Illuminations musicales de la Tour Eiffel pour le Festival de Paris
Au premier étage de la Tour Eiffel surplombant déjà les deux rives de la Seine, le public retrouve les mélodies de Fauré, les airs de Mozart, du bel canto, et du répertoire romantique français avec des originalités, comme Fortunio d’André Messager ou Xavière, "Idylle dramatique" de Théodore Dubois. A cause de l’été, la lumière du jour demeure tout le temps du concert et tout du long, la vue panoramique accompagne la musique.
Le concert commence d’ailleurs de façon rocambolesque, avec un peu de retard à cause d’une « alerte à la bombe ». Mais place au chant et, tout sourire, Cyrille Dubois fait son entrée, accompagné de Tristan Raës. Ce dernier démontre un jeu à la fois fluide et particulièrement net, veillant bien à définir chaque note avec rigueur. La finesse est également présente et ajoute un bel éclat à l’accompagnement. Chaque changement de répertoire est entrecoupé par deux préludes de Chopin, qui laissent la part belle au pianiste et qu’il "entonne" avec une sorte de plénitude et de simplicité.
Cyrille Dubois quant à lui démontre une grande aisance dans le chant, particulièrement dans la diction, très articulée – que ce soit en français, en italien ou en allemand, chacune des langues est entièrement compréhensible. Cela est également dû à la clarté du timbre qui vibre de nuances lumineuses, limpides et même printanières. La souplesse est également de mise et le ténor passe presque aisément des forte au piani. Il fait montre de cette fluidité dans chacun des répertoires abordés, que ce soit les mélodies de Fauré, avec à la fois simplicité et tendresse, ainsi que, de la même façon, les autres airs français, en particulier « A la voix d’un amant fidèle… », de La jolie fille de Perth de Bizet. Pour Mozart, il déploie énergie et vigueur, notamment dans l’air de Don Ottavio « Il mio tesoro », de Don Giovanni, et fait de même chez Donizetti avec un très beau « Tombe degli avi miei… » de Lucia di Lammermoor. Le spectateur note le plaisir avec lequel il s’investit dans chacun des airs et des rôles choisis.
« Tous les répertoires que j’aime ont été abordés, dit Cyrille Dubois pour le bis, à l’exception de l’opérette » et, pour son propre plaisir et celui du public, il chante en riant l’air de Pâris « Au mont Ida » de La Belle Hélène d’Offenbach. Enfin, il conclut le concert sur une touche de mélancolie avec Après un rêve de Fauré.
Le public, qui semble habitué à suivre le ténor, éclate en applaudissements chaleureux, emporté par la musique et le chant. Enfin, une fois le concert achevé, il faut s’en redescendre – à pied pour les plus courageux – et, l’esprit encore illuminé par la musique, se retourner une dernière fois pour découvrir les propres illuminations de la Tour Eiffel, toute dorée dans le jour défaillant.