La Sacem reconnaîtra les musiques avec la "technologie Bitcoin"
Des systèmes de reconnaissance automatique des œuvres sont déjà bien installés dans le paysage numérique. Une application comme Shazam sait ainsi reconnaître une musique prise à la volée, en comparant sa signature numérique avec les chansons de son immense base de données. Le processus est aussi exploité pour générer des droits d'auteurs colossaux (ce que vise la Sacem) : ainsi, lorsqu'un utilisateur publie par exemple une vidéo sur YouTube, le puissant algorithme Google (propriétaire de YouTube) compare les données numériques du fichier et peut savoir si la vidéo et/ou le son appartiennent à un film, une série, un programme ou un disque connus. YouTube peut alors faire respecter les droits d'auteurs, soit en bloquant la diffusion de la vidéo pour ne pas être attaqué par un producteur, soit en reversant les revenus générés par la vidéo au propriétaire de l'image et/ou du son (sans oublier, bien entendu, d'empocher une part de ces bénéfices, substantiels lorsque l'on sait que YouTube est de loin le principal service de diffusion de la musique sur internet).
Les sociétés d'auteurs de France, des USA et de Grande-Bretagne se sont donc alliées pour développer une technologie innovante, en vue de détecter toujours plus de musique, plus rapidement (et de générer leurs droits d'auteur). Cette technologie nommée "blockchain" a déjà fait ses preuves, puisqu'elle est au cœur de la monnaie alternative BitCoin (une monnaie d'échange informatique qui fait pourtant une concurrence très sérieuse aux banques étatiques). Comme son nom l'indique, le système "blockchain" est une chaîne dans laquelle tous les utilisateurs d'un système ajoutent leur puissance de calcul comme autant de blocs. Chacun des calculs informatiques (dans ce cas, l'identification d'une source sonore d’après les données numériques de son enregistrement, en les comparant aux informations stockées sur une base de données) est effectué par un utilisateur, mais va être ensuite vérifié par les autres pour être intégré à la base de données commune.
Le système permet donc de multiplier, par son nombre d'utilisateur, la puissance de la base de données, sécurisée, publique et partagée.