Biographie
Mady Mesplé
Mady Mesplé naît le 7 mars 1931 dans sa ville de Toulouse où elle s'éteindra le 30 mai 2020. Même la rencontre entre ses parents avait été musicale (dans une chorale). La jeune Mady est donc bercée par des mélomanes dès son plus jeune âge. Dès l'âge de 4 ans, elle reçoit un premier contact avec l'opéra (sa mère l'emmène voir Faust de Gounod, qui la marqua particulièrement pour le diable Méphistophélès : une voix grave dont Mady Mesplé sera un absolu contrepoint avec son chant de soprano sur-aigu). Un professeur particulier vient même lui enseigner la musique à domicile, tant et si bien qu'elle intègre le Conservatoire de sa ville dès l'âge de 7 ans et demi. Même au conservatoire, le destin semble vouloir souligner sa bonne étoile et combien elle paraît destinée à la célébrité au-delà même du monde lyrique -célèbres, ses enseignants le sont en effet : Raymonde Blanc-Daurat (femme du célèbre aviateur Didier Daurat) pour le piano, Clara Malraux née Goldschmidt (épouse d'André Malraux) pour le chant. Mais Mady Mesplé se fera son propre prénom et nom, propres et uniques. Prédestinée à la musique de par les goûts de sa famille certes, mais elle ne l'est certainement pas en raison de son origine sociale : Mady Mesplé vit mal cette période au conservatoire où elle se sent délaissée au profit d'enfants de meilleures familles. Avant de triompher par le chant, c'est grâce au piano qu'elle gagnera d'abord sa vie et dans un tout autre registre, accompagnant des concerts de variétés (Mady Mesplé conservera toutefois ce goût pour toutes les musiques populaires, enchaînant les grandes salles d'opéra avec les plateaux de télévisions pour chanter du lyrique mais aussi des chansons, et même dans les émissions de Jacques Martin ou La Chance aux chansons).
Alors elle compense son infortune première en triomphant bientôt par la richesse de ses aigus, de ses suraigus même : elle atteint les sommets des vocalises de Lakmé qui lui ouvrent les portes de la reconnaissance internationale, à travers le monde. C'est par ce rôle qu'elle fait ses débuts professionnels, à Liège en 1953 et enchaîne les débuts, dans différents rôles et théâtres, notamment Olympia à Lyon puis avec Zémire et Azor de Grétry au Festival d'Aix-en-Provence 1956. C'est cette même année, avec ce même rôle légendaire de Lakmé, qu'elle fait ses débuts à l'Opéra de Paris (salle de l'Opéra Comique qui y est alors rattaché via la Réunion des théâtres lyriques nationaux). Elle débute à Garnier deux ans plus tard dans un rôle plus moderne et profondément tragique, éprouvant davantage les graves et moins les suraigus : Constance des Dialogues des Carmélites (Francis Poulenc) et revient au Comique pour Lakmé, Rosine dans Le Barbier de Séville, Les Contes d'Hoffmann, mais aussi des créations avec Princesse Pauline d'Henri Tomasi et Le dernier Sauvage de Gian Carlo Menotti (1963), avant de revenir au XIXe siècle et de reprendre Les Noces de Jeannette composées par Victor Massé.
Sa carrière prend alors une dimension mondiale et elle enchaîne les débuts dans les plus prestigieuses maisons européennes et américaines, durant les premières années de la décennie 1970. Elle chante ainsi au Metropolitan Opera House de New York en 1973, le rôle de Gilda, preuve que les sopranos coloratures peuvent alors saisir des rôles plus larges que Olympia ou Marie (ses deux derniers rôles à l'Opéra de Paris, en 1975 et 1979).
La décennie suivante est consacrée à l'enseignement, sans négliger des passages par le petit écran. La décennie d'après est marquée par la maladie mais même le diagnostic d'un Parkinson devient l'occasion d'un nouvel engagement, en faveur de la santé, de la recherche.