Humour et éclectisme du Quatuor A’dam au Festival d'Ambronay
Le
Festival d'Ambronay a la diversité depuis longtemps à cœur au
sein de sa programmation. Cette édition 2020 sans doute un peu
particulière, ne perd toutefois en rien ce qui fait l’identité du
Festival. Le Quatuor A'dam répond bien à cette image, proposant
cette après-midi, en la salle polyvalente d’Ambronay, un programme
des plus éclectiques. Issus de formations vocales en conservatoires -ils se sont d’ailleurs rencontrés à Amsterdam, d’où leur
nom d’ensemble-, les quatre chanteurs se montrent aussi bien à
l’aise dans les comédies musicales de Broadway que dans les
chansons populaires de la Renaissance.
Le spectacle se déroule en plusieurs parties, qui manquent peut-être d’un même fil conducteur. Après une alternance amusante entre chansons Renaissance et françaises autour de la séduction, l’affaire devient plus sérieuse avec des déclarations d’amour, écrites pour Broadway ou par des chansonniers français. L'auditoire se souvient entres autres de la belle déclaration d’amour de Claude Nougaro à Cécile, ma fille, ou de l’amusant arrangement de Ta Katie t’a quitté de Boby Lapointe. Suivent de courtes chansonnettes faisant un catalogue du « Cortège d’Orphée », de toutes sortes d’animaux. L'auditoire apprécie la capacité du quatuor à chanter avec autant d'aisance que ce soit en français, en anglais, en italien ou même en breton.
Chacun, dans le groupe, possède son propre timbre, apportant ainsi sa personnalité à l’identité du groupe : le ténor Olivier Rault, toujours à l’aise en voix de poitrine ou en voix de tête, les barytons Louis-Pierre Patron, à la voix ronde et chaude, et Pierre Boudeville, au timbre doux et clair, enfin la basse Julien Guilloton, dont le grain des graves manifeste l’intérêt pour les musiques jazz.
Les chorégraphies et gestuelles qui agrémentent leurs harmonies conviennent pleinement à tous les styles. D’ailleurs, le plaisir des spectateurs n'est aucunement étouffé par les masques, laissant échapper par plusieurs fois quelques rires. La salle polyvalente est remplie par des familles et des couples –limitant ainsi les places perdues séparant les groupes de spectateurs– qui ressortent avec un grand sourire (perceptible sous les masques) de ce concert d'après-midi.