Grande Messe saisissante aux Invalides
Découvrez et Parcourez ici la saison musicale 2023/2024 des Invalides avec ses cycles thématiques
Claire Gibault, par sa gestuelle parfois large mais toujours équilibrée, montre une attention particulière au son d'ensemble. Les artistes de chœur amateurs et les instrumentistes professionnels réunis offrent ainsi une homogénéité qui soutient couleurs et intentions. Hormis dans les entrées de la délicate fugue du Hosanna, les artistes ne manquent nullement d’assurance et montrent les fruits d’une préparation minutieuse, dans les dynamiques comme le travail du texte. Ne manquent plus que des consonnes un peu plus longues pour qu’elles puissent résonner dans l’acoustique généreuse et ainsi gagner en caractère incisif. Outre la qualité de leur travail préparatoire, le public peut apprécier l’investissement de ces artistes amateurs qui prennent un plaisir certain à chanter, certains vivant leur partie avec une délectation patente.
Le Paris Mozart Orchestra offre des attaques souples et précises. Il apporte notamment une densité tout à fait à propos au Qui tollis, telle une marche lestée du fardeau des péchés. Le moelleux du son d’ensemble et la résonnance de l’édifice invitent au soin des nuances piano, et l'obtiennent.
Florie Valiquette interprète la partie offerte par le compositeur à l'interprétation de son épouse Constance Mozart lors de la création. La soprano y offre sa voix tendrement lumineuse, caressante et souple dans ses phrasés. Les aigus sont faciles et ronds, même avec une attaque un rien précoce.
De son timbre vibrant et bien assis, Lise Nougier déroule des vocalises à l’agilité maîtrisée, soutenues par un souffle long et bien conduit, en complément d’une prononciation de texte très soignée. Ne lui manque plus qu’une pointe de liberté supplémentaire pour déployer toutes ses interventions avec la douce ferveur du Laudamus te.
Le ténor Yan Bua manque un rien de résonnance dans ses graves, moins lumineux en ensemble. Toutefois, ses phrasés ne manquent pas d’une élégance certaine et ses aigus se montrent caressants. Le timbre est doté d’une touche de chaleur qui attendrit sa tessiture, avec plus de liberté, de brillance et de présence dans le quatuor du Benedictus. La conduite de son souffle pourrait cependant gagner parfois en souplesse pour porter encore davantage la sensibilité de ses phrasés. Enfin, le baryton Adrien Fournaison apporte son timbre ferme et noble lors de ce mouvement final, permettant d’équilibrer l’ensemble.
Le public de la Saison musicale des Invalides offre de beaux applaudissements, qui s'élèvent avec chaleur jusqu'aux voûtes de la Cathédrale.
Retour sur la Grande Messe en Ut de #Mozart, interprétée par le Paris Mozart Orchestra sous la direction de Claire Gibault ce mardi 5 décembre. Un chef-dœuvre du compositeur qui avait en tête que sa femme Constance puisse l'interpréter un jour. Avec @cic pic.twitter.com/xXInwS5qFW
— Saison musicale - Invalides (@InvalidesMusic) 6 décembre 2023