Hilary Summers et la nuit des contrastes en lundi musical à l’Athénée
« Les
sentiments humains restent les mêmes tout au long des siècles »,
c’est par
ces
mots que la
contralto galloise
Hilary Summers présente son concert du
soir.
La célèbre Music
for a while
de Purcell ouvre
un
programme
qui se déroule autour d’époques et de styles très
différents
(Brahms, Debussy, Chostakovitch, Crumb, Ravel, Rhian Samuel, Hamilton Harty, Roger Quilter).
Le pianiste Alphonse Cemin, jeune et pourtant déjà reconnu sur la scène musicale française (y compris pour ses qualités de chef d’orchestre comme quelques jours plus tôt dans cette même salle avec Into the Little Hill) enchante le public par son emploi singulier de l’instrument, avec tout le corps, immergé dans la musique et rendant une tornade d’émotions. Son toucher nonobstant habile noue un dialogue avec la chanteuse, notamment dans les moments de tension musicale et de passion haletantes. Bien qu’imposante, la voix de Summers caresse le velours pour transcrire les frissons provoqués par les joies amoureuses et malicieuses, la tendresse et les tourments de l’âme, les Lieder et poèmes incandescents rencontrant le folklore gallois. Hilary Summers est capable de balayer les registres, de bas en haut, avec facilité et douceurs. Son humor rend plaisants les passages traversant l’ambitus comme entre un répertoire plus austère et plus dansant. Son instrument offre ainsi le fil rouge de ce concert qui enflamme, émeut le public, le fait rire comme dans le dernier bis : Le canard plonge dans son ombre.
Les « contrastes » du programme auront été ceux des sentiments, mais l’accueil du public à ce point enthousiaste, n’a rien de contrasté.