Production

Dans l'atelier du Théâtre de l'Opéra de Rome : derniers préparatifs - Escale n°4

Le 08/01/2016 Par Charlotte Saintoin

Avec la charmante complicité de Vanessa Sannino et du Théâtre de l'Opéra de Rome, Ôlyrix vous emmène dans les coulisses de la production de La Cenerentola, qui fera sa première le 22 janvier. A trois semaines de la première, l'atelier de confection de costumes nous ouvre ses portes. Derniers préparatifs !

L'atelier de costumes du Théâtre de l'Opéra de Rome est en pleine effervescence : il ne reste que trois semaines avant la première de La Cenerentola ! Si certains costumes sont déjà terminés, les mains délicates des couturières de l'atelier ont encore de belles heures de travail. « Nous sommes tous tombés amoureux des costumes de Vanessa et de leur très belle ligne de style », nous affirme Anna Biagiotti, la chef d'atelier.

Tout est déjà coupé, il ne reste plus qu'à réaliser les détails, ajuster et finir certaines coutures. « Les essayages ont fait apparaître certains défauts et il a fallu reprendre plus que ce qu'on avait pensé, » confie Anna Biagiotti. « Notre volume horaire par jour est passé de 7 à 9 heures. Il y a encore beaucoup de boulot, mais on aime ça ! ». Le 15 janvier aura lieu un premier essayage sur scène pour vérifier que les nombreux changements de costumes de certains chanteurs fonctionnent. La générale piano est prévue pour le 17 janvier. Ensuite, il restera cinq jours à l'atelier de costumes pour revenir sur les derniers ajustements.

Certains costumes présentent des formes très complexes à réaliser comme celui de Dandini ou d'Alidoro, dont la cape ressemble à un livre. Anna Biagiotti et Vanessa Sannino ont travaillé main dans la main pour la teinture des costumes, confiée pour l'occasion à deux personnes. « Par exemple, pour les chaussettes du chœur des hommes, j'ai suggéré à Vanessa de réaliser les rayures à la peinture plutôt que de choisir un tissu déjà rayé », nous dit-elle. Des costumes magnifiques conçus avec un niveau d'exigence très élevé que l'on bien hâte de découvrir sur scène !

Costumes de Tisbé (photo de gauche) et de Clorinda © Yasuko Kageyama

Complexe par son plié, intégrant des baleines dans le corsage, le costume de Tisbé (photo de gauche et à droite sur la photo de droite) a demandé plusieurs semaines de travail à trois personnes de l'atelier de costumes.

Maquette d'un costume de clone d'Angelina par Vanessa Sannino (gauche) et jupes des clones (droite) © Yasuko Kageyama

La mise en scène d'Emma Dante inclut des clones d'Angelina. Ceux-ci la suivent dans son "ascension sociale". Tandis qu'Angelina est encore traitée comme une "bonne à tout faire" par sa famille, ses clones ressemblent à des poupées mécaniques. Teintées avec des bombes aérosol, les nuances de bleu du jupon donnent un aspect vieilli et délavé propre à restituer le caractère miséreux d'Angelina.

Dessin du costume d'une clone-épouse d'Angelina par Vanessa Sannino (photo de gauche), Vanessa Sannino travaillant sur le costume © Yasuko Kageyama

Vanessa Sannino donne des indications pour l'une des robes de mariée des clones d'Angelina (photo de droite). Reprise dans le stock de l'Opéra de Rome par Anna Biagiotti, cette robe ayant servi pour le ballet Gisèle permet de donner une base simple pour travailler. Les parties décoration et accessoires ne sont à ce stade pas encore réalisées.

Atelier de costumes du Théâtre de l'Opéra de Rome © Yasuko Kageyama

Une couturière assemble le costume de Don Ramiro, tandis qu'une autre travaille sur le costume d'un page (photo de gauche). Ils sont dix-sept en tout à travailler d'arrache-pied sur les costumes de Vanessa Sannino. L'atelier qui compte d'ordinaire huit permanents a dû grossir les rangs.

Croquis des costumes d'Alidoro et de Don Ramiro et échantillons © Yasuko Kageyama

L'incroyable cape du costume du philosophe Alidoro (photo de gauche) est réalisée avec de la futaine, une étoffe croisée de fil et de coton appelée "peau de diable" en Italie, tandis que celui de Ramiro (photo de droite) utilise du coton noir.