Dix grands psychopathes à l’opéra (5/10) - Don Giovanni
Don Giovanni : L’infâme libertin
David Bizic est Don Giovanni à l'Opéra de Rouen en 2016 © J. Pouget
Le 29 octobre 1787, à Prague, Mozart présente son nouvel opéra en langue italienne, Don Giovanni. Ce « dramma giocoso » (« drame joyeux »), dont le livret a été confié à Lorenzo da Ponte est inspiré du mythe de « don Juan » de Tirso de Molina, dont Molière avait déjà fait son Dom Juan en 1665. Avec cette œuvre, Mozart a la volonté de créer un absolu du genre, mêlant tous les aspects de la nature humaine, dans une intrigue associant tragique et grotesque, spiritualité et luxure.
A Séville en Espagne, Don Giovanni, séducteur patenté, tente de charmer Donna Anna, déjà fiancée. Effarouchée, elle demande de l’aide à son père, le Commandeur, qui défie Don Giovanni en duel. Malheureusement pour le vieil homme, le libertin est aussi fine lame que fin cavaleur et c’est sans remord, qu’il le blesse grièvement avant de prendre la fuite en le laissant pour mort. Il part alors en quête de sa prochaine victime. Il tombe sur Don Elvire, une ancienne conquête, qui ne l’entend pas de cette oreille et qui commence à lui demander des comptes. Le lâche prend alors une nouvelle fois la fuite laissant son valet gérer les humeurs de la dame.
Continuant son périple, il jette son dévolu sur une ravissante villageoise qui s’apprête à se marier. Point lui en importe, il entreprend de la séduire en menaçant le futur mari tout en se répandant en promesses auprès de la jeune femme. Mais voilà que tout le monde lui tombe sur le dos pour lui reprocher ses actes. Alors, une fois n’est pas coutume, le couard se dérobe, laissant son valet, affublé des habits de son maître, se dépêtrer de la situation et risquer le châtiment qu’on lui réservait. Et comme il n’est pas plus reconnaissant que fidèle, il continue à maltraiter son pauvre valet par la suite. C’est pourquoi, à la fin des choses, le destin, à travers les traits du spectre du Commandeur, viendra punir Don Giovanni de sa concupiscence et de son infamie en le jetant dans les flammes de l’enfer.
Don Giovanni est sans doute l’opéra de Mozart qui influença le plus les compositeurs romantiques et notamment Wagner qui le qualifiera d’« opéra des opéras ». Don Giovanni, mélange tragi-comique, est considérée comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre de l’art lyrique.
Ecoutez Rodney Gilfry en Don Giovanni et Liliana Nikiteanu en Zerlina dans la production de Jürgen Flimm, en 2001, à l’Opéra de Zurich
(Cover : Don Giovanni au Festival de Salzbourg, Août 2010 © Monika Rittershaus )
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