Österreichische Nationalbibliothek, jadis Wiener Hofbibliothek) à Vienne.
Le Requiem est considéré comme un chef-d’œuvre absolu du genre humain malgré ne fut pas exonéré des critiques. En 1814, l'écrivain romantique E. T. A. Hoffmann s'en prend au Requiem dans l'Allgemeinen musikalischen Zeitung qu'il jugea extravagant : «Le Requiem, joué dans une salle de concert, n'est pas la même musique : [il est] l'apparition d'un saint au bal! ».
Instrumentation et caractéristique globale
Le Requiem comporte les quatre tessitures du chœur (soprano, contralto, ténor et basse) et un accompagnement orchestral classique, dont deux cors de basset, deux bassons, trois trombones, percussions, instruments à cordes et un orgue servant de basse continue. Dans l'ensemble, l'orchestration vise à garantir la mise en relief du son sombre des cors de basset pour privilégier l'ambiance grave de la composition. Cette couleur est également maintenue par l'unité des solistes, qui soutiennent le chœur (sauf dans le Tuba mirum) et qui n'ont pas des passages très virtuoses même dans les airs. Le Requiem s'écarte en cela des tendances contemporaines de l'opéra et de la musique d'église. En revanche, le chœur a pleinement l'occasion de briller, dès le Kyrie.
De manière générale, l'écriture du chœur démontre une influence apparente pour l'écriture contrapuntique de Bach. L'orchestration met les violons en valeur. À l'occasion, les bois (sans le registre aigu) sont mis en relief pour ponctuer la masse sonore. La timbale et les cuivres, eux, fournissent le poids à la masse orchestrale.
La tonalité principale du Requiem est ré mineur. Cette tonalité est souvent liée aux ténèbres, aux émotions et à la mort (comme l'est le cas du quatuor à cordes La jeune fille et la mort de Schubert et, chez Mozart, de l'arrivée du Commandeur dans Don Giovanni).